J'étais dans le bus pour me rendre au lycée. Les yeux dans le vague, mes pensées dérivant au fil du paysage. A travers la fenêtre défilait les travailleurs, les lycéens et collégiens. Un sourire aux lèvres pour certains, d'autre arborait des mines moins réjouit. Il était 7h45 quand j'arrive au lycée. J'étais en Première, le stresse du premier BAC blanc de français commençait à se faire ressentir. Perdu dans mes pensées, sans que je ne m'en rende compte, je m'étais posté devant la porte, comme tous les matins, pour attendre mes deux meilleurs amis. En les attendant, mon portable vibra. Un message de ma mère qui me rappela mon rendez-vous chez le dentiste apparu. Je ne répondis pas et passa en mode silencieux.
Rosalie passa devant moi entouré des ses amies quand je releva la tête. Je relevais la tête quand Rosalie passa devant moi entouré de ses amies. Ses cheveux lisses volaient derrière elle. Sa frange avec le vent se coupait en deux, lui donnant un aspect de top model. Mon cœur s'était mis à battre à cent à l'heure. Une bouffé de chaleur m'envahis, mes mains devinrent moites malgré le thermomètre qui affichait -5°. Je lui adressai un sourire timide. Elle me rendit le regard neutre, que l'on adresse à des inconnus. Après dix minutes d'attente, à observer mes camarades entrer, et à m'intoxiquer avec la fumée des cigarettes, je vis enfin Luca arriver avec Célia, les yeux pleins d'étoiles. Des sentiments contraires me gagnèrent. Mes lèvres formaient un sourire alors que mes pensées ne pouvaient s'empêcher de me maudire d'avoir accepté ce pari débile. Il semblait aux anges.
J'avais l'espoir qu'il s'agisse d'un malentendu sinon j'allais en baver. Les cours commençaient dans quelques minutes, alors sans attendre mon autre ami je me dirigeais vers les cassiers. La cour était presque vidée. Tous lycéens devaient déjà être rentrés dans les couloirs se mettre au chaud. Seuls quelques courageux demeuraient encore dehors. Le soleil était à peine levé, la cour aurait été plongée dans l'obscurité si les lumières n'étaient pas allumées. Les lampadaires se reflétaient dans les flaques d'eau gelée laissée par la pluie d'hier. Les dernières feuilles mortes se trouvaient posées délicatement sur leurs surfaces donnant à se moment un aspect poétique. Mon cadenas résista un peu à cause d'une pellicule de gel. Une fois ouvert un mot écrit à la va vite tomba :
Je t'avais dit que tu perdrais. Je t'entendrai près de la ligne de tram en bas, après les cours. Soit à l'heure.
Un soupire mi amusé mi résigné s'échappa, malgré moi de mes lèvres. L'écriture grossière ne pouvait appartenir qu'a Marc. Il ne manquait jamais d'imagination pour des gages, alors j'étais sûr qu'il connaissait déjà le mien depuis des jours. Les affaires que je n'avais pas besoin pour ce matin furent déposés dans mon casier. Sans grande conviction, je me dirigeais en direction de ma classe. Rosalie se trouvait à quelques mètres de moi. Les deux premières heures passèrent en un éclair. Discrètement, je pouvais détailler chaque détail parfait de son profil.
La récréation annoncée je pus enfin partir saluer Luca et Marc. Marc allait discrètement me narguer d'avoir perdu le pari. Pari auquel, il m'avait plus ou moins forcé à participer. J'avais finis par cédé. C'est mon meilleur ami, on se connaît depuis la 6ème, quand il est arrivé dans notre belle ville. On s'est retrouvé dans la même classe et depuis on ne s'est jamais quitté.
-Salut, Alonzo ! me lança Marc avec son sourire malicieux
-Salut
Luca et Célia étaient assis sur un banc côte à côte à bavarder en se tenant la main. Célia riait à une des blagues de Luca, qui par ailleurs ne sont pas si drôle que ça. Mon ami avait changé de coupe, il s'était rasé la nuque et derrière les oreilles, son visage en était plus dégagé. Marc et moi aurions tout aussi bien ne pas être là qu'ils n'auraient rien remarqué. Un groupe s'était agglutiné près de nous. Au centre se trouvait un Terminal qui exécutait des pas de danse. La foule l'acclamait dans un grand brouhaha faisant disparaître le calme de la cour quelques instants auparavant. Quiconque passait par là aurait une migraine. Pour tant cela ne permis pas aux deux tourtereaux de tourner la tête. Tout devint noir. Les conversations et la musique disparurent. Le néant s'ouvrait devant moi.
Pendant, une minute je crus que je mettais évanouis. Jusqu'au moment où le froid ne laisse brusquement place une chaleur intense, me coupant la respiration. Mes yeux mirent du temps à s'habituer à la lumière rouge orangé. Une fumée dense envahi mes poumons. Autour de moi des bureaux, des chaises étaient en flamme. Des corps calcinés étaient sur le sol, des cris de douleurs et d'effrois me parvenaient des salles environnantes. Mon corps tout entier brûlait.
-Ça va mec ? T'es tout blanc.
Comme elle était arrivée la vision s'effaça. Ma respiration se faisait saccadée. Des gouttes de sueur perlaient de mon front avant d'être balayé par le vent glacial. Marc avait posé sa main sur mon épaule. Son autre main se tenait prête à ralentir une potentielle. Mon cœur battait à la chamade. Mes mains étaient tellement moites qqu'elles avaient perdu toute utilité. Je n'avais jamais vécus quelque chose d'aussi effrayant. Luca se tenait debout devant moi comme Marc il se tenait près. Célia, de son banc, me regardait avec inquiétude.
-Oui, ça va. Désolé.
Je répondis cela en sachant que ce n'était pas la réalité. La vision était plus réelle que les autres. Les flammes m'avaient léché la peau, la chaleur était si étouffante quant à la fumée elle m'étouffais encore. Chaque respiration me coûtait énormément. Ma tête me faisait mal. La cloche sonna, annonçant le début des cours. J'essayai de reprendre mes esprits. Je devais traverser la moitié du lycée pour me rendre dans ma salle. Mes trois compagnons insistèrent pour que je me rende à l'infirmerie. Mais comment expliquer mon état ? Après débat je finis par les convaincre que je pouvais retourner en cours.
Par chance, mon prochain cours était donné par le professeur le plus gentil du lycée. Les conversations bruyantes et inintéressantes me donnaient encore un peu plus mal à la tête. La désagréable impression que mes oreilles allaient exploser, ne me laissai pas tranquille. Le reste de la journée s'annonçait difficile. Mon professeur était lui aussi en retard. Je le croisa sur le chemin de la classe.
-Tout va bien, Alonzo ? Vous ne souhaitez pas aller à l'infirmerie ?
-Non, monsieur. J'ai simplement mal à la tête. Ça va passer.
L'inquiétude se lisait sur son visage. Il m'attendit en haut des marches. Mes jambes lourdes, me donnaient du fil à retordre. Nous avons mis du temps avant d'atteindre la salle. Mes camarades s'apprêtaient à partir quand, nous arrivions à l'angle du couloir. Une déception non dissimulé s'empara de ma classe.
-Hé, non jeunes gens. Je ne suis pas absent, leur lança-t-il, une pointe de moquerie dans la voix
Certains élèves avaient grogné, d'autres le saluaient avec enthousiasme. Ses cours étaient toujours très intéressants. C'est sans doute le meilleur professeur que je n'ai jamais eu et que je n'aurais jamais. A peine installé à ma place, toutes les mauvaises sensations avaient disparu. Je sentis un regard insistant posé sur moi. La voix du professeur de français, qui habituellement me captivait, était devenu pour moi soporifique. Je finir par m'endormir.
Un grand bruit à coté de mes oreilles me réveilla en sursaut.
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Alonzo Dernières Visions
ParanormalCes visions me hantent. Elles apparaissent sans prévenir. Elles me montrent l'avenir. Un avenir désastreux. Ce secret commence à peser lourd. A quoi puis-je en parler ? Dans notre monde la différence est mal acceptée. Qui ne me jugera pas en l'appre...