Chapitre 1: Retour à Farden.

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2014.

La revoilà, devant ce vieux manoir où elle avait passé son enfance. Elle n'y était pas retournée depuis l'accident. Mais maintenant qu'elle en avait hérité de son grand-père, Alphonse, elle n'avait pas d'autres choix que d'y revenir. Des frissons lui parcouraient le dos en revoyant la vieille bâtisse usée par le temps. Derrière elle, les vagues murmuraient une douce mélodie. Cette demeure abritait ses plus vieux souvenirs. Elle s'appelle Gaëlle Lenoir et malgré son jeune âge, sa beauté n'a d'égale que sa douceur. Elle a des cheveux châtains courts, comme un jeune garçon au corps svelte. Sa peau lisse et pâle comme la lune de Décembre, ses yeux émeraude qui vous transpercent l'âme et un nez magnifiquement sculpté comme celui d'une statue grecque. Elle était belle. Elle semblait perplexe quant à l'idée de revenir au manoir, après quinze ans loin de Farden, sa ville natale. Elle ressentit un certain malaise quand le vent fit craquer les feuilles. Son téléphone vibra. Son meilleur ami Laurent, lui avait envoyé un message:

"-Alors, t'es bien arrivée?". Elle sourit. Laurent l'avait toujours surprotéger, comme un grand frêre protège sa petite soeur.

"-Ouais, et pour être honnête, la maison me fait flipper, répondit-elle

-Tu veux que je vienne? Demanda son meilleur ami.

-Ça serait pas de refus" Elle esquissa un sourir à l'idée de le revoir. Leurs chemins s'étaient séparés depuis longtemps maintenant. Ils s'appelaient dès qu'ils en avaient l'occasion.

"-Je serais là demain midi au plus tard, à demain, dit Laurent.

-À demain, Lolo".

En l'attendant, elle décide de visiter le manoir pour voir les changements qu'il y a eu depuis son départ. C'est comme si la maison l'avait attendu pendant toutes ces années. Rien n'avait bougé depuis la nuit de son départ. Elle regarda le vieux porche et se rappela de son grand-père la saluant pour la dernière fois. Gaëlle sentit une larme coulée sur sa joue, rougit par la fraîcheur automnale, en repensant pour la millième fois à ce moment. Elle adorait son grand-père et avait eu beaucoup de mal à le quitter. Après tout ce temps loin de Farden, elle ne comprenait toujours pas pourquoi sa mère en voulait autant à Alphonse. Elle disait tout le temps que c'était de sa faute si Gaëlle avait eu un accident. Elle n'avait même pas daigné se montrer à l'enterrement. Pauvre homme. Même mort, sa fille continuait à le haïr pour un accident qui n'était même pas de sa faute.
Le bois du vieux porche craque sous ses pieds, menaçant de se briser au moindre faux pas. Les murs, envahit par les lierres, semblent conter leure histoire à qui veut l'entendre. Gaëlle s'approche de la porte et sursaute lorsqu'un oiseau sortit de sous le toit. Elle rit en réalisant que ce n'était qu'une mésange. La même que son grand-père avait, tatouée sur son épaule gauche. La maison semble presque abandonnée. Dire que son grand-père avait vécu quinze ans dans une maison en si piteux état. Elle posa sa main sur la poignée de la porte et tira une première fois. La porte resta fermée. Une deuxième fois. Toujours rien. La porte était bloquée. Elle tira une troisième fois de toutes ses forces et la porte s'ouvrit. Elle entra dans la pénombre du vieux manoir, s'éclairant à l'aide de la lampe de son téléphone. Les meubles étaient couverts par des draps blancs, donnant un air macabre à la maison, déjà effrayante. Elle ouvrit les rideaux du salon, la lumière illuminant les fissures sur les murs. Au milieu de la pièce trônée une immense cheminée. Gaëlle s'en approcha, en ouvrit la porte vitrée et un nuage de suie sorti et fit tousser la jeune femme. Elle s'en éloigna et ouvrit les fenêtres pour respirer de l'air frais. Elle regarda la grande horloge du salon. 18h37. Elle se dit que manger au restaurant local n'était pas une mauvaise idée, car la cuisine avait besoin de rénovation. Elle prit ses clés, son pardessus beige et se rendit au centre-ville. Farden était une petite ville où tout le monde se connaissait. Quand on la voyait, on pouvait la confondre avec une ville américaine dans les années 80-90. Même le McDonald's de la ville avait un air de vieux. Le wifi marchait mal ce qui forçait Gaëlle à mettre son téléphone en 4G la plupart du temps. Ça ne la dérangeait pas. Le problème était que l'opérateur téléphonique le plus proche se trouvé à, au moins, une trentaine de kilomètres de la ville. Elle se gara sur le parking d'un restaurant vintage. Une sorte de vieux "Dinner", comme celui dans "Retour vers le futur 2", son film préférait. Elle entra et s'installa à une banquette libre. A peine une minute après son arrivée, une serveuse en roller et au cheveux gras s'approcha d'elle:

"-J'te sers quoi, mon chou? Demanda la serveuse en faisant une bulle de chewing-gum.

-Un double cheesburger, des frites et un muffin à la fraise, répondit Gaëlle.

- C'est noté" et sur ces mots, la serveuse parti en cuisine.

En patientant, Gaëlle sortit son téléphone et fit défiler son fil d'actualité. Elle reçut un message de son petit ami. Il était parti, depuis 2 mois environ, en Australie, pour son travail. Elle ouvrit le message, sachant déjà ce que dirait ce message. Trois mots: "Je te quitte". Pas plus, pas moins. Gaëlle savait qu'il la trompait. Elle n'osait pas en parler. Elle était plutôt heureuse qu'il la quitte, au final. Elle serait enfin totalement libre. Soudain, elle fut pris d'une étrange sensation de brûlure. Elle sentit qu'on l'observait. Elle leva les yeux de son téléphone pour voir que tous les clients du restaurant la regardaient, d'un regard vide. Ou choqué, elle ne savait pas trop. Elle se sentit oppressée. Elle sourit puis baissa les yeux. Son repas arriva, elle se dépêcha de manger, paya et quitta le restaurant. Elle rentra au manoir et se rendit dans la cuisine pour boire un verre d'eau. Elle crue voir quelque chose bouger dans le jardin. Elle s'approcha de la fenêtre. Rien. Elle tira les rideaux en se disant que ce n'était que son imagination et qu'il était temps qu'elle aille se coucher.

Plus tard dans la nuit, Gaëlle fut réveiller par des cris provenant de son jardin. Les cris lui glaçaient le sang. Ces cris ne semblaient pas humains, on aurait dit des cris d'animaux. C'était des hurlements de douleur. Elle se leva de son lit, tremblante comme une feuille. Elle attrapa une planche qui trainait dans sa chambre, s'en servant comme d'une arme. Doucement, elle descendit les escaliers. Elle s'approcha de la porte vitrée du salon et se figea. Devant elle se trouvait une femme de profil. Elle était chauve et portait un pull gris trop grand pour elle. Sa peau était grise. La femme regardait devant elle et criait. Un détail attira l'attention de Gaëlle. La femme n'avait pas d'yeux. Il y avait deux trous sombres à la place de ses orbites. Le coeur de Gaëlle manqua un battement. Elle se retint de crier. Elle fit un pas en arrière, son téléphone portable à la main, quand d'un coup, la femme se tourna vers elle. Elle poussa un cris et courut vers la salle de bain, s'y enfermant à double tour. Elle appela la police en panique. Malheureusement, lorsque les policiers arrivèrent, la femme avait disparue, comme si elle s'était volatilisée. Les agents de police ne prirent pas la jeune femme paniquée au sérieux. Ils partirent, agacés de s'être déplacés pour rien. Gaëlle ne ferma plus l'oeil de la nuit.

Le lendemain, Laurent arriva avec deux de leurs amis, Paul et Camille, et Gaëlle lui sauta dans les bras:

"-Alors, je t'es tant manqué? Dit le jeune homme en rigolant.

-Oh oui, beaucoup. En plus, j'ai eu une visite étrange la nuit dernière.

-Ah bon? Comment ça? Demandant Paul.

-Tu me croirais pas si je te le disais.

-Je promet qu'on ne se moquera pas." Elle connaissait Lolo depuis quinze ans, elle pouvait le lui dire....

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 17, 2022 ⏰

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Aura, Black Church.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant