Chapitre 31 : Secret

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  Dumbledore avait enquêté. D'après Severus, Constanzia allait tous les jeudi soir à vingt heures trente chez sa grand-tante : parfois avant, parfois après, en fonction de ses horaires.

  Ainsi, le jeudi qui suivit, Dumbledore se rendit à dix-neuf heures quarante-cinq précises chez Bathilda Tourdesac. Il ne l'avait pas vu depuis plusieurs décennies, et lorsqu'elle ouvrit la porte, ils peinèrent tous deux à se reconnaître.

— Ah, Albus. Vous vous êtes décidé à venir parler à votre ancienne voisine ? grinça Bathilda.

— Navré de ne pas être venu plus tôt, Bathilda. Je craignais, avec le départ de Gellert, que vous ne m'en vouliez.

— Vous avez envoyé mon neveu en prison. J'étais obligée de vous en vouloir.

  Dumbledore resta silencieux quelques secondes, puis dit :

— Puis-je entrer ? J'ai quelque chose à vous dire.

— Hmpf.

  Bathilda tourna les talons et s'enfonça dans sa maison, laissant la porte ouverte derrière elle. Prenant cela pour une invitation, Dumbledore se glissa à l'intérieur de la demeure, et ferma la porte derrière lui, avant de s'avancer d'un pas alerte. Il connaissait Bathilda, elle était capable de le tuer avec un système magique étrange.

  Mais non. La femme s'était réinstallée sur son fauteuil, et regardait un match de baseball aux Etats-Unis sur une petite télé. Sa maison était comme neuve, dotée d'équipements moldus ou sorciers. Dumbledore, surpris, resta sur le seuil de la porte qui menait à la pièce de vie. Bathilda attrapa la télécommande, baissa un peu le son et lâcha :

— Bon, vous allez vous asseoir ?

  Dumbledore s'installa sur un fauteuil, toujours aux aguets. Bathilda attrapa sa baguette, et sans bouger de son fauteuil, jeta un sortilège qui leur amena deux verres de jus de citrouille. Elle avait fait verser le jus dans les verres, laissant le tout sur le plan de travail de sa cuisine.

— Que faites-vous ici ? demanda Bathilda.

— Je voulais savoir si vous aviez eu des nouvelles de Gellert.

— Aucune, répondit-elle en reposant l'attention sur le match. Oh, quel idiot, il ne sait pas envoyer la balle plus loin que son nez !

  Albus haussa un sourcil. Mais que se passait-il, ici ? Bathilda avait changé, évidemment, mais... Comment était-il possible qu'une femme aussi âgée ait pu aménager tout cela ? Et puis, il y avait plein d'éléments moldus : Constanzia était en train de mettre en place de quoi tuer l'humanité non-magique, il serait illogique qu'elle achète une télévision dans un magasin moldu !

— Vous avez déjà vu Constanzia Grindelwald ? questionna-t-il ensuite.

— Non, mentit-elle. Je ne savais même pas qu'il existait une Constanzia Grindelwald.

  La femme évitait soigneusement le regard de Dumbledore. Celui-ci observa la pièce : il y avait des photos et tableaux sur les murs, de la famille de Bathilda. Il y avait une photo de Gellert, notamment...

— Je vous ai vu dans le journal, déclara Bathilda soudainement. Vous êtes directeur de Poudlard, maintenant, hm ?

— Exactement. Constanzia était une des professeurs de l'école, et j'étais persuadé qu'elle était venue.

   Bathilda haussa les épaules. Elle lâcha :

— Aucun souvenir.

— Qui vous a installé tout cela ? demanda-t-il ensuite.

La Vengeance des Grindelwald [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant