Chapitre 8 - Confrontations

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- En tout cas, tu peux t'estimer heureuse de t'en tirer si bien. Me dit la blonde en fouinant dans son fraiseur. Petits pois ou framboises ?


Entre les mains de Suzu, deux paquets de produits surgelés.


- Framboises. grommelais-je difficilement.


La blonde m'avait croisé alors qu'on me raccompagnait charitablement – notez l'ironie – de mon entrevue avec Hund. Elle avait alors pris le relais et m'avait emmenée jusque son appart. Je dois dire que sur le moment, ça m'avait arrangé de monter trois étages au lieu de cinq. Vu mon état, c'était déjà bien qu'elle ait réussi à me traîner jusque-là.

Elle haussa les épaules et se tourna pour ranger les petits pois, puis me vint me donner le paquet de fruits surgelées, enroulé dans un torchon humide. Je l'appliquais immédiatement sur mon œil gauche, qui avait commencé à gonfler. Nul doute que j'aurais bientôt un joli coquard. Le froid me fit du bien, il anesthésiait la douleur, mais en même temp, la pression que j'effectuais me fit grimacer.

Alors que je commençais à alterner entre mon œil et ma mâchoire, Suzu prit de nouveau la parole.


- Je pense que c'est parce c'est ta première bavure, et aussi parce que tu leurs es bien utile. Sinon t'aurais pris au moins le triple. Fit-elle en allumant une clope.


J'étais consciente que j'avais de la chance, même si se faire casser la figure sans pouvoir répliquer n'était pas ce que j'appelais avoir de la chance. Il fallait voir le positif, j'aurais pu perdre un membre dans cette histoire. C'est d'ailleurs la première chose qu'avait vérifiée Suzu. De nombreux gars avaient subit ce genre de châtiment, c'était de notoriété publique. Pour certains, il s'agissait de rumeurs visant à effrayer et dissuader, mais j'avais assisté à mon arrivée à un châtiment au cours duquel un astreint avait perdu des doigts. J'ignorais la gravité de ce qu'il avait commis, mais ce genre de démonstrations suffisait à décourager quiconque de tenter quelque chose qui puisse nuire au gang.

Je soupirais en m'affalant un peu plus dans le sofa de la blonde. Le mouvement me fit sérieusement grimacer. Le pire dans cette histoire, c'était l'état de mes côtes. J'ignorais si elles étaient fêlées ou cassées, ou bien les deux, mais chaque mouvement, chaque respiration me faisait un mal de chien.

Remarquant ma grimace, ma voisine se leva et s'éclipsa dans la salle de bain. Elle revint avec une boîte de médicament et un tube de pommade, qu'elle me lança sur les genoux. Après quoi, elle fit couler un verre d'eau qu'elle me tendit en s'installant de nouveau près de moi.


- J'te conseille de mettre aussi du froid sur tes côtes. Les cachets devraient t'aider avec la douleur, et la crème c'est contre les contusions. M'informa-t-elle. Tu risques de douiller un moment.

- Super. Soufflais-je. Merci pour les médocs. Ajoutais-je.

- T'inquiète. Fit-elle en allumant sa cigarette.



*


J'ouvris les yeux en sursautant, ce qui m'arracha une plainte de douleur. Mon regard rencontra le plafond. Il faisait encore sombre dans la pièce, et un coup d'œil à mon radio réveil m'appris qu'il était trois heures du matin.

Astreinte - Draken x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant