Slow Hands (T1)

CHAPITRE 14

Comme je l'imaginais, la nuit fut difficile. Je n'ai pas arrêté de penser à ce que j'ai entendu hier soir chez les Rodner.

Une chose est sûre, c'est que je me méfierai de Toby maintenant, il ne me bernera pas si « facilement » comme il l'a si bien dit. Je suis plus intelligente que ça.

Alors que je suis encore en train de me poser des milliers de questions et que mon cerveau réfléchit trop, je reçois un appel de Mark.

- Bonjour Mark, que me vaut cet appel ?

- Bonjour Emily, j'espère que tu vas bien ? Je voulais juste te prévenir que Toby est au courant de la petite manigance que nous avons mise en place hier.

- Quoi ? Comment ça il est au courant ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Un vent de panique s'empare de moi. Est-ce qu'il sait que j'étais de mèche avec eux? Est-ce qu'il va se venger ? Qu'est-ce que je risque ?

- Eh bien, après que tu es partie, il a trouvé la caméra du garage et il nous a laissé un petit message.

- Quel genre de message ? lui demandé-je.

- Il a dit qu'il savait que c'était nous et qu'il n'allait pas en rester là. Mais ne t'en fais pas, il ne sait pas que tu étais avec nous.

- Tu en es sûr ? dis-je inquiète.

- Oui je t'assure qu'il n'en sait rien, il ne t'a pas mentionnée une seule fois et il n'a fait que parler de Mercy et moi.

J'espère qu'il dit vrai, je n'ai vraiment pas besoin de ça, j'ai eu ma dose.

◆◆◆

Après avoir passé la majeure partie de la journée enfermée dans ma chambre à cogiter, je décide de sortir pour faire un footing histoire de me vider un peu la tête.

C'est une habitude que j'ai prise à Chicago, les jours où vraiment ça n'allait pas c'était comme mon échappatoire. Ça l'était jusqu'à ce que je rentre chez moi et que je retrouve les joies de mon enfer.

Je chausse mes baskets de sport, monte la musique à fond dans mes écouteurs et je commence à courir.

Cela fait maintenant un quart d'heure que je cours et pour être honnête je crois que je me suis perdue. Je me rends compte que depuis que je suis ici je n'ai pas pris le temps de visiter la ville. Pourtant, j'ai pu constater pendant mes quelques minutes de course qu'il y a de nombreux endroits très sympathiques et agréables dans cette ville.

Je prends le temps de savourer ce qui m'entoure. Me voilà au milieu d'une allée bordée d'arbres, respirant à plein poumon l'air frais de la nature, c'est tellement apaisant. Ce cadre et cette sensation de paix me transportent tellement que je manque de me faire renverser par un homme à vélo. Heureusement pour moi, quelqu'un m'attrape le bras et m'extirpe hors de la trajectoire du cycliste.

- Est-ce que ça va ?

Je reconnais cette voix. Je reprends mes esprits et je réponds.

- Ouais. Ça va merci.

Quand je me retourne pour voir qui est la personne qui m'a permis de ne pas finir sous les roues du vélo je tombe nez à nez avec Toby. Je savais bien que je connaissais cette voix.

Je ne lui laisse pas le temps de prononcer un mot de plus, je me dégage de son étreinte et, alors que je commence à m'éloigner pour reprendre ma course, je l'entends qui m'interpelle.

- Emily ! Emily attends, s'il te plaît !

Je me retourne pour lui faire face, je sais qu'il ne me lâchera pas tant que je ne l'aurais pas écouté.