𝑺𝒆𝒊𝒛𝒊𝒆̀𝒎𝒆

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TW consommation de drogue, deal

Ce matin, j'avais rendez-vous à l'endroit habituel avec Hanma et Kisaki pour notre échange. La petite boite cartonnée que m'avait filé Tetta l'autre jour était quasiment vide, il ne me restait plus qu'un cachet. J'avançais doucement derrière les grandes poubelles de l'université, dans la rue menant au café.

J'écoutais du Lana Del Rey les poings serrés dans les poches, et j'espérais sincèrement que Kisaki avait de la codéine dans sa sacoche. Je voyais les deux garçons au loin, déjà sur le lieu du rendez-vous, m'attendant avec impatience.

« Salut. » Commença l'homme tatoué aux mains. « Alors ? On repart sur un vingt balles ? »

Je me rendais compte que Kisaki n'avait pas parlé de notre entrevue à Hanma. Je regardais les deux garçons, et tournais davantage mon regard vers celui aux lunettes.

« Non. Je vais prendre comme il y a quinze jours, s'il te plait. »

Hanma ne semblait pas comprendre de quoi je parlais. Il fit un bref signe de tête à Kisaki pour montrer son incompréhension, tandis que l'autre sortie une nouvelle boite de son sac avant de me la tendre.

« Attends, tu prends ça ? » demanda Hanma. « Putain Tetta, tu n'as pas vendu cette merde à Ana j'espère ? »

« Si. » Kisaki ne comprenait pas où était le mal. « Elle m'a juré sur sa mère qu'elle n'en prendrait pas beaucoup. »

« Mais gros ? » J'étais complètement perdue. Ils commençaient à s'embrouiller. « La mère d'Ana est décédée depuis novembre. »

Pris de surprise, l'homme m'ayant auparavant fourni la codéine laissa tomber la boite sur le bitume. Il plaqua sa main sur sa bouche ouverte et recula d'au moins deux pas. Je le voyais complètement désemparé. Il venait de comprendre qu'il avait fait une grosse connerie.

« Ana t'es sérieuse ? » hurla Kisaki. « Tu te fous de ma gueule là ? »

« Désolée. » fut la seule chose que je sortis avant de ramasser la boite sur le sol. « Je ne peux plus m'en passer. »

« EVIDEMMENT QU'ELLE NE PEUT PLUS S'EN PASSER ! C'EST HYPER ADDICTIF CETTE MERDE ! PUTAIN MAIS TETTA, JE T'AVAIS POURTANT INTERDIT DE LUI EN VENDRE ! TU SAIS A QUEL POINT MA P'TITE ANA EST FRAGILE ! »

Hanma l'avait jamais vraiment été protecteur avec moi à l'époque où nous vivions à côté. Il passait souvent chez moi pour nous proposer des pâtisseries que ses parents cuisinaient, mais nous ne nous parlions que très peu voire pas du tout.

Kisaki ne savait plus où se mettre. Il avait fauté, et s'en voulait à mort. Je sortis une petite bouteille d'eau de mon sac et avalai le dernier cachet de la boite que j'avais eu il y a une quinzaine de jours. Trop occupés à s'embrouiller, ils ne me virent pas le prendre. Je repartis doucement dans le sens opposé, laissant un billet à même le sol.

Arrivée à mon cours d'histoire contemporaine, je m'asseyais près d'Aimée. Je ne lui avais pas envoyé de messages concernant les cours, et je n'y avais d'ailleurs, plus assisté jusqu'à maintenant.

« Tu voudras venir chez moi après ? » me demanda la blonde, aujourd'hui vêtue d'une petite robe fleurie et d'un long manteau blanc en fourrure.

Mes yeux cernés se tournèrent vers elle. Aimée était toute souriante. Elle retira ses affaires de la place vide pour que je m'installe près d'elle.

« Avec plaisir. » acceptais-je.

Les cours de la journée étaient d'une longueur interminable. Les dernières minutes m'exaspéraient au plus haut point. Lorsque la professeure d'anglais nous autorisa à sortir de la salle, j'attendis Aimée ranger ses affaires avant de la suivre.

𝑩𝒐𝒏𝒕𝒆𝒏 𝑹𝒉𝒂𝒑𝒔𝒐𝒅𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant