Chapitre 1

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Maman me disait toujours de ne pas toucher aux fleurs inconnues. Pourtant, en voyant ce joli bourgeon aux pétales bleus et blancs, j'ai du mal à croire qu'il puisse me causer le moindre mal. Je décide de m'attarder un peu pour consulter mon manuel des plantes sauvages de Teyvat – un indispensable pour tout voyageur débutant ! - afin de me renseigner sur cette fleur. C'est un lys verni, une plante ancienne qu'on ne trouve qu'à Liyue.

Je ne peux retenir un petit rire joyeux. C'est une information précieuse pour moi, elle indique que je suis enfin arrivée dans la région des montagnes et de l'élément géo. Je suis donc dans la vallée de Nantianman. Cela fait 3 jours que je suis partie de ma maison à Fontaine, et depuis ce matin que je marche après avoir quitté la caravane de marchands de Sumeru. Je lève les yeux en me protégeant du soleil de ma main : il est bientôt midi. Je jette à nouveau un regard vers la petite fleur blanche. Il n'en pousse pas des pareilles chez nous.

« T/p, où as-tu ramassé ça ? » La voix de ma mère m'enjoignant d'être prudente avec mes trouvailles naturelles me revient en mémoire, j'ai toujours été un peu trop audacieuse. Mais c'est pour elle que j'ai entrepris ce voyage, afin de trouver une plante, justement, alors je m'accorde un peu de liberté et cueille délicatement la fleur. Elle pourrait toujours m'être utile plus tard.

Près de moi, les remous de l'eau continuent de produire le son familier que j'entends depuis mon départ. Le bruit n'est-il pas un peu plus fort que tout à l'heure ? Une brise légère se fait sentir. Je décide de poser mon sac quelques instants et vais remplir ma gourde dans la rivière que j'ai pris l'habitude de longer. L'eau paraît assez profonde ici, mais bien moins que dans les grands fleuves de Fontaine. Je n'ai pas l'habitude de marcher si longtemps. Il aurait sûrement été plus pratique d'emprunter une barque, mais je ne sais pas naviguer, au grand regret de ma famille de marins confirmés, et je voyage seule. Tous les autres étaient soi-disant trop occupés.

Alors que je rumine ces pensées, j'entends des bruits de pas derrière moi, et une voix impérieuse et moqueuse lance : 

"Eh, la mioche, file-moi ton blé et on te laisse tranquille !"

Je me retourne promptement pour voir qui s'adresse à moi ainsi alors que j'ai tout de même passée l'âge d'être appelée une enfant, et constate que je suis encerclée par quatre personnes à l'air mauvais. Ma panique monte en flèche quand je remarque leur attitude menaçante et l'insigne brillante qu'ils arborent. Ils sont la terreur des aventuriers inexpérimentés, les pilleurs ! Je suis horrifiée en voyant l'un d'entre eux s'emparer de mon sac à dos. Il contient mon guide des plantes et toutes mes provisions !

"S'il-vous-plaît, il n'y a presque rien dans ce sac ! je tente de négocier en prenant un ton suppliant. Prenez plutôt mon argent !"

Je défais la bourse accrochée à ma ceinture et la tend vers celui qui semble être leur chef, un homme qui porte une massue sur son épaule. Celui-ci ricane :

"Merci de la proposition, mais on va prendre les deux.

-          Y a sûrement un truc qui a de la valeur, dans ce sac, renchérit l'un de ses compagnons. On va se faire du pognon !

-          Elle a pas l'air très fûté, la p'tite ! s'exclame une femme encapuchonnée. Si tu veux pas coopérer, on va devoir employer d'autres moyens..."

Mon sang se glace. Je ne suis certainement pas de taille à lutter contre eux. Est-ce là la fin de mon périple ? J'ai été trop téméraire, et voilà que la réalité me rattrape. Je recule d'un pas, et mon pied s'enfonce dans l'eau agité. Le vent commence à se lever, et souffle autour de la scène désolante comme si les éléments désapprouvaient les événements, ou au contraire s'alliaient aux pilleurs. Cela me donne soudain une idée.

Je lance un bref regard en arrière pour repérer mon environnement, puis fixe le chef des brigands dans les yeux. Je tente de prendre un air assuré.

"En fait, j'ai un marché à vous proposer.

-          Oh, vraiment ? répond l'homme. Vas-y, je t'écoute."

Sa voix se fait railleuse.

Je prends une longue inspiration comme si j'allais parler, puis je me retourne et me précipite dans l'eau.

Immédiatement, le courant menace de m'emporter. Mes pieds touchent à peine le fond. Je dois lutter pour me déplacer vers la rive opposée, mais j'y parviens tout de même. « Fais de la Nature ton alliée » est l'une des devises de Fontaine. Cette technique que j'utilise pour contourner le flux implacable, c'est l'un des arts des habitants de ma nation. Je ne suis certainement pas très gracieuse dans ma nage acharnée, après tout, j'étais loin d'être la plus douée chez moi, mais mes adversaires ne peuvent pas m'imiter. J'atteins un rocher émergeant au milieu de la rivière. Je m'y hisse malgré la mousse qui rend ma prise glissante. Une fois juchée sur mon perchoir, je me redresse fièrement devant les pilleurs, dont je suis désormais hors d'atteinte. Ils s'échangent des regards confus, je dirais même inquiets, en voyant leur butin loin d'eux. La femme fait une remarque sur leur besoin apparemment vital de mettre la main sur cet argent. L'un d'eux s'approche de l'eau, mais il n'ose pas y entrer. Il faut être un très bon nageur pour s'y risquer. Je me racle la gorge et reprend la parole.

"Je peux vous laisser mon argent si vous me rendez mon sac. Il ne contient rien d'intéressant, mais j'ai pas mal de moras ici."

J'agite mon trésor enveloppé dans une petite poche. Une petite voix dans ma tête me dit que j'en aurai besoin pour m'acheter de quoi manger, mais je l'ignore. On ne me laisse pas vraiment le choix.

"Commence par envoyer les moras", ordonne le chef.

Cet homme qui me moquait plus tôt a l'air un peu embarrassé. Avec une pointe de satisfaction, je fais voler la petite poche. Celui qui avait mon sac l'attrape et balance mon bagage... qui arrive dans la rivière. Le sac en tissu lourdement chargé coule un peu et est rapidement entraîné au loin. Ces salauds partent à rire de mon malheur. Je m'effondre mentalement. Tout est fichu. Je n'ai même pas de quoi rentrer chez moi. Je brûle de colère en dévisageant les pilleurs, mais je ne peux rien faire. L'impuissance m'accable.

Le meneur, après un dernier regard hargneux vers moi, se détourne et s'éloigne. Du moins, c'est ce qu'il aurait fait si un éclair vert n'avait pas jailli devant lui. L'homme pousse un grognement étouffé et chancèle. Je n'en crois pas mes yeux lorsque je vois que tous les pilleurs subissent le même sort, et sont frappés par un flash émeraude. Les quatre compères s'écroulent au sol. Tout s'est déroulé en un instant. L'homme qui a lancé mes affaires dans la rivière se relève avec peine et s'enfuit en courant, laissant mes moras derrière lui. Le chef écarquille ses yeux et crie « c'est l'adepte ! » puis se dépêche de rejoindre son compagnon en titubant. Sa fierté a été vite oubliée. Les deux autres ne tardent pas à leur emboîter le pas en vitesse, l'air effrayé.

Eberluée, je cherche la cause de cette pagaille. Quelque chose semble avoir semé la panique parmi mes ennemis. Cet éclair était-il un phénomène naturel ? Je ne tarde pas à comprendre que j'ai été sauvée, non pas par un accident météorologique étrange, mais par quelqu'un de tout aussi mystérieux.

Un homme se tient au milieu de la scène. Il me tourne le dos, mais j'aperçois un bras musclé parcouru d'un tatouage sous l'espèce de fumée noire et verte qui se dégage de lui. Il tient à la main une impressionnante lance en jade. J'esquisse un mouvement de recul lorsqu'il se retourne, et manque de tomber de mon rocher. Son visage est couvert par un masque à l'aspect démoniaque.

Il abaisse son arme, et d'une voix rauque qui semble obscurcir le monde, il demande :

"Tout va bien ?"

Looking out for mint (xiao x reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant