Chapitre 37

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PDV Eltian

Lorsque j'ai vu le regard de Keefe, j'ai su que j'avais pris la bonne décision. Bah oui quoi ? De toutes mes années passées ici, jamais on ne m'avait dit merci avec tant de sincérité.
Alors, oui, ça parait stupide, mais un gars détruit qui semble avoir perdu le goût de vivre ( rien que ça) qui me dit ça avec limite des larmes dans les yeux, je suis ému.
Je suis donc parti en direction de la cafétéria pour nous chercher un petit quelque chose à manger. En passant, j'entre dans l'infirmerie pour prendre une valise de secours.

-Tiens, Eltian . Ça va depuis le temps ? Dis-moi, que viens-tu faire ici ? Tu es suspendu que je sache, pas besoin de faire semblant d'être malade... alors pourquoi ?

-Oh, ce n'est pas pour moi, c'est pour un ami.

-Tu suscites ma curiosité. Me répond calmement l'infirmière.

-Il n'y aurait pas une valise de secours pour soigner les hématomes, les coupures et pour prendre la glycémie ? Et oui, j'ai un ami.

-Eh bien, oui, ce genre de trousse existe, mais je ne te la donnerai que si tu me dit pourquoi et qui est cet ami.

Je soupirais. J'aurais aimé rejoindre le plus vite Keefe, car il avait besoin de moi. Mais je ne pouvais pas.

-Bon d'accord. C'est pour Keefe, mon coloc. Il n'a pas mangé depuis au moins deux jours et il a des blessures. Je peux l'avoir maintenant ?

-Keefe....Ah ! Keefe Sencen ! Oui, c'est vrai il n'est pas encore passé à la visite médicale. Tu lui diras de venir quand il peut, j'ai besoin d'analyses de sa part. Sinon, d'accord, mais si sa glycémie est trop basse, tu m'appelles , hein ? En temps normal je n'ai pas le droit de venir dans votre dortoir, mais je peux faire des exceptions. Allez file !

Assez content d'avoir obtenu ce que je désirais, je courais au self, ou je prenais du jambon, du pain et du sucre. Ne sachant quoi prendre d'autre, je me suis décidé sur des boumobeurres, en espérant que mon ami aimait ça.
Je déverrouillais la porte, et passait ma tête dans l'embrasure, plus par réflexe que par réelle attention, avant d'entrer sereinement et de m'installer sur son lit.

-Alors...

-Oh ! Des boumobeurres ! Dit-il en se jetant dessus.

-Et bien ! Quel appétit , gourmand va ! Laisses m'en quand même !

-Oui. Merci El.

-Ah mais de rien ! Mais avant, je dois prendre ta glycémie et panser tes blessures.

-Je peux le faire moi-même...

-Oui, mais je peux mieux voir si c'est bien fait.

-D'accord.

Je m'occupais de lui, en voyant parfaitement qu'il était gêné.
Ses blessures, plus impressionnantes vues de près étaient quasi infectées. Le pauvre, il a dû souffrir . Je n'imagine pas non plus l'état de son esprit.

-Donc, qu'est-ce qui ne va pas ?

-Rien. Tout. Je ne sais plus où j'en suis, ni par quoi commencer.

-Eh bien... commence par le début si tu veux bien.

-J'habitais dans Les Cités Perdues. J'avais tout un groupe d'amis, Fitz, Dex, Biana... et puis Sophie évidemment. Foster....

La guerre façon GiselaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant