Chapitre 4

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Cela devait faire une dizaine de minutes que la jeune femme était seule sur le pont du sous-marin. Elle était plongée dans les souvenirs de sa vie passée, à vider sa bouteille de saké. 

- Alors comme ça on a faillit finir collègue ? 

Tellement absorbé par le flux de ses pensées, elle n'avait pas entendu que le capitaine du navire l'avait rejoint . Ce dernier avait bien senti qu'elle n'avait pas  la tête dans son assiette suite aux questions que ses subalternes lui avaient posés un peu plus tôt, il n'allait donc pas revenir sur le sujet qui fâche, mais il avait senti qu'il ne valait mieux pas laisser la blonde seule, il essaya donc de détourner le sujet sur quelque chose de plein intéressant et peut-être plus joyeux pour elle. En entendant la voix de Law, Camille releva la tête et sortie de ses songes.

- Docteur en littérature. On ne peut pas dire que chirurgien soit dans le même domaine, même si c'est tout aussi important.

-A ce que je sache, les livres ne sauvent pas la vie des gens, répond alors le chirurgien qui entre temps s'était assis aux côtés de la sabreuse.

- Les mots ont un pouvoir inimaginable sur les gens tu ne peux pas dire le contraire. De la d'où je viens des études ont même montré que l'imaginaire nourri par la littérature soignait parfois bien mieux les patients ayant des maladies psychologiques, que des traitement médicamenteux.  Ils peuvent à la fois rassurer et faire douter, rendre heureux, redonner confiance comme blesser... Ils peuvent reconstruire une personne tout comme ils peuvent provoquer sa descente aux enfers. La littérature et les mots sont des armes d'une puissance inouïe lorsque l'on sait les manipuler. 

-Je suis d'accord, mais ce ne sont pas des mots que vont réparer une jambes arrachée par un boulet de canon ou un coeur suite à une crise cardiaque !

- Oui, mais à quoi bon réparer le corps quand l'âme est perdue et blessée ?

Aucun des deux jeunes gens ne s'attendait à avoir un débat aussi poussé après avoir passé une bonne partie de la soirée à se murger. Ils étaient tous les deux étonnés, car de plus c'était la première fois qu'ils discutaient réellement ensemble. Ils apprenaient l'un l'autre à se connaitre un peu plus à travers leurs argumentaires et ce n'était pas pour leur déplaire. 

- Tout résulte finalement d'un travail d'équipe, conclue la jeune femme.

Un léger silence s'était installé entre les deux, mais pas un silence gênant, un silence reposant comme il peut y avoir entre deux amis qui profite du moment présent avec l'autre.

-Tu as l'air de parfaitement t'y connaitre en tout cas.

-Merci la vie si je puis dire, ce n'est pas les cours qui m'ont appris tout ça, loin de là 

-Comment ça ?

- Ce n'est pas parce que j'ai bu un peu trop d'alcool, que tu peux essayer de me tirer les vers du nez concernant mon passé Trafalgar.. attaque alors la blonde légèrement sur la défensive. 

-Non peut-être, mais comme tu l'as si bien dit tout à l'heure, les mots peuvent guérir une personne et peut-être que ça te ferait du bien d'en parler, renchérit le médecin en regardant sa camarade.

-Tu joues les psychologue maintenant ? dit-elle en lâchant un petit rire nerveux.

Le capitaine continuait de regarder la jeune femme avec un petit sourire aux coins des lèvres. Il ne le dirait pas, mais il appréciait passer ce temps avec elle. C'était différent tout ce qu'il avait pu vivre avec d'autres femmes qui à rencontré qui étaient pour la plupart sans cervelle et qui cherchaient simplement un coup d'un soir pour essayer de le dépouiller de sont argents. Un nouveau silence avait prie place, mais il fut rapidement écourté.

-Je n'ai jamais vraiment su ce que je voulais faire de ma vie, un jour je voulais être coiffeuse, un autre professeur, mais depuis toute petit ce que je voulais c'était voyager dans le monde entier, mais finalement je n'ai jamais rien fait.

La sabreuse avait décidé de s'ouvrir un peu malgré le fait que son cerveau ne soit pas d'accord, son coeur lui, lui disait qu'elle pouvait avoir confiance.

-Pourquoi ? questionna le pirate sans vouloir la brusquer.

- Ce que je voulais n'était pas en accord avec ce que voulaient mes parents, pour eux le plus important était le travail avant tout. Cela voulait donc dire que les relations amicales ou amoureuses se devaient d'être mises en tout dernier plan. Et comme j'était jeune et naïve, je les ai écouté, alors j'ai travaillé aveuglément à l'école pour avoir de bonnes notes, sans comprendre ce que je faisais et je me suis retrouvée dans un parcours qui ne correspondais pas du tout, mais je ne pouvais pas arrêter en cours de route il était trop tard sous risque de finir à la rue. Du coup j'ai persévéré et j'ai continué d'avancer à l'aveugle dans un environnement qui en faisait rêver plus d'une fille, mais qui moi m'étouffait au plus haut point.

-Ce dont tu parlais devant les autres tout à l'heure ?

-Ouais... 

- Mais finalement tu es partie et tu as l'air en bonne forme pour quelqu'un qui allait finir à la rue.

- Je n'en ai pas eu le choix... J'ai été lâché dans un monde que je ne connais pas bien, j'ai appris à m débrouiller seule pour survivre mais malgré le fait que mon ancienne vie ne soit plus, je continue de me comporter comme une larve, sans savoir ce que je veux faire.

- Pourquoi ne pas voyager dans ce cas ? Si c'est ça qui te plait lance toi.

- Pour ça, il faudrait que je devienne une pirate et tu vois, je n'ai pas très envie de me retrouver face à la marine et qu'en plein combat je fasse une nouvelle crise cardiaque. Ce serait pitoyable comme mort, dit-elle en riant.

- Dans ce cas, trouves toi un équipage, une famille sur qui tu puisses compter qui serait là pour sauver tes fesses en cas de besoin.

- Sauf que je ne suis pas très ouverte aux relations sociales, je les ai toujours fuit comme la peste. Rare sont les gens qui en valent le coup dans ce monde, la plus part ne sont là que pour jouer le rôle de plante verte et même une plante verte a plus d'utilité et de profondeur qu'eux !

- Arrêtes de te trouver des excuses comme ça, tu ne fais que fuir encore et encore en te créant des problèmes imaginaires pour t'empêcher de faire ce que tu veux parce que tu as peur ! 


___________________________Point de vue de Camille_________________________________

Ca me fait mal de l'admettre, mais il a raison. Je ne fais que trouver des excuses pour ne pas à avoir à affronter mes peurs, au lieu de vivre...

Law & ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant