Chapitre 1

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- Passe moi le sel Akiko

La jeune fille tendit sa main faite de pâle et d’os, elle s'arrêta, comme perdue dans ses pensées avant de terminer l’action entamée. Une fois ses cheveux ébènes tombant délicatement replacés derrière son oreille, celle-ci se leva et prit le temps de soigneusement débarrasser son assiette. 

-Maman je suis au salon glissa-t-elle avant de disparaître. 

C’était aujourd’hui une nuit spéciale, elle était dédiée à la déesse Asmara, omnisciente et omnipotente. Du moins c’est ce que disait la croyance de la famille Matsubara. 
Malgré l’unicité de ce borgnon la jeune femme ne pensait qu’à une chose: la silouette aperçue il y a de ça hier alors qu’elle se rendait dans la soirée chez ses parents après avoir descendue avec précipitation le train de 17 heures. En levant sa tête à la sortie de la déserte gare, elle aperçut un très court moment un corps d’anatomie humaine, plutôt masculine et qui semblait se maintenir en l’air à l’aide de vives flammes sortant de ses grandes mains gantées. 
Ce souvenir revînt à la charge à 20 heures précisément. Cogiter dessus ne servirait à rien, c’est pourquoi Akiko le chassa d’un revers de main. 

-Comment ça se passe à ton travail ?

C’était sa mère qui venait de lui poser la question, une petite femme amante et prévenante qui se cessait de s’inquiéter pour sa tendre et laconique fille. 

-Comme toujours. 

-Et monsieur Sato ? C’est un beau jeune homme tu sais, il serait temps de te trouver quelqu’un. 

-Il ne me plaît pas. 

La grande dame esquissa un sourire conciliant. Un soupir plus tard, les deux femmes étaient assises sur le canapé, rire aux lèvres pour l’une, mine colorée pour l’autre. 

°°°

-Tu croules de sommeil chérie, va te reposer. Je n’ai pas touché à ta chambre depuis que tu es partie à Tokyo.

-Merci maman, dors bien. 

-Toi aussi. 

La fille s’en alla en direction de son ancienne chambre de la taille de deux placards. Les murs marrons, le bureau assez grand pour deux cahiers et le petit lit blanc lin étaient toujours présent. “merci maman” ne put s’empêcher de penser la cadette Matsubara. 

°°°

    Il était six heures du matin, le soleil ne s’était pas encore levé, après tout l'hiver faisait encore ravage et on sentait ses atouts même sous les draps. Akiko se leva lentement, son corps courbaturée de tout part. Avant toute chose elle se pinça le nez, c’était une passion étrange mais qu’elle jugeait satisfaisante avant qu’il ne devienne complètement tiède ou chaud. Une douche et un petit-déjeuner plus tard, il était temps de s’habiller. Elle ne pouvait pas sortir de cette demeure sans un minimum de tenue vestimentaire au risque de se faire arrêter par sa mère et tout simplement rater le premier train vers Tokyo. S’habiller était d’une galère anormale. 

-Il suffit juste de se vêtir avec des bouts de tissus que la majorité de la population juge décent pourtant ! Je vais plutôt opter pour ce pull gris.

-Akiko tu vas rater ton train si tu traines ! Il est déjà huit heures dix. 

-Tant pis je vais y aller en collant jupe et pull gris. murmura-t-elle. J’arrive !

Non sans avoir manqué de peu une entorse dans les escaliers la jeune femme monta paniquée dans la voiture de sa mère qui réussit l’exploit d’arriver à la gare à huit heures vingt-trois. 

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 28, 2022 ⏰

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Roro lisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant