One-Shot N°5 (Naruto) : « Haïr c'est se punir soi-même » de [Hosea Ballou]
Le petit enfant était sur une balançoire, tout seul, tenant son nounours contre son avant-bras collé contre son torse. Il regardait le sol, les larmes aux yeux, en se demandant encore et toujours pourquoi il était si seul. Il descendit de la balançoire et marcha lentement, comme une âme meurtrie, jusqu'à un bâtiment. Tout le monde partait en courant quand il le voyait, les rues devenaient désertes quand il était dans les parages. Il monta sur le toit, s'assit sur le bord et regarda le coucher de soleil. Il avait même l'impression que l'astre lumineux le fuyait et que seule la lune restait là, à le regarder. Mais Gaara avait peur du noir, des petits bruits qu'il entendait, des ombres étranges qu'il pouvait apercevoir.
Il essuya ses yeux et regarda de nouveau le coucher de soleil. Il voulait être avec son grand frère, mais celui-ci fuyait aussi en le voyant, il aimerait être avec sa grande soeur, pour pouvoir dormir dans ses bras. Mais la jeune blonde tremblait et baissait la tête dès qu'il était dans la même pièce qu'elle. Et son père, lui, il était méchant avec le petit roux, il ne l'aimait pas. Seul son oncle, Yashamaru, s'occupait de lui et l'aimait. Il aurait aimé connaitre sa mère, connaitre la chaleur et l'amour maternel mais elle ne l'aimait pas.
Il pleura en pensant à sa mère, se sentant abandonné encore plus. Il se détestait, il voulait disparaitre quelque part où il ne ressentirait plus rien, ou personne ne le connaitrait. Il serra son nounours plus fort contre lui et pleura de plus belle. Dès qu'il se calma un peu, il posa son doudou sur le côté et regarda ses mains. Il se remémora le regard des gens quand ils le voyaient, de leur peur, de leurs mépris. Puis, de leurs paroles, « Tu es un monstre ! », « Va-t'en ! ». Un monstre, il était un monstre. Il se sentait incompris, abandonné, mal dans sa peau et surtout : dans sa tête. Il posa ses mains sur son visage, murmurant « Monstre. » À chaque fois. Il planta légèrement ses ongles dans sa peau, comme s'il voulait s'arracher le visage, se faire souffrir car de toute manière, sa plus grande souffrance était à l'intérieur. Il posa sa main sur son coeur, pour le sentir battre, se dire qu'il était comme tout le monde.
Puis, d'un coup, le sable se mit à le protéger. Surprit, il se tourna pour tomber nez à nez avec un ninja. Le soldat sortit des armes et les jeta sur le petit. Mais le sable le protégea, comme toujours.
Le sable tomba petit à petit, aucun des deux ne bougea. Gaara se demandait ce qu'il faisait là, pourquoi il lui faisait tout ça alors que le ninja, lui, se disait qu'il devait réussir sa mission. Le soldat jeta les armes sur Gaara, qui se protégea de nouveau avec son sable. Sous la colère, il fit avancer rapidement du sable sur l'ennemi et l'enroula à l'intérieur, laissant juste la tête en dehors du cocon. Sans réfléchir, l'enfant crispa sa main, ce qui fit broyer le corps du ninja. Il le laissa tomber et s'approcha lentement vers lui. Il tremblait, se demandait qui pouvait bien être cette personne. Il s'agenouilla, retira le masque et écarquilla les yeux. Non, pas lui ... « Pourquoi ? » Se demandait le petit. Son oncle, la seule personne qui a toujours été là, était la personne qui a voulu le tuer. Il sentit une violente douleur à son cœur. Il mit rapidement sa main dessus, comme s'il pouvait l'empêcher de souffrir par ce simple geste.
« Tu t'es vraiment bien débrouillé, je n'ai rien pu faire ... dit son oncle.
Gaara tomba, se crispa et pris sa tête entre ses mains. Il hurla sa douleur et le sable jaillit autour de lui.
_ Dis-moi pourquoi ... Pourquoi, Yashamaru ? demanda le garçon aux yeux verts .
Son oncle tourna la tête verte lui.
_ J'en ai reçu l'ordre. répondit le ninja, dans une petite voix.
_ Un ordre ? demanda le roux, surpris.
_ Par ton père ...
Le jeune garçon écarquilla les yeux. Alors, comme ça son père voulait le tuer ? Pourquoi ? Il avait toujours fait tout ce qu'il voulait, pourquoi vouloir sa mort ?
_ Tu ne sais pas contrôler ce démon, tu es un danger pour notre village, tu dois mourir, Gaara ...
_ Tu suivais seulement les ordres de mon père ? disait le jeune garçon, avec une once d'espoir en lui.
_ Non. Je veux que tu meures, je n'arrive pas à t'aimer et pourtant, j'ai essayé. Mais tu m'as retiré ma grande soeur, celle que j'aimais plus que tout ... Tu l'as tué, et pour ça, je te hais.
Gaara avait l'impression de n'être qu'un monstre, un monstre qu'on devait éliminer au plus vite. Un monstre qui ne faisait que du mal autour de lui, un monstre que même son oncle n'aimait pas. Lui, le seul qui a pris soin de Gaara. La seule personne à qui Gaara confiait tout, le seul qu'il écoutait, le seul qu'il aimait.
_ Je dois terminer ma mission ... »
Une fumée s'échappa d'une des poches de la veste du ninja et une lumière aveuglante en sortit. Le sable se mit devant Gaara pour le protéger de l'explosion, alors que le corps de son oncle venait de disparaitre, sans laisser de trace. Un gros trou venait d'être créé, là où le corps était allongé quelques secondes plus tôt.
Il pleurait, il était seul, il avait tué. Le corps de son oncle était à ses pieds, la seule personne qui l'avait aimé l'avait trahi. Il hurla de haine, et le sable dessina sur son front le sentiment qui l'avait le plus blessé : amour. Il n'aimera plus personne, il les haïra autant qu'il le déteste. Il se promit de faire souffrir tout le monde, de ne pas connaitre l'amour une nouvelle fois, de plus faire confiance. La haine, la colère, le sang, la rancoeur, tout ça était ce qui allait le faire vivre !
Il prit son doudou par la patte et marcha dans la rue de Suna, les larmes ne coulaient plus, seul un regard plein de haine se lisait sur son visage. Il s'approcha de la sortie du village, et il regarda le sable à perte de vue. Le Gaara pleurnichard, qui rêvait d'amour et d'une famille était mort. Maintenant, Gaara du désert était officiellement né, sous une pluie de sable et de sang.2011
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HaÏr c'est se punir soi-même
FanfictionLe petit enfant était sur une balançoire, tout seul, en tenant son nounours entre son avant bras coller contre son torse. Il regardait le sol, les larmes aux yeux, en ce demandant encore et toujours pourquoi il était si seul. Il descend de la balanç...