La nuit enveloppait les rues dans son châles glacial, drapant la cité dans un voile d'indifférence et, surtout, d'ignorance. Bien heureux était celui qui n'avait pas à mettre le pieds dehors lorsque le soleil abandonnait son poste. Les rues n'étaient pas sûr, les petites ? Encore moins. Beaucoup voulaient ignorer cette réalité, mais tous devaient l'accepter. Néanmoins, la nuit était toujours calme. Comme si sa fraîcheur refroidissait même les plus hardis. Voilà ce qu'était la nuit, une très jolie cage qui vous rappel avec un zèle inégalable qu'il est inutile d'aspirer à mieux. Les murs de bétons sortant du sol, défiant presque les cieux en était la douloureuse preuve.
Toutefois, comme toute histoire doit commencer quelque part, cette torpeur débilitante devait être bousculée un jour. Et ce jour, c'était ce jour là. A la lueur blafarde d'un vieux néon rouge « EXIT », les ombres se mirent en marchent. Et comme l'imprévu appel toujours l'exceptionnel, le silence fut déchiré par une myriade d'alarme. L'ombre fugitive se glissa de ruelle en ruelle, rasant les murs de tellement près qu'on aurait pu le voir s'y fondre. L'infinité d'yeux inquisiteurs faisant la pluie et le beau temps sur la cité peinaient à suivre ses mouvements et les vociférations qui lui coursaient les talons se faisaient de plus en plus proche. Capuche vissée sur le front, regard baissé, dos voûté et épaule lourdes, il le savait, il faudrait un miracle pour qu'il puisse se glisser entre les mailles du filets. Sauf que cette fois-ci le filet était un mur impénétrable. Mais dans son malheur il n'était pas totalement dépourvu. Une vision nocturne quasi-parfaite, une ouïe sur-développée faisait partie de l'arsenal qu'il possédait et, comme un mauvais coup du sort, aucun ne lui serait utile ce soir-là. Dans un dernier élan de désespoir il se faufila entre les ombres pour pénétrer dans un hangar abandonné, priant pour que personne ne vienne le chercher ici. Quelques interminable secondes lui firent comprendre que ses prières était veines. Il était encerclé. Pour la première fois, il put faire face à ces chasseurs, mettre un visage sur ce bruit sourd qui ne cessait de résonner dans un coin de son oreille. Il aurait bien aimé rester là, à ce regarder das le blanc des yeux, mais son assaillant en avait décidé autrement. D'une seul traite et dans un seul souffle il articula distinctement, plus proche d'un râle rauque que d'une voix douce, ces quelques mots.
-Attrapez-le !
Le ciel s'effondra sur lui. Les instants qui suivirent ne furent qu'une démonstration inhumaine de violence et de barbarie. Un déferlement de haine qui ne pouvait être décemment justifié . Et quand les coups qui c'était déguisés en pluie cessèrent, un corps sans vie fut abandonné sans une once de respect. Traîner comme un vulgaire déchet et abandonné comme tel au fond d'une ruelle.
Personne ne saurait dire combien d'heure, de jour, de mois s'écoulèrent entre ce moment et celui ou notre histoire reprend, mais une chose est sur, L'homme est une créature qui en face de la mort à tendance à lui cracher au visage. Et comme le destin peut souvent se montrer injuste et cruel, de temps en temps, il fait preuve de clémence, comme un rayon d'accalmie annonçant la fin de la pluie. Ce rayon de soleil prit une apparence relativement anodine et inopiné. La curiosité instinctive d'un chien attiré par l'odeur du sang. Un chien attaché au bout d'une laisse, et une laisse tenu dans la main du premier catalyseur de tout bonne aventure, la main tendu salvatrice lorsque tout semblait perdu. La main étaient fine et appartenait à une femme d'age mûr, les joues creusée par des années de sourires sincères. Des yeux noisette et un visage qui, malgré le fait qu'il soit marqué par la fatigue, irradiait de volonté de vivre. Un chignon bâclé parsemé de mèches grises négligées. Un cri de surprise fut étouffé et en l'espace d'un instant une décision fut prise.
Quelques instants plus tard, la rue avait retrouvé son apparence initial à l'exception d'une vilaine trace de sang cachée grossièrement sous des sacs poubelles.
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Les Ailes du Désert
RomanceLa vie a parfois le don de renverser des situations que l'on pense complètement perdues. Le destin lui, à un penchant particulier pour l'humour. Jak Draven est un humain modifié recueillit après avoir été laissé pour mort par une clinique de réhabil...