Le week-end. Pour la plupart des gens, cela signifiait la fin de la semaine, pouvoir se détendre, les sorties entre amis. Pour d'autres, cela signifiait une course contre la montre, une tonne de devoirs et d'obligations, travailler le dimanche sans aucun repos.
Hinata n'avait pas la même façon de penser que tous les autres. Pour lui, le week-end ne signifiait rien. C'était seulement deux jours dans la semaine, à la différence près qu'il restait enfermé dans son logis avec son chat, à regarder la télévision ou lire des livres, avec pour seule compagnie l'ennui. Parfois il sortait, mais jamais de grandes expéditions.
C'est pourquoi en ce terne samedi après-midi, Shoyo décida de sortir. Afin de, peut-être, trouver une occupation qui l'intéresse, ce qui n'était pas une mince affaire. Peut-être irait-il s'acheter un nouveau livre, qui sait ?
Il laissa juste ses pas le guider dans des directions différentes. Il fit attention à ce qui l'entourait, sans vraiment s'émerveiller. Quelques gouttes d'eau se déposèrent sur ses cheveux et son visage, avant qu'un véritable torrent ne se déverse.
Ce n'était pas pour autant qu'Hinata rentra chez lui, au contraire. Il était exaspéré de voir tous les passants se précipiter chez eux, essayant d'échapper le plus rapidement possible à la pluie. Ses pieds s'arrêtèrent d'eux-mêmes et il leva la tête, découvrant qu'il se trouvait devant la ruelle où il avait rencontré Tobio.
Ses lèvres s'étirèrent en un mince sourire en remarquant la similitude du moment présent avec celui du passé. Il ne manquait plus que Tobio et tout aurait concordé. Il crut voir ce dernier à quelques mètres de lui. Il secoua la tête, se disant que la pluie devait altérer sa vision. Pourtant, il sentait un regard lui brûler une partie du visage. Il finit par tourner la tête. Ses yeux s'écarquillèrent d'eux-mêmes.
Tobio était bien là, adossé à une porte et l'observait. Hinata ne parvint pas à déchiffrer son regard, étant trop loin. Ils restèrent longtemps ainsi, à se dévisager, jusqu'à ce que le brun se décide à le rejoindre. Il jetait des coups d'œil furtifs autour de lui, comme s'il avait peur d'être observé.
Hinata remarqua que Tobio se tenait auparavant devant un immeuble. Long de sept étages, le bâtiment semblait vieux et tenait à peine debout. Les murs décrépis, il faisait bien pâle figure à côté de son propre immeuble. Shoyo regardait Tobio approcher, pensif.
Habitait-il ici ?
Une fois qu'il fût assez proche, le roux put identifier son expression. Tout son corps était crispé, les traits de son visage étaient tendus et son regard se faisait fuyant, presque effrayé. Shoyo fronça les sourcils. Qu'est-ce qui pouvait bien mettre Tobio dans cet état ?
« Qu'est-ce que tu fais ici ? »
Le ton bourru de son interlocuteur surprit Hinata. Il ne s'attendait pas à être accueilli de la sorte, d'autant qu'il n'avait pas prévu de le voir. Visiblement, Tobio attendait une réponse. Le roux la lui fournit, hésitant, déstabilisé par le regard noir que lui lançait le brun :
« Je sais pas... je ne prévoyais pas ...
- Il faut que tu t'en ailles. »
Son ton était sans appel. Hinata en fut de plus en plus troublé. Il n'avait même plus le droit d'aller où il voulait ? Mais, alors qu'il aurait dû s'énerver, ce qui aurait été encore une fois un progrès dans la liste de ses émotions retrouvées, il se mit à fixer Tobio encore plus intensément, faisant abstraction du rideau d'eau qui tombait autour et devant eux. Ses cheveux mouillés collés sur son front, ses yeux sombres qui ne le lâchaient pas un instant, son tee-shirt qui lui collait à la peau, saillant ses muscles, son air sur le qui-vive, sa mâchoire serrée, les veines apparentes sur ses bras dont il avait relevé les manches.
VOUS LISEZ
Les sévices de ton pardon [KageHina]
Fanfiction[KageHina] [Kageyama Tobio x Hinata Shoyo] 「Hinata s'ennuie infiniment. La vie ne lui accorde que monotonie et résignation à l'idée de vivre seul et de mourir seul. Il est persuadé d'être destiné à incarner une âme perdue en quête d'action. Il n'ima...