Des ados et des cadavres

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Il était aux alentours de dix-sept heures trente quand ça a commencé. Le ciel se teintait d'orange et de rouge. La couleur du sang qui arpentait désormais les rues. Epuisés, ils continuaient d'écouter leur professeur de physique-chimie ressortir le même blabla sur les modèles moléculaires qu'il sortait tous les ans aux élèves las qui s'en fichaient. Il y avait Lilie qui fixait Elina, sa voisine de table, Leauterre qui regardait le gamin homophobe de la classe de haut, Maxwell qui dormait à moitié, Gecko et son meilleur ami qui s'ennuyaient, sachant déjà tout ça, puis Nathan qui faisait des châteaux de cartes, Lucas qui les faisait tomber et enfin Lilian, le seul qui suivait réellement le cours. Ce dernier tourna la tête vers la gauche, à travers la vitre il aperçu l'horreur; la vue qu'il avait sur le parking privé des enseignant lui fit lâcher son stylo. Dès qu'il toucha le sol, ses amis se retournèrent. L'endormi leva les yeux sur la cour. Du sang, ce qui semblait être un employé de l'établissement en été recouvert, la carotide arrachée, il avançait toujours, laissant derrière lui un corps inerte gisant au sol, le frisé reconnu la femme de ménage.

- CODE ORANGE ! CODE ORANGE ! hurlait-il.

Les huit amis se levèrent d'un seul coup, laissant le prof et le reste de la classe dans la confusion, et se dirigèrent à grandes enjambées vers la porte grisâtre qui servait de portail entre ce royaume d'informations et d'ennuis et cet état second dans lequel se trouvait les lycéens a bout. Rejoignant le couloir B, celui qui menait à l'infirmerie. Essoufflés, manquant de tomber, se marrant presque, il déboulèrent dans l'entrée. L'infirmière scolaire était encore présente, évidemment pas informée de la situation. Cette fois, c'est Elina qui prit la parole :

- Madame, un élève a fait un malaise dans les toilettes du bâtiment E, au deuxième étage ! C'est la vie scolaire qui nous envoie.

Paniquée, elle attrapa la boîte de sucre posée sur son bureau et se précipita à l'extérieur. La rouquine esquissa un sourire, fière de son jeu d'acteur imparable et parti s'installer sur une chaise bancale (comme l'avenir de nathan lol). En parlant de Nathan, il se jeta sur le casier en métal qui se situait a côté de la porte, pour y trouver sa Ventoline. Un garçon de frêle constitution passa devant lui, ses cheveux longs, châtains et fins, si fins que l'air les emportait même s'il n'y avait pas de vent dans la pièce, c'était Leauterre, le plus stoïque du groupe, et par conséquent un des seuls qui réussit a garder son sang froid. Il s'approchait de l'entrée de la pièce pour verrouiller sa serrure avec la clé qu'il venait d'emprunter (voler) dans le deuxième tiroir d'un bureau. Khô enroulait une boîte à chaussures de papier alu, quand au rouquin, il observait la panique générale qui commençait peu a peu à s'installer a l'extérieur. Maxwell suivit Lilie et commença à empiler des chaises devant la sortie. Lucas, lui, tentait avec difficulté de fermer les volets des fenêtres qui donnaient sur la terrasse facile d'accès depuis le premier étage. Emo boy l'aida, ce qui l'agaça plus qu'autre chose évidemment. Ne vous détrompez pas, malgrès les apparences, leur sens de l'organisation était catastrophique. Ils s'étaient auto-enfermés, n'étaient pas sûr d'avoir des vivres, ils avaient niqué toutes leurs chances de s'enfuir avec le reste de la population et Leauterre avait perdu une chaussure sur le chemin.

Nathan : Khô qu'est-ce que tu branles ? Demanda-t'il poliment.

Khô : Vos portables fonctionnent encore ?

Elina : Euhh- ouais.

Nathan : Oui mais ça répond pas à ma question-

Gecko : Il fait une cage de faraday, c'est pas con. (traduction : je me prosterne devant ton génie dieu Khô.)

Lilie : C'est quoi ?

Leauterre : C'est pas pour les attaques nucléaires ça ?

Khô : On sait jamais.

*BRUIT DE PAQUET DE CHIPS*

Maxwell leva immédiatement la tête tandis que Lilian qui tenait le paquet se stoppa net. Il déposa délicatement ses provisions au sol et recula de trois pas avant que le blond ne se jette dessus.

Lucas : Soyons réalistes, on va crever.

Il regardait par la seule fenêtre non-barricadée, la panique générale n'influençant pas le moins du monde son humeur. Intouchable. L'empathie n'avait jamais été son truc, et a part pour l'univers d'Araki, il ne vouait aucun amour au monde extérieur. En fait c'était pareil pour les autres, ils détestaient la société. Un mélange d'angoisse et de satisfaction se lisait sur leurs visages, s'en était presque flippant. Il était désormais dix-sept heures quarante. Et quelques jours plus tard le monde entier allait s'effondrer, ne laissant derrière lui qu'un tas de merde composé de rejets sociaux et de gosses abandonnés. Encore une génération entière flinguée par la connerie humaine, tout ça partant d'une zoonose et personne ne le saura jamais parce que tout disparaîtra sans que l'on essaye de comprendre.

***

Il faisait maintenant noir dehors, les cris ne résonnaient plus depuis plus d'une heure mais leurs échos empêchaient le petit groupe de s'endormir. Pourtant ils faisait tous semblant. Ils avaient entassé les matelas et les couvertures de l'infirmerie au fond de la salle de confinement. Seul Lucas était à l'écart, comme a son habitude.

Lilian était à bout. Ce n'est pas que la fin du monde le stressait, mais son frère, Loris, était en cours lui aussi. Mais il savait qu'il ne le reverrait pas avant un moment.

Il se leva, retenant avec difficultés ses larmes, pour ne pas alerter les autres et leur éviter une gène. Puis il poussa la porte hermétique pour se diriger vers la lumière du bureau que Lucas occupait. Les jambes croisées, le regard fixé aux plans d'évacuation, il étudiait en silence le meilleur moyen pour eux de s'en sortir. Toujours en silence, personne ne savait jamais ce qu'il pensait réellement, toujours en silence, ils ne sauront jamais qu'il se souciait d'eux. Le brun aux mèches frisées toqua légèrement de deux doigts sur la porte de la petite pièce. Lucas leva les yeux dans sa direction, à moitié surpris. Il ne dit pas un mot, puis pour ne pas attirer l'attention de Vi sur les documents, il les rangea doucement dans un tiroir tout en gardant un contact visuel profond avec lui, ni menaçant, ni rassurant. Juste assez captivant pour le maintenir concentré sur son visage. Puis au bout de quelques secondes il sortit un manga de sa sacoche, qu'il se mit a lire, toujours sans un mot. Lilian vint s'installer à ses côtés, pas pour être avec lui en particulier mais pour se rappeler qu'il y avait encore des gens dans son monde. Son monde à lui. Mine de rien il y tenait.

Lucas : Pourquoi tu dors pas ?

Lilian : Je me couche tard par habitude...

Lucas : Menteur. C'est à propos de Loris ?

Un silence d'une dizaine de secondes suivit.

Lucas : Il est débrouillard. Et puis connaissant Khô il va pas tarder à piquer une crise pour qu'on aille le chercher.

Lucas était parfois maladroit avec les mots. Mais il ne voulait pas donner l'impression d'en avoir quelque chose à faire. Comme à son habitude le blond n'en faisait qu'a sa tête.

Remarquant que son visage commençait a se tordre sous la peur, il abandonna son image de gros dur et lui qui détestait montrer de l'affection lui mit une petite tape dans le dos avant de lui ébouriffer les cheveux. Une première larme coula le long de la joue de l'autre, le blond l'essuya avec un sourire amer, il ne l'avait jamais vu pleurer.

Lucas : Tu ferais mieux d'aller dormir.

Lilian acquiesça et s'exécuta, sous le regard inquiet du jojofan.


BLBLBLBLBL : Bon je vous rassure ça sera plus drôle par la suite, là je volais juste poser le décors. Ah et au final je vais prendre pas mal de temps à écrire parce que je rechange tout (j'avais 6 chapitres j'ai le seum un peu mais balek je préfère comme ça.) Je tiens aussi a dire que je me suis basé sur la perception que j'ai de vous pour écrire ça, pas que telle personne est comme ça.


FE's  apocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant