Surtout reste beau

Départ

La journée qui suivie la visite du Comte paru comme une éternité. Hazel l'avait passée accroupi dans sa douche, parce que sa mère lui avait confisqué les rideaux pour le punir d'avoir été désagréable en présence de Vladislav Esgreaves. La salle de bain était une des seules pièces qui ne baignait pas dans la lumière du jour.
Le jeune blond avait eut tout le temps de réaliser le nouveau tournant que prenait sa vie. Si le richissime comte Esgreaves ne le mangeait pas, peut-être aurait-il une vie plus palpitante que celle-ci, mit sous silence dans sa chambre et ne vivant que lors que tout le monde est couché ?
Plus de 20 ans qu'il tournait en rond chez les Kleth, pointé du doigt comme le fils illégitime qui n'aurait jamais dû naître. Si Vladislav respirait la dangerosité et le vice, Hazel devait bien admettre que c'est la première fois que quelqu'un lui donnait autant d'intérêt. C'est d'ailleurs ce qui était au coeur de toutes ses réflexions : pourquoi lui?

*****

Sur les coups de 19h, on frappa doucement à la porte de la salle de bain. Hazel ne sursauta pas, parce qu'il comprit à la timidité des coups qu'il s'agissait de la servante.
C'était l'heure pour lui de faire ses affaires. Beth avait déjà plié et étalé tous ses vêtements sur son lit, mais Hazel rangea d'abord sa collection de papillons séchés et rempli l'autre moitié de l'espace avec ses affaires personnelles.

Le blond descendit la valise de lui-même. Ses parents l'attendaient déjà devant la porte d'entrée. Sa mère ne faisait plus l'effort d'être hypocrite devant lui, parce que Vladislav n'était pas là pour en témoigner. Elle lui serra seulement la main, et ajouta comme guise d'au revoir :

- Surtout tiens-toi bien.

Même si Hazel ne s'attendait pas à de la tendresse et qu'il était habitué à ce genre de réflexion, il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Il hocha la tête, serra la main de son père pour la forme, puis ses yeux croisèrent ceux de Beth. Elle l'avait vu grandir ; elle ne soupçonnait pas la dangerosité du mariage auquel Hazel était forcé, et Hazel vit dans ses yeux qu'elle avait envers lui beaucoup d'espoir et d'affection. Elle ne pouvait que reconnaître que la maison des Kleth n'était pas un bon endroit pour grandir et elle avait longtemps espéré une vie meilleure pour son jeune maître. Son regard fit l'effet d'une caresse de soulagement pour Hazel, qui tourna les talons et rejoignit la voiture qui l'attendait.