Chapitre 1

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  « Arrêtez, qu'est ce que j'ai fait de mal ? Je souffre, vous me faites mal. Suppliai-je les larmes coulant sans s'arrêter sur mes joues.

-Tu ne comprends pas, tu es née pour nous satisfaire, et nous faire plaisir sinon à quoi tu pourrais bien servir ? Rigola-t-il. Et quoi ? Tu souffres ? Tu crois peut-être que j'en ai quelque chose à faire ? Rappelle toi qui te nourris, qui te loges ? Alors maintenant tu vas me laisser faire ce que je veux, compris ? Dit-il, en s'approchant avec un couteau en main, prêt à m'entailler. »

Je me réveille en sursaut portant les mains à ma gorge et mon buste, rien, pas d'entaille, je suis en vie. J'inspire un coup puis me lève attrapant ma dague sous mon coussin. 

  Une fois habillée, je rejoins les servantes, qui sont en train de préparer le bain de la Reine Laith, ma reine. J'entre et m'incline :

« Votre majesté.

-Ah, Amalys, j'aurais besoin que tu viennes me voir au sujet du bal de ce soir. 

-Très bien, je serai là dès que vous me demanderez, votre majesté.

-Pour l'heure, j'aimerai que tu fasses ce qui est écrit dans cette lettre.

-Bien sûr, votre majesté.

-Soit, tu peux disposer, et tâche de finir cela avant notre entrevue »

Je retourne dans ma chambre, et ouvre la lettre contenant les instructions à suivre. Tuer un espion du Roi, enfin, des conseillers. Aucune autre précision. Je ne sais jamais les détails, ni le pourquoi je dois accomplir ces meurtres, mais peu m'importe, je suis la personne la plus loyal envers celle qui ma sauvée, sa majesté la Reine. 

Dans ma chambre, je me regarde dans mon miroir, mes cernes sont visibles, mes joues creuses montre mon manque d'alimentation. Mes cheveux roux me tombent sur le visage, cela fait certes longtemps que je commet ces assassinats, mais j'ai toujours eu besoin de me préparer mentalement à cela. Je m'apprête à ôter une nouvelle vie. Cape sur le dos et capuche sur la tête, j'entre dans le bois derrière le château. Cet espion devrait être en train de s'entraîner ici, si mes sources sont bonnes. Puis je le voie, il manie l'épée d'une extrême finesse et souplesse à pas feutrés. Il entaille l'arbre avec des coupures régulières. Pas de doute c'est bien lui, il a les manières d'un espion, j'en suis moi-même une. Il n'imagine en aucun cas qu'il s'apprête à mourir, ou peut-être que si. Je sors mon poignard de ma manche et avance derrière lui. J'espère qu'il ne se retournera pas car ma lame n'est pas aussi grande que la mienne et même en étant une assassin hors pair, une épée contre une dague est toujours plus désavantageux. Enfin, je passe à l'action, je lui tranche la gorge, sans qu'il n'ai pu brandir sa lame. De son cadavre gisant sur l'herbe jaillit des flots de sang faisant une mare de couleur rouge. Je m'écarte afin de ne pas me tâcher mais mes manches sont déjà ensanglanté puis, je commence à repartir direction le château, prenant soin de changer de tenue. Le corps sera retrouvé dans l'après-midi au plus tôt, et comme d'habitude un coupable sera désigné et exécuté. Cela est peut-être injuste, mais si je veux survivre à la Cour d'Ulm, je me dois d'être sans pitié, sans compassion, ni bonté. Je me dois de ne pas être humaine, je me dois d'agir comme une bête. Je n'ai rien d'autre que ma dague et mon ambition, qui, elles appartiennent à ma Reine. 

En entrant dans le château, je vérifie une énième fois si je ne suis pas tachée. Les chevaliers de la garde royal me regarde, suspicieux, mais j'ai l'habitude, tout le monde ici se regarde suspicieusement, personne ne se fait confiance, on sourit puis se plante un couteau dans le dos et une seule marque de gentillesse peut nous coûter la vie. Et puis la vie, j'ai encore du mal à me sentir vivante, avec toutes les cicatrices qui parcourent mon corps. La mort aurait dû m'emporter il y a longtemps mais ma Reine ma sauvée de ces brigands. Ils recueillent des jeunes filles, les exploitent, les mutilent, puis les revendent. Du trafic d'être humain. Je serre mes poings de rage, si un jour je les revoie je jure de les envoyer en enfer. C'est ce que je me suis promis, j'ai même le soutient de ma Reine. Cependant une discussion interrompt mes pensées :

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