"Le Champagne"

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MARINETTE

"Il y aura des litres et des litres de champagne, pourquoi ne veux tu plus y aller ?!" répéta Alya désabusée en s'échouant à mes pieds tandis que je terminai ma lecture de quelques pages à peine.

Sans la regarder, je lui répondis :

"Je suis fatiguée, je te l'ai déjà dit."

"Mais Marinette? nous sommes venus ici pour les vacances mais aussi pour s'amuser, si tu restes cloitrée dans ta chambre toute la journée tu ne vas jamais réussir à tourner la page. Tu dois changer d'air, il faut..."

"Assez !" m'exclamai-je et je posai mon livre à côté de moi, j'armai mon regard jusqu'à la lame puis le pointait sur elle.

"Tu ignores tout de ce que je ressens alors je t'interdis d'en parler. Je suis assez grande pour prendre mes propres décisions, je te demanderai de ne plus jamais remettre mes capacités en question."

Elle se releva.

"Excuse-moi, tu as raison, mais comprends-moi je suis inquiète." Confit-elle tandis que c'est à mon tour de me lever, je marchai jusqu'au bar et attrapai dans l'un des frigos, une bouteille de champagne qui valait au moins cinq cent euros.

"Tu n'as aucune raison de l'être." rétorquai-je en me retournant avec un grand sourire les bras levés. "Je me porte comme un charme, je ne me suis jamais sentis aussi bien !"

Son regard vrilla aussitôt sur la bouteille que je tenais dans ma main gauche, alors je l'abaissai et me retournai pour la poser sur le comptoir, je l'ouvrais tandis qu'elle recommençait à me parler de cet être que je m'acharnais à essayer d'oublier. Nous avions un bon nombre de points communs toutes les deux pourtant, il semblerait toujours que certains nous portent défaut, notamment celui qui concernait notre avide curiosité.

"Adrien n'était qu'un connard, il ne te mérite pas, oublie-le."

En effet, en tant que moi, j'avais le devoir de l'oublier. Mais en tant que femme qui l'aimait éperdument, ce devoir prenait toujours congé et se reportait systématiquement à plus tard, encore et encore. Le cercle devenait vicieux de par le temps mais restait toujours intact malgré tout.

Je faisais de mon mieux. Mais j'avais conscience que ce n'était plus assez. Désormais, il me fallait faire plus.

"Oui, je sais et je le fais."

"Non, quand je dis l'oublier, je veux dire... tout effacer de lui et passer à autre chose."

Toujours de dos à elle, j'adressai soudain à la bouteille un regard triste alors que des souvenirs jaillissaient dans ma mémoire. 

D'après vous est-ce que faire semblant avec une personne veut dire avoir le pouvoir sur elle ? Il est certain qu'en passant clairement la plupart de son temps accroché à son téléphone dans l'espoir de recevoir un message de sa part, lui dire qu'elle est belle et qu'elle est la femme de sa vie, peut causer un léger quiproquo quand ça finit par ne plus répondre aux messages, et tout faire pour que la victimes passe au bourreau et le bourreau à la victime. Il y a des connards partout qui se faufilent dans les ombres. Comme des connasses, qui préfèrent se dorer la pilule au soleil.

"Je sors, je descends au spa, quand je remonterai j'espère que tu auras changé d'avis au sujet de la soirée de ce soir." déclara mon amie et plus tard, j'entendis la porte se fermer.

Je lâchai un long soupir et me versai dans une flûte du champagne. J'attrapai le verre puis me détournai et partis sur le balcon ou en m'accoudait à la pierre, je me mis à rêver dans le vaste horizon d'eau qui s'offrait à moi.

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