Chapitre 1.2 rework

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Wassalie

Je me réveille en sursaut, les sens en alerte. Il fait nuit. Le feu s'est éteint, plongeant la cabane dans l'obscurité. Je ne saurais dire pourquoi mais je sens que quelque chose ne va pas. Il fait trop sombre. Et le silence qui règne est bien trop oppressant. Nakpa est debout et renifle le seuil de la porte d'entrée avec méfiance. Il grogne, même.

Je me lève sans faire de bruit et attrape mon poignard et mon arc, le cœur battant. J'arme mon arc, visant la porte. Je grelotte et ne peux empêcher ma main de trembler.

Pourquoi fait-il aussi froid ?

Je peux voir la vapeur sortir de ma bouche. J'entends un bruit, dehors. Puis un autre. Il y a quelqu'un. Ou quelque chose. Du coin de l'œil, j'aperçois un mouvement derrière une fenêtre. Encore un autre. Des ombres s'agitent, menaçantes. Les fenêtres sont protégées par des runes empêchant quiconque de pénétrer à l'intérieur. Je focalise donc toute mon attention sur la porte lorsque Nakpa retrousse les babines, grognant plus fort.

La porte s'ouvre brusquement, me faisant sursauter. Une bourrasque de vent gelé me projette en arrière avec violence. Je gémis lorsque mon dos heurte le mur et que je m'écroule au sol, ma tête cognant sur la terre. Je me relève en titubant, les oreilles sifflantes et les bras écorchés. Un filet de sang chaud coule sur mon visage. Je porte une main sur mon crâne et grimace en sentant une plaie.

Nakpa grimpe sur mon épaule, toutes griffes dehors. Je repère mon arc et mon poignard un peu plus loin mais n'ose pas bouger. Je ne vois rien mais mes sens d'Immortelle m'affirment qu'il y a quelque chose ou quelqu'un. Je peux sentir la présence d'une entité. Ce n'est pas une créature de ce monde, j'en suis certaine.

Je déglutis et ose faire un pas vers mes armes, prête à bondir au moindre mouvement. Je me baisse lentement et saisis mon poignard.

Je crie de stupeur lorsqu'une ombre se matérialise juste derrière moi et me pousse avec violence. Je tombe sur les genoux mais roule rapidement sur le côté pour me relever. Une main m'agrippe les cheveux et me tire en arrière avant de me retourner. Elle me saisit à la gorge et me décolle du sol. Nakpa s'enfuit hors de la cabane à la vitesse de l'éclair.

Privée d'air, je me bats avec hargne contre mon adversaire que je dévisage avec terreur. La créature qui me tient n'a rien d'humain. Son corps n'est qu'ombres et murmures. Elle arbore une silhouette vaguement humaine, couverte par une cape aussi noire que la nuit, dotée d'un large capuchon qui couvre ce qui lui fait office de visage.

Je tente de saisir les bras de cette chose pour lui faire lâcher prise mais je hurle. Mes doigts sont brulés par un froid mortel. Je manque d'air et la tête me tourne.

Je ne vais pas avoir le choix. Je vais devoir éveiller mon pouvoir si je veux survivre. Je réussis à faire le vide en moi puis sens peu à peu la magie qui, répondant à mon appel, circule dans mon corps.

J'ai une certitude : cette créature est faite de magie obscure. Je peux donc en venir à bout. Enfin, si je ne meurs pas avant.

Je libère mon pouvoir pour le déverser dans mon adversaire, absorbant son essence magique sans relâche. La créature ne cille pas au début mais, petit à petit, son corps disparaît, littéralement absorbé par le mien.

Le monstre me libère lorsqu'il comprend qu'il est en train de se dissoudre mais je maintiens mon emprise, continuant de l'absorber. La créature émet un sifflement aigu et se débat en poussant un hurlement qui me glace le sang. Jusqu'à ce qu'elle finisse par disparaître totalement à l'intérieur de moi.

Je m'effondre à genoux, vidée et suffocante. J'ai du mal à respirer. Je n'ai pas utilisé mon pouvoir depuis des années. Tout mon corps me fait atrocement mal. Il faut que je trouve un réceptacle pour expulser la magie absorbée. Autrement, je vais me consumer. Et mourir.

EROBYE - Tome 1 : Le MiracleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant