Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende.

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Vendredi, 19 Décembre.

PDV ÉNORA

     Je me réveille, un peu fatiguée, et me retourne. Je vois Lorenzo, assis sur le lit dos à moi, avec les coudes sur les genoux et la tête dans les mains. Il ne semble pas qu'il ait remarqué mon réveil. Alors, je passe mes mains sur son torse en me collant à lui, et lui embrasse la joue, ce qui le fait frissonner.

Moi : bonjour.

Lorenzo : bonjour, princesse.

Moi : qu'est-ce qu'il y a? Je sais que je pose beaucoup cette question, mais c'est parce que tu ne me donnes jamais de réponse. Je m'inquiète pour toi Loren'. Je n'aime pas quand tu me caches des choses. Surtout si ça me concerne. Déjà que j'ignore tout de moi-même d'après tes parents et toi. J'ai laissé tomber l'affaire de Hamon parce que ça avait l'air de te... Désorienté.

     Je le lâche, et me mets à genoux sur le lit, mes fesses sur les talons de mes pieds, mes mains sur mes genoux, et le dos redressé. Il se tourne vers moi, un sourire en coin, et je le regarde en faisant la moue.

Lorenzo : mignonne.

     Je rougis, et m'exclame en détournant la tête :

Moi : c'est pas le sujet!

     Il soupire, et baisse les épaules.

Lorenzo : mon frère.

Moi : hein?

     Je tourne mon regard à nouveau vers lui.

     Comment ça, son frère? Il en a un?

Moi : tu as un frère?

Lorenzo : oui. Quand nous étions petits, nous étions toujours ensembles. Jamais l'un sans l'autre. Il avait deux ans de plus que moi, mais nous nous entendions très bien. Il était destiné à être le prochain Alpha de la meute d'Amérique, mais au fur et à mesure qu'il grandissait, il changeait... De manière négative. Il a commencé à vouloir plus de pouvoir et d'autorité. En voyant cela, mes parents ont décidé de le déshériter, et de faire de moi l'héritier à la place. Et c'est quand il a appris ça que notre relation s'est... Fissurée, brisée. Il me haïssait, et me le répétait sans cesse. Il me promettait toujours de me faire souffrir. À l'âge de 16 ans, il a tenté de me... De nous éliminer, mes parents et moi, pour se venger de son exhérédation. Nous étions dans la forêt, pour cette pleine lune si particulière, à cette époque. Il a mis feu à la maison, et malheureusement pour lui, n'ayant pas fait attention, le feu l'a touché. Il y avait encore de l'essence sur ses mains et avec ses vêtements, le feu s'est donc répandu sur lui. Il hurlait, puis il s'est transformé et est allé dans la forêt. Nous avons passé des jours à le chercher, mais rien. Nous avons cru qu'il était mort, et nous avons fait notre deuil.

     J'ai ressenti toute sa tristesse lorsqu'il me racontait tout cela. Je ne peux qu'imaginer à quel point c'est blessant de devenir l'ennemi de son frère du jour au lendemain. Surtout après avoir eu une telle proximité.

Moi : j-je suis désolée.

Lorenzo : ce n'est pas de ta faute. Tu sais, mon frère, c'est... C'est celui qui veut s'en prendre à toi.

Moi : Hamon?

Lorenzo : oui. Il veut s'en prendre à toi pour pouvoir me faire du mal. Tu es en danger à cause de moi.

Moi : Lorenzo...

Lorenzo : tu aurais pu éviter tout ça... Si tu ne m'avais pas rencontré. Désolé...

Moi : abruti!

     Il me regarde, surpris.

Moi : si je ne t'avais pas rencontré, je serai encore chez des étrangers à cette heure ci. Je me serai toujours faite frappée et humiliée. Je n'aurais pas connue Sylvie et Harris, et je n'aurais pas pu vivre tout ce que j'ai vécu avec toi jusqu'ici...

     Ma voix devient faible au fur et à mesure que je parle, et à la fin, je soupire.

Moi : ne dis plus jamais que c'est de ta faute si je suis la cible de ton grand frère... Et aussi que tu es désolé pour ça. S'il te plaît. Je ne supporterai pas de l'entendre venant de toi.

Lorenzo : tu es vraiment spéciale, toi.

Moi : je ne vois toujours pas en quoi.

     Il sourit, et m'invite dans ses bras en les ouvrant. Je m'y réfugie, passant mes bras dans son dos et posant ma tête contre son torse, ma poitrine s'écrasant contre ses abdos. Il referme ses bras autour de moi, et commence à jouer avec certaines mèches de mes cheveux, tout en formant des cercles sur mon dos avec son pouce.

Moi : demain, c'est mon anniversaire. Tu n'as pas oublié, hein?

Lorenzo : bien sûr que je n'ai pas oublié. Comment oublier quelque chose d'aussi important?

Moi : c'est pas si important que ça, tu sais?

Lorenzo : bien sûr que si.

Moi : j'ai toujours cru que non.

Lorenzo : mais moi je sais que si.

Moi : personne ne m'avait autant donné de l'importance avant toi...

     Je me relève un peu, ses bras toujours autour de moi, et les miens soutenant le haut de mon corps alors que mon regard se perd dans celui de mon âme sœur.

Moi : m'en aurais-tu donné si nous n'étions pas liés?

Lorenzo : je ne sais pas. Peut-être qui oui, peut-être que non.

     Il est honnête, au moins.

Lorenzo : mais je préfère ne pas me poser cette question. Tout ce qui compte, c'est le moment présent.

     Je souris, en accord avec lui.

Moi : j'ai été bête de poser la question. Désolée.

     Son regard se met à flancher vers mes lèvres, et je souris, avant de me lever.

Moi : il est temps de prendre mon bain. Je ne vais pas rester couchée toute la journée.

Lorenzo : je peux le prendre avec toi?

     J'entre dans sa tête, et... Honnêtement, je n'aurais pas dû.

Moi : pervers!

Lorenzo : je ne t'ai jamais demandé d'entrer dans mes pensées.

Moi : comme si moi je t'en donnais souvent l'autorisation.

     Il sourit mystérieusement, et cette fois-ci, je ne fais pas l'erreur de retourner dans ses pensées. Je le regarde, désespérée, en soupirant.

Moi : vous les hommes...

     Une question me traverse l'esprit.

Moi : tu as quel âge?

Lorenzo : ce n'est que maintenant, que tu me le demandes?

Moi : j'estimais ton âge à 20 ans.

Lorenzo : alors tu estimes bien. J'ai effectivement cet âge là. Et le 14 septembre, j'en aurai 21.

     Je souris, heureuse d'avoir obtenu les informations que je voulais, puis vais dans la salle de bains.