Chapitre unique

654 36 22
                                    


Allonger sur mon siège de cuir, je t'entends gémir.

De douleur, tes lents geignements résonnent lorsque mon aiguille te transperce sans cesse. Accélérant à ma guise. Rentrant dans ta chair chaude et vif. Sortant avec une facilité déconcertante, je ne laisser que derrière moi la trace de mon passage en blanc.

Pénétrant toujours et encore plus profondément dans ton être, gravant sur ta peau de porcelaine une partie de moi.

Cette partie, je te l'offre.

Elle est la plus intense que je puisse te faire ressentir entre ces quatre murs, peints de noir et de rouge. Un intime et subtil cocktail de sensations mit en évidence aux creux de mes mains galeuses et balafrés par le temps.

Enivré par cette délicieuse souffrance, tu grognes sous la vitesse fulgurante de mon poignet.

Fine, mais longue.

Tu as toujours préféré cette taille.

Mes doigts écartent ton épiderme brûlant, bouillonnant d'excitation. Balayant de bas en haut dans une tendre caresse la grandeur de ton buste, un lourd soupir sort de ta bouche entrouverte.

Tes lèvres rosées tremblent sous l'effet de mes gestes experts.

Tes iris d'aciers, fixent ma main droite qui accompagne les frémissements de ton bassin follement affriolant. Tes bras et tes jambes attachés de part et d'autres du siège usé ne cessent de frissonner.

Je t'avais pourtant prévenu.

Ma punition serait à la hauteur de tes actes d'insolence, depuis le début de notre séance tu as tout fait pour me faire craquer le premier.

Le souffle haletant, tu persistes à parler.

Même attaché, sans défenses et soumis, tu veux toujours avoir le dernier mot. Peut-être aurais-je dû te bâillonner également ?

Des vagues de frissons s'échouent sur chacun de tes membres dénudés, révélant ton doux duvet blanc.

Ton t-shirt, ton pull, ainsi que ton jean bleu délavé traîné à même le sol. Abandonné par ton envie pressante de sentir ce liquide précieux imprimé ta personne et d'en ressentir le déborder en coulant le long de tes cuisses. Comme une soudaine appétence insatisfaisante, tu t'étais jeté sur moi avec une seule et unique idée en tête.

La multitude des traits d'encre de ta poitrine se soulève irrégulièrement, donnant l'impression d'un coeur battant sans rythme logique. Échappant un énième gémissement, tes yeux roulent dans leurs orbites quand je touche un point sensible de ton anatomie. Extrêmement sensible.

Maintenant emprisonner entre deux canines aiguisées, ta lèvre inférieure devient plus pâle que sa soeur sous la pression qu'elle subit

Une respiration sifflante, c'est peine perdu, mais tu essayes de reprendre le contrôle.

Quelques gouttes de sueur glissent de ton front pour finir leurs courses sur ton coup, s'accumulant dans la vaste vallée de ta clavicule. Durant tes déglutitions laborieuses, ta pomme d'adam disparaît une fraction de seconde et puis, réapparaît à sa place.

Ton torse finement musclé, monte et descend en discontinue.

Voyant que la situation était de plus en plus difficile et douloureuse, je me redresse de ton corps nu. Intrigué par ce mouvement, tu suivis de tes yeux voilés de plaisir et de souffrance. Tu me fis un sourire timide en sentant ma prothèse de métal effleuré l'intérieur de tes gigues, nullement gêné par l'unique et dernière couche de vêtements qui te recouvre. Inspirant à grandes bouffées d'air, un faible rire prit le chemin de ta gorge.

J'adore le son mélodieux de ta voix.

Poussé par une envie soudaine, je pose main sur ta chevelure et pris l'une de tes mèches cobalt entre la pulpe de mes doigts. Tu fermas les paupières en appréciant ce simple contact, malgré la présence de gants en latex aux bouts de ces derniers.

Délaissant ton cuir chevelu, une trace de pourpre apparut sur ta cheville bloquée. Un, deux, trois.. quatre et puis cinq baisers papillon de carmin sombre ce dessiner sur ta jambe tendue.

Je n'ai pas pu résister à l'idée de te faire chier.

Tu dis toujours qu'enlever mon rouge lèvre était un enfer à vivre car tu étais tiraillé par plusieurs émotions. La joie lorsque je t'embrasse et cela peu importe l'endroit. La plénitude lorsque le sentiment d'être aimer et désirer d'irradier de la tête aux pieds. L'agacement lorsque tu étales involontairement le velouté de pigments et qu'à force, cela ne ressemblait plus à la marque d'un baiser coloré. Et puis la colère lorsque tu te décides à faire disparaître l'amas de crème rougeâtre avec mon eau démaquillante, mais qui n'est pas assez efficace selon toi, pourtant jamais tu n'en as pris un autre que le mien.

Arrivé vers tes hanches, je ralentis la cadence et pris le temps de dévorer centimètre par centimètre ton tégument de neige. Ma langue retrace les frontières de tes muscles contractés et mes lèvres forment des chemins de traverses.

Picorant ton buste, tel un oiseau affamé se délectant des meilleures graines, tu souffla un merci à l'envolée.

Chemin fessant, je parcours chaque recoin de corps tremblant. Peut-être de froid, la porte était restée ouverte, ou d'excitation, je suis si près de toi.

Remonter jusqu'à t'a jugulaire, ma langue contourne cette dernière et vient s'échouer dans le creux de ton oreille cloutée d'or. Je mordille avec prudence ton lobe, puis aspire longuement et doucement une petite parcelle de ta fine peau nue. Rassasiée par ton goût, exquis, j'entreprends le chemin inverse pour rencontrer tes deux perles de chair.

Caressant langoureusement tes pectoraux, tes bourgeons rosés sortis complètement de leurs cocons. Mes doigts, joueurs, les pinces, roule, tire et en échange, une symphonie de vocalisme aiguës sortent de ta gorge.

Soudainement, je viens attraper ta langue pendante. Tu te débats comme un diable est en récompense, je te la libère. Satisfait d'avoir de nouveau le droit de parler, tu te humidifias les lèvres avant de les mouvoir.

___ Kid, finit ce que tu as commencé et ensuite, on aurait tout le week-end pour tout ça~

___ D'accord~

Bien qu'hypnotisé par tes jolis yeux, je dois m'en détourner pour observer ta hanche gauche où de nouvelles arabesques noires ont fait leurs apparitions.

C'est avec la ferme intention de terminer au plus vite que je reprends en main ma machine et la plonge une fois de plus dans un contenant remplie d'encre blanche. Après un dernier coup d'œil pour confirmer, je poursuis mon œuvre.

Piquant encore, encore et encore ta chair.

Rentrant toujours plus profondément en toi.

Grave-moi, une partie de toi sur ma peauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant