Chapitre 2 : 2/2

1 0 0
                                    

En y repensant, leurs amitiés s'étaient créées tellement vite qu'il n'arrivait pas à s'imaginer continuer sans eux malgré les différends qui avaient fini par s'accumuler avec le temps. À ses yeux ils ressemblaient toujours aux trois mousquetaires, capables de faire les 400 coups même en étant diamétralement opposés. Autant par leurs méthodes de travail que leurs bagages professionnels, car au contraire d'eux il avait décidé par commencer au bas de l'échelle et c'est clairement grâce à cela qu'il était parvenu là où il en était aujourd'hui. Après tout peu d'entreprises peuvent se permettre de dire qu'elles sont des licornes dans le monde entrepreneurial international!

Était-ce d'ailleurs à cause de cela qu'il avait fini par accepter de faire partie du jury de cette formation hybride dont son oncle lui avait rabâché l'existence il y a quelques mois de cela? Priam n'en était pas totalement sûr s'il voulait être parfaitement honnête, car accepter ce projet lui permettait surtout de prendre de la distance avec ces obligations, mais aussi de pouvoir retrouver même par procuration le feu sacré habitant les tout jeunes porteurs de projet.

Depuis quelque temps il ne parvenait et ne cherchait même plus à donner le change au bureau tellement une routine malaisante s'était installée dans sa vie et qu'il détestait ne pas être capable de la changer. Qu'est-ce qui pouvait bien lui manquer alors qu'il avait le job de ces rêves, une famille en or ainsi que la vie qu'il s'était toujours rêvé de vivre?

Avachi sur son fauteuil Priam abandonna ces dossiers qu'il n'était même pas parvenu à ouvrir depuis son arrivée et préféra aller essayer de canaliser ces pensées en trouvant par la fenêtre quelques choses attirant son attention. Malheureusement pour lui à une heure si matinale personne n'était encore dehors, alors il pouvait toujours réessayer de se plonger dans ces rapports de productivité en retard ou aller se préparer un café dans la cafetière hors de prix que c'était offert son oncle la semaine dernière. Optant pour la seconde option il traversa le couloir pour entrer dans le bureau en face du sien et se faire surprendre par son propriétaire déjà installé confortablement avec la presse du jour et accompagner d'un café dont l'odeur emplissait déjà d'envie ces narines.

— Je ne vais pas te demander comment c'est passé ta soirée tout est dit sur ton visage. Un café?

Priam sourit malgré lui en hochant la tête avant de se laisser tomber sur le fauteuil molletonné face au bureau de son oncle.

— Et toi pourquoi est-ce que tu es déjà là? Est-ce que j'aurais encore oublié une réunion?

Il détestait paraitre aussi négligent surtout aux yeux de l'homme à qui il devait sa place dans l'entreprise, pourtant quand leurs regards se croisèrent il vit qu'il n'était pas question de ça. Alors qu'est-ce qui pouvait bien le tracasser auquel il n'aurait pas prêté attention?

— Je me suis dit et arrête-moi si je me trompe que ça pourrait nous faciliter la vie de nous octroyer à tous les deux quelqu'un pour juguler la première ligne de paperasserie ainsi que notre planning qui est aussi changeant que ta tante un jour de soldes. Je comptais passer des entretiens d'ici peu pour tâter le terrain et voir si l'on pouvait trouver chaussure à notre pied. Qu'est-ce que tu en penses?

En se souvenant de la taille de sa pile de dossiers en retard attendant depuis des jours qu'il s'y intéresse enfin, Priam ne put que saluer l'idée ! Mais ce n'était pas encore en s'éparpillant qu'il allait avancer, encore que là ce serait techniquement deux pas en avant pour un en arrière...Non?

— Il vaut mieux que tu t'occupes de tout et une fois le premier écrémage fait je pourrais te donner mon opinion. Ça te va?

Une fois mis d'accord sur ce point ils profitèrent de leurs cafés en silence, ce qui au final ne lui laissa qu'un goût amer en bouche.

Il allait vraiment devoir trouver quelque chose de nouveau capable de l'aider à se reprendre ou il allait irrémédiablement finir dans le mur et ça il ne voulait et ne pouvait pas se le permettre après tout le travail qu'il avait fourni pour en arriver là. Un seul faux pas ne devrait pas lui coûter tout ce qu'une vie avait pu construire!

Etudia-t-il du coin de l'œil les allers-retours de leurs référents ressources humaines avec une pile de cv de plus en plus petite au fil des heures? Oui. A ces yeux tout devenait toujours plus intéressant que ces rapports à rallonges dont les mots finissaient toujours par irrémédiablement se mélanger tellement leurs sujets lui passaient au-dessus de la tête! Alors quand son téléphone vibra sur le coin de son bureau il s'en saisit avec une rapidité qu'il ne se connaissait plus depuis longtemps.

«Je suis pas loin de ton bureau, ça te dirait de déjeuner avec moi? J'ai une proposition pro à te faire alors autant mêler l'utile à l'agréable non? ;)»

En regardant l'horloge face à lui Priam n'hésita pas une seconde pour bondir de sa chaise et enfiler sa veste d'un même mouvement. S'il y avait bien une chose qu'il ne pouvait pas enlever à Artur, c'était qu'il avait toujours eu le nez fin et très franchement il ne serait pas contre récupéré un peu de son excitation même si ce n'était encore une fois que par procuration.

Assis sur la terrasse d'une brasserie il écoutait attentivement son ami lui faire la présentation de son idée qui lui faisait déjà calculer les profits possibles en fonction de son apport de départ. Alors pourquoi ressentait-il cette impression de déjà-vu oppressante plus les explications se précisaient ?

— Depuis quand bosses-tu là-dessus au juste? Tu ne nous as jamais parlé de ce projet avant, si?

Son ami ne put s'empêcher de rosir au sous-entendu concernant la masse de travail que cela avait dû lui demander et au contraire de Ryan il n'avait pas encore l'habitude de mentir avec conviction sans le montrer.

— Quelques semaines, mais les derniers chiffres de mon équipe ne viennent de me parvenir que maintenant. Si tu te joins à nous, le trio gagnant aura encore une victoire au compteur!

Le trio gagnant...Cette expression était devenue leurs mantras, mais aussi, et surtout le tic de langage le plus significatif concernant le pacte qu'ils avaient signé l'année précédente.

— Je vous ai déjà dit que je n'utiliserais plus notre règle pour faire du profit sur le dos de pauvre fille en mal d'argent!

— Mais...Ne put-il s'empêcher de renchérir en le voyant déjà se lever prêt à partir. Attends Buck c'est une fleur qu'on lui fait en faisant aboutir son idée, car elle n'aurait clairement jamais eu les épaules pour le faire! Allez calme toi et laisse-moi finir de t'expliquer, d'après Ryan nous pourrions...

— Non. J'en ai assez entendu comme ça merci.

D'un mot il le somma à se taire et la discussion fut close sans qu'Artur n'osât dire quoi que ce soit. Ce dernier savait qu'il s'y était mal pris avec lui, mais qu'une fois Ryan mis au courant il parviendrait à rattraper sa bévue.

Il devait être tous les trois pour être sûr que leur entreprise fonctionne sans problème.


Si vous avez envie de lire la suite je vous invite à aller liker, partager et commenter sur la page fyctia de l'histoire !

C'est par ici :) => https://www.fyctia.com/stories/sankofa

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Feb 15, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

SankofaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant