Partie 3 : Chapitre 7

367 33 20
                                    

Chapitre 7 : Un peu de sérieux, un peu de tentation

Ah, enfin ! Le vacarme de l'aspirateur cessa dans l'appartement de Keiji. Celui-ci se redressa, frotta son front du revers de la main et souffla après son travail.

À vrai dire lorsqu'il fut sortit de sa chambre, après une véritable matinée asphyxiante de réflexions ainsi qu'un début d'après-midi essoufflant d'hésitation, et qu'il eût marché sur une croquette molle à peine passé la porte, ce fut à ce moment qu'il eût réalisé à quel point son logement était dans un état épouvantable.
Des miettes traînaient partout, du sol aux tables. Des verres sales remplissaient le plan de travail. Le lino regorgeait de nombreux paquets de gâteaux en tout genre, si bien que Keiji aurait été capable de retracer ses courses pendant au moins deux semaines.
Ni une ni deux, sans faire attention à l'heure, il s'était muni d'un tablier – qu'il avait attaché négligemment à ses hanches, d'une paire de gants, des produits nettoyages, d'une éponge et d'un torchon. L'équipement total pour pourfendre cette horreur de crasse qu'il avait laissé s'accumuler.

Après trois heures, il fit un état des lieux en balayant les pièces du regard. Le salon était propre. Le canapé était déchargeait des emballages de gâteaux, et les coussins ne vommissaient plus de miettes, toutes dans l'aspirateur maintenant. Dans la cuisine : il ne trônait plus aucune assiette, plus aucun verre utilisé vieux d'une semaine, et les ustensiles de la veille dormaient à présent dans leur placard. Le sol brillaient de propreté, et l'odeur de célibat, qui régnait dans l'appartement auparavant, laissait la place au parfum d'une vie de couple. Oui, Keiji était fier de son grand ménage, et méritait bel et bien sa pause.

— Terminé, souffla-t-il enchanté.

D'un pas épuisé, il s'avança jusqu'au plan de travail – désormais étincelant–, s'y accula avant de préparer un café. La machine se mit en route dans un grondement étourdissants, quoique cela plongea Akaashi dans les pensées qu'il eût ce matin.

   Redéfinir les bases de leur relation... Que devait-il définir au juste ? Quelles avaient été les anciennes bases ? Quel fondement ne tenait plus ? ou n'avait pas été éclairé ? Keiji se tourmentait l'esprit avec tout ces points d'interrogations. Il n'arrivait pas à y répondre, et cela l'agacait fortement. Mais ce qu'il craignait le plus, c'était ces dites "nouvelles bases". Allaient-elles vraiment le satisfaire ? Allait-il devoir faire des concessions sur ses principes pour pouvoir garder son homme auprès de lui ? Cela inquiétait véritablement Akaashi, car il en était hors de question.

La machine ne fit plus aucun bruit, extirpant Keiji à ses songes. Il expira de nouveau.

   — Ce qui est sûr, c'est qui nous avons besoin de mettre des choses au clair, conclut-il en contemplant la fumée de la tasse.

   Il la prit au creux de ses mains, but une gorgée, et vérifia l'heure. Bokuto devait arriver dans... Mon dieu ! L'horloge affichait 18h30 ! Et à peine eut-il le temps de se redresser, complètement surpris, que des coups sur la porte résonnèrent dans l'appartement.

Keiji accourut vers l'entrée. Il regarda un peu partout de quoi se mettre quelque chose sur le dos, ou même de quoi cacher ce qu'il portait. Mais rien à porter de main ! Zut ! Pourquoi avait-il eu l'idee de faire le grand rangement ? Tant pis ! Paniqué, il ouvrit malgré tout.

Sur le palier de la porte, Bokuto attendait nerveusement. A quoi savait-il qu'il était nerveux ? Il regardait toutes les cinq secondes sa montre, il n'arrêtait pas de se racler la gorge, et pour finir, il remettait à longueur de temps son hoodie sur ses larges épaules de volleyeur. D'ailleurs, c'est ce qu'il fit une énième fois, lorsque la porte pivota sur ses gonds.
Il était temps ! respira-t-il enfin.
Un air de surprise parcourut furtivement son visage, maintenant face à l'homme de sa vie. Non pas parce qu'il se tenait devant lui, et pas non plus encore, parce que son cœur chantait à tue-tête les louanges de ses sentiments. Mais plutôt par l'étonnante tenue qui coulait sur les lignes séduisantes de Keiji. Certes, nous étions bien loin de la tenue élégante et assurée que le redacteur avait concocté pour leur rendez-vous au Primo.
Et pourtant...
Il fallait avouer que Keiji portait tout de même remarquablement bien le tablier. Les lanières soulignaient insolemment la courbure de ses hanches. Et Kotaro s'étonna d'imaginer une séance de nettoyage à deux qui aurait très certainement dérapé. Au final, il y aurait eu encore plus à mettre en ordre qu'avant leur batifolage. Un sourire amusé colora sa frimousse.

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant