Les origines

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Chapitre 1

Les origines

Le devoir d'un homme est avant tout de servir loyalement et fidèlement son maître, je jure d'accomplir le mien jusqu'à ma mort. Tel était le serment qu'Earwin avait prêté lorsqu'il avait fait allégeance à son maître. Cependant, ce serment risquait fort de perdre sa grande signification dans les heures qui allaient suivre. Le seigneur lui avait ordonné de ramener vivants les deux nouveaux-nés qui pouvaient compromettre l'avenir du règne de la délivrance, ainsi baptisé pas son roi lui-même. Cette monarchie étaient constituée de deux formes de pouvoir. L'empereur avait tout les droits, et sous ses ordres se battait une armée d'élite composée de plus d'un million de soldats surentraînés et d'une bonne centaine de sorciers aux pouvoirs plus ou moins développés. La deuxième forme de pouvoir n'était autre que les différents sujets de l'empereur : six hommes se partageant la tâche de supprimer les importuns et de répartir les richesses. Earwin en faisait partie. La morale de cette monarchie était de combattre les rébellions par la terreur, le sang et la mort. Trois principes successifs qui avaient construits un empire. L'homme cheminait dans une dense forêt humide, clairsemée par les nombreux orages qui avaient lieu fréquemment dans la région. Il n'était pas pressé d'arriver au terme de son voyage, préférant profiter de ses derniers instants de vie, ou du moins de vie en homme libre. Depuis cinq ou six lunes, Earwin traversait le désert de l'aledart, le chemin de retour vers l'empire de la délivrance. Il s'était aventuré si loin en territoire inconnu qu'il avait perdu la notion du temps, et pour cause : de l'autre coté du désert, la nuit était longue et les journées bien trop courtes.

À son grand regret, il aboutit finalement devant un majestueux pont de marbre étincelant, signe qui ne trompait point. Il était parvenu aux frontières du territoire de l'empereur. Pas à pas, il franchit l'édifice, et fut une fois de plus stupéfait pas l'immensité de la vue qui s'offrait à lui. Des bâtiments de la taille de petits châteaux s'alignaient sur une longueur de plusieurs centaines de mètres, tels des gardiens, pour protéger l'édifice colossal qui se dressait au bout de l'avenue. Une bâtisse en pierre noire barrait l'accès à la partie nord de la ville, elle comptait trois donjons, un pont-levis sous lequel coulait à flots un ruisseau d'eau sale. Les derniers rayons du soleil jetaient une faible lueur orangée sur la forteresse, lui donnant un aspect irréel. Le temps était rarement aussi chaud et ensoleillé dans cette région qui lui préférait la pluie drue et le froid hivernal. Résolument, Earwin s’avança sur le pont-levis et frappa à la grille du château. Un garde en armure qui semblait venir de se réveiller lui annonça en bâillant :

-Seigneur Onorius n'accepte de voir personne pendant toute la semaine, je regrette de ne pouvoir vous aider.

-Dites- lui que son premier sujet est revenu de sa mission, rétorqua-t-il en abaissant son capuchon pour laisser voir son visage à son interlocuteur.

Le garde sembla terrifié et ouvrit prestement la grille en s'excusant. Jubilant de l'étendue de sa réputation, Earwin passa devant lui avec un sourire cruel en travers des lèvres. Il retrouva bien vite sa mine grave en apercevant au bout de la salle un homme. Chauve, il n'avait plus qu'une barbe grise taillée avec soin, les traits de son visage étaient dissimulés dans l'ombre que projetait une statue, mais on pouvait voir le détail de sa physionomie. Mince et musclé pour son âge avancé, l'homme portait une tunique noire et des protections de cuir tanné sur ses bras et son torse. Tout en lui respirait l'intransigeance, la violence et la haine. Earwin eut un mouvement de recul, mais se résigna à suivre son maître dans la salle du trône. Ce dernier lui dit alors d'une voix faussement amicale :

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 11, 2015 ⏰

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