𝙷 𝙴 𝙻 𝙿

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Je courrais...

Encore et encore...

Sans m'arrêter une seule seconde....

Mais eux, ils me poursuivaient en riant. J'avais peur, en temps normal, je me serais écroulée. Mais là, je ne contrôlais plus rien. Tous mes sens étaient en alerte. Mes jambes bougeaient, et parcouraient les mètres, un par un, sans jamais flancher.

Moi qui n'avait aucune aptitudes physiques, je me découvrais une vitesse insoupçonnée.

Mais ça ne suffisait pas. Je n'arrivais pas à les semer. Si ils me rattrapaient, ils me tueraient.

Mais je n'avais nul part où aller.
Mais ça, j'y pensais bien trop tard.

Alors je continuais de courir, dans cette forêt, esquivant arbres et racines. Sautant par dessus les troncs d'arbres morts.

Mes larmes dévalaient mes joues. J'avais peur, j'étais épuisée, et ma vie ne tenait plus que sur un fil. Je n'en pouvais plus.

Je les entendais toujours me courir après derrière moi, je les entendais se rapprocher de plus en plus. Ce qui força mes jambes à accélérer, la douleur s'accentua et mes sanglots redoublèrent.

J'avais mal partout, mes cuisses me lançaient, j'avais des points de côté qui me tiraient l'estomac, le froid me brûlait la gorge, et le vent me fouettait le visage et les bras.

Puis soudain, mes jambes s'arrêtèrent instantanément, et lorsque je réalisai ce qui se trouvait devant moi, ma respiration se coupa, me faisant suffoquer.

Une falaise...

Je n'avais plus aucune échappatoire. En bas se trouvait une rivière, mais impossible de savoir si elle était profonde ou non.

J'entendais leur voix se rapprocher de moi.

«Elle s'est arrêtée !»

«Normal, on l'a laissé courir jusqu'à la falaise. Maintenant qu'elle est coincée et au bout du rouleau, elle est cuite !»

- Aller, vient là ! Tu peux plus t'échapper ! me dit l'un d'eux en débusquant de derrière un arbre.

- C'est bien, tu t'es défoulée, maintenant il va falloir rentrer et recevoir ta punition. me dit un autre.

Ils arrivaient les un après les autres, me piégeant, tandis que la panique me gagnait. J'étais au bord de l'évanouissement, j'étais à bout de souffle et mon rythme cardiaque était irrégulier à cause de ma course, mais en plus de ça se mêlait la panique de me faire attraper !

Alors je tournai la tête vers le vide, puis leur dit un sourire aux lèvres :

- Plus tôt mourir d'une chute que tuée par des tarés psychopathes !

Puis je tendis les bras sur les côtés, fermai les yeux, me laissant tomber en arrière.

Je les entendais crier. Ils ne comptaient pas me tuer ?

Tant pis, de toute façon, ce qu'ils me faisaient vivre était pire que la mort.

Il y avait par contre de fortes chances qu'ils aient tués mes complices, qui par ailleurs, étaient mes seuls amis.

Ne vous en faites pas, je vous rejoins.

La chute était agréable. Les cheveux volants, sentir tous son poid retomber.

Elle était seulement plus longue que ce que je pensais. Je n'avais pas dû me rendre compte de la distance.

Puis je sentis enfin mon dos heurter la surface de l'eau. Je ressentis une vive douleur, mais n'y prêtais pas attention. Ce n'était pas grand chose comparer à ce que j'avais déjà.

𝙷 𝙴 𝙻 𝙿Où les histoires vivent. Découvrez maintenant