13 - Neala

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Une fois dans le dressing, je me rends rapidement compte que les seuls vêtements qu'il y a sont des robes ultra courtes et moulantes. J'en déniche une qui me semble à peu près convenable, une argenté à bretelles fines, courte et moulante donc, marqué à la taille par une ceinture épaisse de la même couleur. Je n'en reviens toujours pas de ce que je viens de voir. Je ne sais pas ce qui me choque le plus entre ce grand requin blanc qu'il cache sous son toit ou le fait qu'il m'ait expressément fait comprendre qu'il comptait me faire manger par cette bête.

Après m'être habillée, je sors lentement de la pièce. Je ne suis absolument pas pressée de revoir mon époux. C'est marrant, ce mot sonne presque ironique dans ma bouche. Quand il me voit, il ne fait même pas attention à ce que je porte. Je crois qu'il s'en fiche en faite. Nos pères ne sont plus là, ils ont dû s'en aller pour ne pas augmenter le risque de crise de Bhaltair. Il commence à marcher alors je le suis. Je le suis jusqu'à une limousine qui pourrait contenir une classe entière. Je m'installe et il s'assoit après moi. Même si je n'ai pas envie de parler, le silence qu'il y a entre nous m'angoisse. Car quand il ne parle pas, il songe. Et dieu sait ce qu'il y a dans sa tête.

- Ce... ce requin...

- Hiomakone (broyeur).

- Quoi ?

Il me lance un regard noir avant de prendre son téléphone pour faire je ne sais quoi dessus. Est-ce que c'est le nom du requin ? Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de la situation. J'ai l'impression que plus le temps passe, plus je découvre qui il est, et ça ne va clairement pas dans le bon sens. Ma peau me tiraille sous la robe. Quand je pense qu'il m'a gravé son prénom dessus. Son téléphone sonne et son expression devient plus aigrie. Il semble énervé.

- Très bien, mais sachez que si vous ne respectez pas les règles du contrat je ferai un snuff movie avec votre fille en actrice principale.

Je ne sais pas à qui il parle, mais ça semble tendu. Il raccroche son téléphone et je vois son regard se poser sur mes cuisses nues. Je les resserre discrètement.

- Cette robe n'est pas correcte, dit-il.

- Comment ça ?

- Je t'avais dit de mettre une robe correcte, et tu ne m'as pas écouté, ajoute-t-il en ignorant ma question.

J'entends sa respiration s'accélérer. Merde, s'il recommence à s'énerver, c'est moi qui vais tout prendre. Je vois le chauffeur nous jeter un coup d'œil dans rétro mais il détourne le regard.

- Je... je la trouve correcte donc...

Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'il m'attrape par le cou pour venir me bloquer contre la banquette. Il sort un couteau de je ne sais où et commence à découper la robe. Je me débats. J'ai atrocement peur qu'il abuse de moi à ce moment précis.

- Qu'est-ce que tu fais !? Lâche-moi !

Son œil devient blanc. Merde, c'est super mauvais signe... je commence à pleurer sans même le vouloir. Il déchire ma robe du bas qui recouvrait mes jambes jusqu'en haut de ma poitrine. Une fois qu'il l'a rendu en deux, il arrache le débris brutalement. En sous-vêtements sous lui, je sens mes larmes redoubler. Mais contrairement à ce que à quoi je m'attendais, il s'éloigne et se rassoit brusquement dans son siège. Je me redresse brusquement et blottie mes jambes contre ma poitrine.

- Tu ne m'as pas écouté, c'est ton souci. Tu iras en boîte dans cette tenue.

- En... en sous-vêtements ??

En faite, ce n'est même pas le fait que j'ai mis une robe qu'il a jugé « non correcte » qui le dérange, mais le fait que je lui ai désobéis...

- On ne me laissera pas rentrer...

Il me lance un regard méprisant.

- Je suis le maître de ce pays. Je fais rentrer et sortir qui je veux de n'importe quel endroit.

Mes larmes coulent de plus belle. Après tout ce qu'il m'a déjà fait en si peu de temps, je vais devoir vivre une humiliation supplémentaire. Je ne sais pas si je vais encore pouvoir tenir longtemps...

Ƭ𝖍𝖊 𝕸𝖆𝖋𝖎𝖆'𝖘 𝕯𝖔𝖑𝖑 LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant