Prologue : Rencontre

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Dans la forêt, près d'une rivière, un jeune garçon pleurait. Il n'était pas très âgé. 12 ans tout au plus. Il pleurait, pleurait, à n'en plus finir, parce qu'encore une fois, quelqu'un était venu lui demander une vision et que ce qu'il avait vu n'avait pas plu. Mais le jeune homme qui lui avait demandé la faveur avait fait plus que s'énerver. Il l'avait roué de coups pour cette vision. Le garçon, Bruno, pleurait parce qu'il avait mal, parce qu'il n'avait pas de vrais place au sein de ce village, parce que les gens le craignaient, parce qu'il n'arrivait pas à ce faire d'amis, parce que sa mère était dure avec lui et le forçait, encore et encore, à donner des visions à des gens alors qu'il n'en avait pas envie.

"Cela fait partie de ton travail, Mijo, tu dois t'y faire."

Il n'avait pas le choix. Parce qu'on continuait de lui demandait sans cesse de voir, d'apercevoir ce qui allait se passer pour un tel ou un autre. Mais à chaque vision, les gens finissait systématiquement par avoir peur de lui ou par se mettre en colère. Même ses soeurs avaient du mal avec son don. Pour lui, son don n'était qu'une malédiction.

Il était tellement pris dans ses pleurs qu'il n'avait pas entendu Sarah, une des nombreuses filles du village, arriver.

"Hey ? Ça va ?"

Il sursauta et essuya ses larmes précipitamment, il espérait qu'elle ne l'ait pas vu pleurer parce que sa mère lui avait toujours répété que les hommes ne pleuraient pas, que pleurer était une honte pour les hommes, qu'il ne fallait pas pleurer.

"Oui oui, laisse moi."

La jeune fille le regarda dubitative.

"C'est pas ce que j'appelle aller bien, tu as un oeil au beurre noir. En plus, tes yeux sont tous rouges. Tu as pleuré ?"

Elle avait remarqué ! Il fallait qu'il parte tout de suite ! Il ne voulait pas entendre encore une autre moquerie aujourd'hui. Il n'aurait pas la force de l'endurer. Il se leva précipitamment et se sauva en direction du village dont le chemin était barré par la jeune fille et la poussa en passant.

"Attends ! C'est pas pour me moquer de toi ! Reviens !"

Elle avait réussit à le rattraper, il était fichu, tous le village allait savoir qu'il avait pleuré et sa mère allait se mettre en colère...

"NON ! J'ai pas pleuré ! C'est du sable ! J'en ai dans les yeux ! C'est pour ça ! Lâche-moi ! Il est tard ! Je dois rentrer !"

"Bruno, il est dix heure. Du matin."

Il était coincé, qu'est ce qu'elle allait faire ? Qu'est ce qu'elle allait dire ? 

"Tu viens on va se baigner ? Il fait chaud et la fraicheur de l'eau fera du bien à ton oeil au beurre noir, même si je sais que ta soeur pourrait soigner ça plus vite... Mais comme toi aussi personne te parle au village... Je me disais qu'on pouvait être amis. Tu sais moi non plus les autres veulent pas me parler. Tous ça parce que j'ai cassé le nez de Felipé ! Mais il l'avait mérité, il a insulté ta soeur Julieta, elle aide tous le monde et... Enfin bref, tu viens ?"

Il n'en revenait pas, elle le tirait vers le cour d'eau, cette fille, elle était spéciale. Il le sentait, mais pour l'instant, il avait envie de se baigner.



Le temps avait passée, les années aussi et avec elles, l'amitié entre Bruno et Sarah avait grandi et évolué, ils étaient amoureux l'un de l'autre. C'était Sarah qui s'était déclarée la première, parce qu'elle en avait marre de voir Bruno essayer de lui dire qu'il l'aimait et rebrousser chemin à la dernière seconde. Elle voulait passer le reste de sa vie avec lui. Et c'était pas des traditions vétustes qui allaient se mettre en travers de sa route. Pourquoi serait-ce toujours à l'homme de faire le premier pas ? Toujours était il qu'il formait un joli couple. Ils s'aimaient et allaient bientôt se marier. Leur mariage aurait lieu un mois après la cérémonie du don de Mirabel. Elle avait tellement hâte, d'autant plus qu'elle ressentait le besoin de construire sa propre famille avec Bruno. Cela faisait déjà quelque temps qu'ils étaient intimes, au sens sexuel de la chose parce qu'elle ne voulait pas attendre le mariage, pourquoi attendre le mariage sachant qu'ils s'aimaient ? Que pourrait-il bien se passer ?




La cérémonie du don avait été un grand désastre. La porte menant à la chambre de Mirabel s'était effacée. Laissant place au mur. Toute la famille en avait été ébranlée. Et la petite était inconsolable. Alma était très inquiète, elle l'était tellement qu'elle avait demandé une vision à son fils. Chose qu'elle n'avait jamais faite parce qu'elle ne voulait pas que son fils lui crée de problème comme aux autres du villages. Bruno s'était exécuté, il avait vu et était parti. La laissant seule, le mariage annulé, le bonheur envolé.
Seulement, peut de temps après son départ, elle avait découvert qu'elle était enceinte, elle avait commencé à se sentir malade, à se sentir faible au environ où leur mariage aurait dû avoir lieu, elle s'était dit que c'était le contre-coup, mais juste pour être certaine, elle était allée voir le médecin et ça avait encore été un coup dur pour elle.

"Félicitation ! Vous allez être mère !"

Et dès cet instant, elle avait pris une décision. Elle allait cacher l'existence de son enfant à la famille Madrigal, qui lui avait tellement fait de mal, qui avait tellement fait de mal à Bruno. Elle ne voulait pas que son enfant grandissent en se faisant exploiter par Alma pour le bien de tous. Cette petite chose dans son ventre, elle allait l'éloigner le plus possible de cette endroit et aller vivre aussi loin que possible du village. Dès qu'il serait né la maison changerait l'arbre généalogique dans la cuisine, et s'ils ne remarquaient l'arbre généalogique, ils remarqueraient forcément la nouvelle porte quand son enfant attendra l'âge de cinq ans.


Elle s'était enfuie. Aussi loin que possible du village. Mais elle ne pouvait pas gravir les montagnes avoisinantes. Elles étaient bien trop hautes et ce n'était pas raisonnable pour son enfant. Elle s'était éloigné de trente kilomètres du village, plongeant au plus profond de la forêt. Elle y avait bâti sa maison et y avait accouché. D'un fils, qu'elle avait appelé Pedro. Parce que Bruno avait toujours voulu nommer un de ses enfants d'après son père. Et elle avait respecté son choix de toujours.



Loin de là, dans la maison Madrigal, c'était la crise. Forcément, ils avaient remarqué la modification dans l'arbre généalogique. On y voyait maintenant apparaître Bruno, Sarah et Pedro, leur enfant. Alma Madrigal était choqué. Son fils avait disparu, sa fiancé était partie vivre on ne sait où après qu'il soit parti et elle était enceinte à ce moment là ? C'était trop. Bruno la tuera avant l'heure. Et en plus de ça, Sarah avait appelé son enfant comme son défunt époux.

"Pedro Madrigal, deuxième du nom, nous allons te retrouver et te ramener dans cette maison où est ta place. Sarah aurait dû nous le dire qu'elle attendait une nouvelle génération de Madrigal. On va la ramener, elle et son enfant."

Bruno avait tout entendu, Sarah, la femme de sa vie était enceinte quand il était parti ? Elle avait accouché ? Ça avait changé la tapisserie. Sa mère était au courant et elle n'avait pas apprécié. Il fallait qu'il la retrouve. Il fallait qu'il les retrouve. Rapidement.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 12, 2022 ⏰

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Encanto, la fiancé de BrunoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant