Chapitre 11

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Une odeur de sucre et de pain frais se fraye un chemin aux narines de Marinette à l'instant où elle pose les pieds à l'intérieur de la boulangerie qui appartient à ses parents. Avec les encouragements de ses amis et de Tikki, elle a réussi à réunir les efforts nécessaires pour se présenter chez ses parents.

Il y a longtemps qu'elle n'a pas mis les pieds ici. C'est peut-être la deuxième fois depuis qu'elle a emménagée dans un appartement. Malgré sa peur d'être exposée à d'anciens souvenirs rattachés à Adrien chez elle, son équipe entière lui a promis que tout se passerait bien et que ses parents méritent bien qu'elle les visite.

- Oh! Marinette!

La jeune femme se rend compte bien vite qu'ils avaient raison. La voix de sa mère résonne joyeusement dans le petit commerce alors qu'un client quitte avec ses achats. Elle tourne donc son visage en direction de la femme, qui s'approche rapidement d'elle. La joie et la bonne humeur tracent les traits de Sabine, ce qui offre à Marinette un simple sourire.

- Hey, maman.

La chinoise monte les mains vers le visage de sa fille, posant ses paumes sur ses joues. Les yeux dans les yeux, le duo s'échange un regard rempli d'amour familial. L'attention de Marinette est rapidement tirée ailleurs par la voix forte de son paternel.

- Si ce n'est pas ma chouquette!

La franco-chinoise peut trouver Tom au fourneau, au fond de la boutique. Il semble se débarrasser d'un torchon avant de s'approcher. Marinette sent donc les mains de sa mère disparaître de son visage alors que le grand homme se trouve désormais tout près d'elle. Il l'emprisonne de ses bras puissants en la serrant contre lui.

- Attention à ne pas la briser, Tom, dit doucement Sabine derrière eux.

Marinette lâche un sourire. Il y a un doux sentiment de sécurité à être dans les bras chaleureux de son père. Elle détecte le bruit familier de la porte du commerce qui se verrouille. Elle est arrivée pile au bon moment, la boulangerie ferme ses portes pour la journée, lui permettant de passer un précieux moment avec ses parents.

La franco-chinoise touche de nouveau le sol alors que son père la libère de ses bras. Elle voit quitter en direction de la demeure pendant que sa mère effectue quelques tâches de fermeture du commerce. Elle est coincée entre suivre Tom et rester avec Sabine. Et cette dernière donne immédiatement cette commune impression de lire en elle comme un livre ouvert.

- Tu peux aller rejoindre ton père. J'en ai que pour cinq minutes.

La gardienne des miraculous jette un oeil à la femme, hochant ensuite la tête. Elle laisse ses pas la guider vers la porte arrière qui mène à la cage d'escaliers. Dès qu'elle ferme la porte derrière elle, Tikki sort sa tête de son sac à main pour lui chuchoter quelques paroles.

- Tout va bien, Marinette?

Cette dernière baisse la tête en direction de la petite créature tout en commençant à grimper les marches. Elle répond tout bas par l'affirmative. Elle espère que tout aille bien jusqu'à son départ. La jeune femme pénètre donc dans la demeure, se retrouvant dans la cuisine jumelée au salon. Comme la dernière fois qu'elle est venue, rien n'a changé. Il y a comme un poids qui se libère de ses épaules. Se retrouver dans un endroit familier comme chez ses parents lui apporte un sentiment de sécurité.

Il y a un peu plus d'un an, elle a été ramenée de force ici, après avoir mis fin aux activités de Gabriel Agreste. Elle a l'impression de se voir encore dans les bras de Alya et Luka, pénétrant en catastrophe dans la pièce. Elle n'a pas de souvenir de ce qu'il s'est passé ici quand elle est arrivée, elle était beaucoup trop sur le choc. Ses parents se sont probablement fait énormément de soucis à son sujet. Elle se demande si Alya ou Luka a révélé quoi que ce soit quant à sa vie de superhéroïne pour expliquer son état.

- Aime-tu toujours la vie en appartement, Marinette?

La jeune femme est sortie de ses pensées par la voix de son père, ce qui l'insiste aussi à poser son sac à main sur une marche de l'escalier qui mène à sa chambre.

- C'est différent qu'être ici, répond-t-elle.

Elle adore ses parents et la boulangerie, mais après toute cette histoire, elle a ressenti le besoin de s'isoler. Elle ne sortait plus vraiment de sa chambre de toute façon. Elle préférait ne pas faire subir ça à ses parents. Au moins, dans son appartement, ils ne savent pas si elle ne sort pas. Après tout, elle doute bien qu'ils se sentiraient mal de savoir qu'elle ne fait pas grand chose de ses journées.

En fait, non, elle a commencé à occuper ses journées. Tikki en est la cause. Tranquillement, son train de vie commence à reprendre des couleurs.

- Tu ne nous appelles pas souvent, on s'inquiète pour toi, chouquette.

Elle s'est trompée. S'isoler ailleurs que chez ses parents les inquiète. Elle ne sait pas quoi dire pour sa défense. Elle ne se souvient même pas de la dernière fois qu'elle a appelé l'un de ses amis. Essayer de se souvenir de la dernière fois qu'elle a passé un coup de fil chez ses parents est encore plus difficile à se souvenir.

- Je... Je suis désolée, papa.

- Ce n'est pas grave. Comment vont tes amis?

En entendant le ton de voix de Tom, Marinette décroche un fin sourire. Voilà bien pourquoi elle adore ses parents; même si elle n'est pas la parfaite fille qu'elle pourrait être, il sont toujours si compréhensifs et si doux quand ils lui parlent. Ils ne cherchent jamais à lui reprocher quelque chose.

- Ils vont bien.

Ce qu'elle ne dit pas, c'est qu'elle s'ennuie terriblement d'Adrien. De tous ses amis, le beau blond est celui dont elle rêve savoir comment il va, peu importe l'endroit où il peut se trouver en ce moment.

Tikki lui a efforcé de garder espoir malgré qu'elle ne ressent pas Plagg. Pour le kwami, si la bague du chat noir était introuvable, c'est qu'elle se trouve avec Adrien. Garder espoir, pour Marinette, est beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Après un an sans voir son visage, il est dur pour elle de croire qu'un jour, elle le reverra.

La porte s'ouvre derrière la franco-chinoise. Elle tourne donc sa tête un instant vers là, rencontrant le regard de sa mère. Elle reporte tranquillement son regard vers son père en élevant à son tour une question.

- Les affaires vont bien à la boulangerie?

- Elles vont mieux depuis que les journalistes ont décidé d'arrêter de venir nous embêter, répond Sabine.

Marinette se tourne vivement vers sa mère. Les journalistes? Qu'ont-ils à venir déranger ses gentils parents?

- Ils sont venus pour essayer de te trouver et te poser des questions à propos du stage que tu avais avec Monsieur Agreste.

La jeune femme avale sa salive de travers aux paroles de son père. Tout cela date d'il y a un an. Les journalistes sont-ils encore aussi assoiffés d'informations pour quelque chose qu'il s'est passé il y a un an déjà?

Elle devra être sur ses gardes.

Mais pour l'instant, elle devrait plutôt profiter de cette soirée avec ses parents.

Claquement de doigts (Miraculous Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant