Les yeux de la chimère s'éteignirent et Aymee resta quelques secondes à la fixer.Pourquoi... Pourquoi ne devient-elle pas du sable doré...?
Aymee tenta de reprendre son souffle, mais s'étouffa sur sa propre respiration. Elle avait inhalé tellement de fumée que tout son système respiratoire était en feu. Aymee toussait tellement qu'elle ne pouvait plus respirer. La fumée était si épaisse qu'elle lui piquait les yeux et l'empêchait de voir à plus de cinq mètres.
Son cerveau tournait à mille à l'heure. Dans un dernier éclair de lucidité, elle roula vers le trou dans le chapiteau qu'avait brulé la chimère. Le trou était à environ un mètre du sol. Aymee n'avait plus d'énergie pour se faire léviter et pouvait à peine se lever. Toujours étendue par terre, elle agrippa le rebord brûlant du pan de toile magique. Elle gémit et larmoya davantage à la sensation de brûlure, mais elle ne lâcha pas sa prise. Aymee l'agrippa aussi de l'autre main et poussa sur ses pieds pour rouler de l'autre côté.
Aymee se laissa rouler encore un moment, sans trop savoir quand s'arrêter. Elle cessa de rouler quand elle remarqua qu'elle pouvait distinguer le ciel bleu, ses larmes à part.
Elle ne respirait toujours pas, ou sinon à peine. Avec ses doigts, elle chercha sa gourde nectar. Quand elle la trouva enfin, la sang-mêlée but une bonne gorgée. Jamais aucun liquide n'avait été si délicieux ni agréable. Le nectar lui nettoya presque littéralement toute la gorge, comme si le liquide avait enlevé une grosse obstruction. Ses mains lui faisaient aussi nettement moins mal.
Aymee se redressa en position assise, sachant qu'elle respirerait nettement mieux ainsi. En se redressant, ses oreilles cessèrent de bourdonner et elle distingua de nouveau les cris de panique. Elle eut une soudaine pensée pour Kingsley, Leslie, Anders et les autres. Aymee se força à se relever et jogga vers les cris.
C'est sûrement par là l'entrée, elle se dit en poussant davantage sur ses jambes pour arriver plus vite.
D'une façon ou d'une autre, Aymee s'était retrouvée à l'extérieur de l'enceinte de la Royal Academy of Arts, sur une cour gazonneuse. Ainsi, elle dut faire tout le tour à la recherche d'un passage vers l'entrée principale de l'académie. Plusieurs sorciers ou même moldus paniqués lui foncèrent dedans, courant dans l'autre sens, alors elle se dit qu'elle allait dans la bonne direction.
Aymee déboula enfin sur Piccadilly et se faufila entre les fuyards pour retourner dans la grande cour pavée. En fond de trame des cris, Aymee reconnut le bruit des sirènes de la police et des pompiers. Ses yeux se fixèrent sur la statue du peintre qui faisait de grands gestes aux visiteurs pour leur faire signe de s'éloigner.
Aymee allait se jeter entre deux personnes quand une main gantée ferme l'attrapa par le poignet. Aymee se tourna vivement, prête à envoyer rouler celui ou celle qui la retenait. C'était une grande dame aux cheveux bruns riches et bouclés retenus en queue de cheval. Elle portait une robe de sorcier verte et une broche où se croisaient en x une baguette et un os.
- Mais où comptes-tu aller? Tu es blessée!
Aymee ouvrit la bouche pour parler, mais rien ne sortit. Elle se prit la gorge avec sa main libre et un faible son aigu s'échappa de sa gorge.
- Tu as inhalé trop de fumée, diagnostiqua la sorcière avant de prendre un ton plus doux. Viens. Je suis Mathilde et je suis guérisseuse, tu vois?
Mathilde tapota sa broche et tenta d'entraîner Aymee avec elle, mais cette dernière se braqua. La guérisseuse comprit vite ce qu'Aymee voulait. Elle lui sourit pour la rassurer.
- Les agents du ministère évacuent déjà tout le monde, ne t'en fais pas. Il faut prendre soin de toi. Viens.
Aymee accepta finalement de se laisser faire. Même si elle partait chercher les autres, elle n'arriverait pas à grand-chose avec une extinction de voix.
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Aymee Parker T3 - La Pomme de la Discorde
FanfictionTOME 3 Aymee jongle tant bien que mal avec ses deux vies, mais ce n'est pas simple quand une guerre se prépare dans l'une et que dans l'autre, les relations sont loin d'être amiables. Les tensions accumulées les deux dernières années semblent avoir...