CHAPITRE 7

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Ayant passé toute la journée à faire le ménage et à déballer les derniers cartons, je me rends dans la cuisine pour diner avec ma mère.

Ne trouvant aucun sujet de conversation ma mère a eu la brillante idée de me parler de Matt comme, forcément, il y a des jeunes de mon âge de l'autre côté de la rue elle a trouvé judicieux de me reparler de mes erreurs passées.

Après m'avoir rappelé à quel point c'était un salaud, qu'il ne me méritait pas, qu'elle lui aurait bien coupé les parties etc. Elle continue sur sa lancée.

- Tu sais ma chérie, si jamais il se passait quelque chose...

Je lève les yeux pour la regarder.

- Peut-être, je ne sais pas, avec l'un des garçons d'à côté...

J'arque un sourcil avant de lui rétorquer :

- Maman, on en a déjà parlé...

Elle me coupe la parole et poursuit.

- Non je dis juste que j'espère qu'il ne sera pas comme ce con de Matt parce que là, je t'assure que je ne me retiendrai pas pour...

Elle se retient de continuer. Elle ne veut pas s'énerver pour un sujet aussi pathétique que lui.

- J'apprécie, maman. Je sais au moins qui appeler si ça arrive.

- Oui. Mais il n'y a pas de « si ça arrive ». Je ne veux pas te revoir dans cet état, il est hors de question que ma fille souffre à nouveau à cause de petits cons dans son genre.

Ça me touche que ma mère me soutienne comme elle le fait. Je ne savais pas comment aborder le sujet, ni comment cela allait être reçu. Ma mère s'est montrée d'un soutien infaillible dans l'épreuve « Matt » que j'ai traversée.

Elle a essayé de me convaincre de faire certaines choses... mais je n'ai pas voulu, je n'ai pas pu.

Notre discussion se poursuit et on en revient au même sujet qu'au début du repas. La fraternité.

- Maman, tu sais que j'adore parler avec toi mais si on pouvait arrêter deux minutes sur ce sujet-là, ça m'arrangerait. Je ne les connais même pas, je ne sais pas comment ils s'appellent ni combien ils sont. On n'en est pas encore là.

Je pose mes couverts dans mon assiette et me lève de table pour commencer à débarrasser.

- Tu as raison. Je ne t'en parlerai plus à moins que ce soit toi qui entame la conversation sur le sujet.

- Merci, dis-je en soupirant.

Après avoir ranger la cuisine, ma mère dans mes pattes. Elle n'arrive pas à assimiler le fait que, pour l'instant, c'est compliqué pour elle effectuer des tâches quotidiennes aussi simples que celles-ci. Mais je la laisse faire, elle fait de son mieux, puis j'interviens pour finir le travail.

Je commence à monter les escaliers et j'entends ma mère m'appeler.

- Emily !

Je me retourne et la regarde du haut des premières marches que j'ai montées.

- Merci, pour tout.

Je soupire.

- Maman, ça aussi on en a déjà parlé. Tu n'as pas à me remercier, d'accord ?

- Bien sûr que si ! Tu vas me dire que, parce que je suis ta mère, parce que je t'ai élevée, chérie et protégée, je ne dois pas te remercier de m'aider ? Certainement pas. Je continuerai, que ça te plaise ou non.

- Mais maman...

- Il n'y a pas de « mais » Emily. Il est hors de question que tu me dises aussi que c'est pour me « rendre la pareille » ou autres bêtises.

Slow Hands (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant