L'Odeur de la Guerre.

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1938, Brooklyn.

Tout était noir. Comme si le néant avait engloutit la Terre entière. Seul une silhouette restait là, sans bouger et floue puis peu à peu, elle devint nette. Un docteur. Avec dans la main, un bistouri et dans l'autre une seringue remplit d'un liquide noir.
Son rire était maléfique et dérangeant, il résonnait dans ses oreilles comme s'il était juste a ses côtés.

« - Laissez-moi tranquille ! » criait elle. Le rire du docteur se changea en un visage fermé et méchant.
Pendant qu'il l'observait, il se déplaça tout autour d'elle en jouant avec son bistouri.
Elle n'arrivait pas à se tourner en sa direction pourtant elle sentait qu'il était juste derrière elle.
Le docteur lui agrippa la bouche.

« - Ne t'inquiète pas ce ne sera pas long. »

Encore une fois, un réveil en sueur la sortit du lit avec une frayeur inexplicable.
Toute fois, la nuit avait laissé sa place au jour et elle se sentit en sécurité.

« - Éliette ? Es-tu debout ? Il faut que tu ailles à ton travail. » dit une voix derrière la porte.

« - Oui j'arrive tout de suite ! »

Éliette travaillait dans un café dans la rue où elle habitait.
Ce matin, en se dirigeant vers son travail ses cheveux roux flottant dans les airs, la jeune femme avait acheté un journal et le lisait sans faire attention autour d'elle.
Ce qui devait arrivait arriva et elle percuta une personne. Bien qu'elle en fut affolée, elle fut aussi soulagée de savoir qui elle avait percuté.

« - Tu devrais faire plus attention, beauté. Regarder la route c'est plutôt une bonne idée non ? »

« - Excuse moi James. Lis donc ça. » répondit elle en lui tendant le journal.

Le grand brun resta quelques minutes silencieux le temps de lire puis releva la tête vers Éliette. Il était tout autant désolé qu'elle de lire ce genre de chose.

« - Les Allemands déclarent la guerre. Super. »

« - Si c'est le cas, je vais m'inscrire à leur formation pour devenir infirmière. » déclara la jeune femme.

« - Il est hors de question que t'ailles en première ligne. Je ne te laisserai pas faire ça. Ni moi, ni Steve, ni tes parents d'ailleurs. »

« - Ce n'est pas à toi de me dire ce que je peux faire ou non dans ma vie, James. »

« - Arrête de m'appeler comme ça. »

Les deux amis finirent par parler d'autres sujets tout en allant au café. Tandis qu'ils travaillaient, Steve les rejoignait tout les jours après seize heures. Rien ne pouvait séparer ce trio.

*******
Le soir même, après avoir fermé la boutique, les trois inséparables se rendirent dans le bar d'en face et prirent un verre. Assise au comptoir avec ses deux amis à ses côtés, Éliette dessinait sur un des vieux calepins qu'elle stockait dans sa chambre.

« - Excusez moi. »

Une voix derrière eux les firent se retourner.

« - Qu'est ce qu'on peut faire pour vous ? » demanda Steve.

« - J'aimerais faire connaissance avec cette magnifique jeune femme. » répondit l'homme sans même faire attention aux deux hommes devant lui.

Il devait faire la même taille que James ou peut être un peu moins et il portait une moustache qui devait être délicatement entretenue chaque jours.

« - Je m'appelle Howard Stark. » dit il, en même temps, il prit la place de James.

« - Éliette Stein. Vous êtes le fondateur de Stark Industrie, n'est ce pas ? »

Pendant qu'ils firent connaissance, James et Steve les écoutaient tout en étant choqué de ne plus être calculer par leur meilleure amie.

« - Bucky tu devrais changer de regard, on dirait que tu veux le tuer. » plaisanta Steve.

« - Pour qui il se prend celui la ? Non mais sérieux, qui fait ça ? » tempestait James, sans lâcher son regard de Howard Stark.
« - Gnagnagna.. Je m'appelle Howard Stark de Stark Industrie... Quel gros con sérieux.. »

« - Je peux voir vos dessins ? » demanda Stark, en voyant le regard confus d'Eliette il continua. « - Je vous ai vu dessiner tout à l'heure. »

« - Oh eh bien je ne pense pas que cela vous intéresse. »

« - Laissez-moi moi en juger. »

Il feuilleta le carnet et contempla. Son regard s'arrêta sur un dessin en particulier ou plutôt un croquis.

« - C'est vous qui en avez eu l'idée ? »

« - Oui. Ce sont des uniformes de Soldat. »

« - Je vois. Pourquoi ? »

« - Eh bien, la guerre pointe le bout de son nez. Avez vous lu les journaux ? Imaginons que les États Unis s'en mêlent, nos soldats devront être déployés et je pense qu'avec des uniformes plus élaborés avec des matériaux plus résistants on aurait moins de perte. »

« - Et à quels matériaux avez vous pensez ? » demanda Stark, intrigué.

« - J'ai fait de nombreuses recherches et je suis tombé sur ça : le Vibranium. Vous devez sans doute connaître. »

« - En effet. Mais c'est un métal vraiment difficile à se procurer. »

« - Je sais mais...... »

« - Bien, pardonnez nous Monsieur Stark mais nous devons y aller. Éliette ? Tu viens ? » intervînt James.

« - Il n'est que vingt et une heure trente. »

« - On se lève tôt demain tu te rappelles ? » lâcha t il d'un ton insistant.

« - Désolée Monsieur Stark. » finit par dire Éliette. « - Bonne soirée. »

« - Attendez. Si vous voulez en discuter tenez, prenez ma carte ou venez directement a Stark Industrie. » fit poliment Stark.

« - Merci, Monsieur Stark. » répondit elle alors que James la poussait vers la sortie.

*****
Le lendemain matin, Éliette avait décidé de ne pas aller au travail et de se rendre à Stark Industrie.

« - Où vas tu comme ça ? » demanda Erwin Stein, son père.

« - J'ai un rendez vous professionnel. »

« - Où ça ? »

« - Dans un autre café. » mentit elle.

Son père était quelqu'un de sévère. Éliette le détestait mais ne lui manquait jamais de respect, elle avait bien trop peur.
Depuis qu'elle avait commencé ces cauchemars, ce docteur qu'elle voyait, elle reconnaissait son visage derrière les lunettes de scientifique. Elle ressentait un mauvais pressentiment à chaque fois qu'elle était avec lui.

Bien qu'elle sentait qu'il ne la croyait pas, il ne posa plus de questions et retourna dans son bureau qu'il fermait à chaque fois à clé.
Éliette s'était toujours demandé ce qu'il cachait. Parce que oui, elle était certaine que quelque chose se tramait à l'intérieur.

Il est neuf heures quinze quand Éliette Stein ouvrit les portes de Stark Industrie. Un homme avança vers elle instantanément.

« - Vous devez être Mademoiselle Stein, je suis Edward Jarvis, mais vous pouvez m'appeler uniquement Jarvis. Monsieur Stark a dit de vous attendre ici. »

« - Comment a t il su que je viendrais aujourd'hui ? »

« - Vous savez Monsieur Stark est un génie. »

Pendant plusieurs minutes, Éliette attendait dans le bureau du génie. Tout était assez... luxueux en faite, rien d'étonnant venant d'un homme tel que lui.
La veille, Éliette avait eu le temps de ce renseigner sur lui. Les journaux aimaient parler de lui. Un homme à femme, c'est ce qui revenait le plus.

« - Oh Mademoiselle Stein. » s'exclama Stark en refermant la porte derrière lui.

« - La ponctualité n'est pas votre fort, Monsieur Stark. »

« - Je vous en prie appelez moi Howard. »

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