Chapitre 7

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Daryl

Je suis sidéré de la manière dont Charles Firsten a parlé à son fils. En fait, je ne pourrais même pas dire qu'il lui parlait. C'était plutôt un mélange de cris irrespectueux et de gestes disgracieux. J'espère pour Dorian que son père va se calmer d'ici son second tour de qualification.

Si on me traitait de cette manière, je me défendrais bec et ongles afin de remettre mon patron à sa place. J'imagine que d'avoir son paternel comme entraîneur ne doit pas être rose tous les jours. La journée de mon ami a très mal débuté. Il lui faudrait un peu de réconfort pour qu'il garde le focus et non pas qu'il pense aux paroles ignobles de son aîné.

C'est difficile de trouver un sujet de conversation qui ne ramène pas à la course, alors je décide que lui prendre la main serait un moyen de le soutenir. Il doit sentir qu'il n'a rien fait de mal et que je serai là pour lui. En fait, je ne suis là que pour lui. Les qualifications n'ont jamais été ma journée préférée, loin de là. Cela me fait du bien de l'accompagner au lieu d'attendre sans arrêt. Ce n'est peut-être pas le moment d'être aussi heureux, étant donné que Dorian souffre, mais je n'y peux rien. J'ai le goût de lui montrer qu'il ne doit pas s'en faire et que la vie est belle.

— Alors, beau brun, tu vas me dire ce qui s'est passé pour que ta main soit dans cet état ? Il me semble que tu n'avais rien, hier soir.

Je le sens se raidir à cette question qui me semble justifiée. Son humeur, qui s'était améliorée, retombe aussitôt. Peut-être que son accident est trop malaisant. Après tout, on fait tous de belles conneries. Et s'il n'a pas voulu en parler à son propre père, c'est certain qu'il préfère ne rien me révéler.

— Laisse tomber ! Tout ne se raconte pas, n'est-ce pas ?

Je m'amuse de sa surprise face à mes paroles. Je sens que j'ai visé dans le mille.

— Ne sois pas si impressionné par mon don de voyance. Je pourrais croire que tu aimes te branler contre un mur de briques. Quoi d'autre pourrait t'être arrivé ? rigolé-je encore un peu de lui.

— Je ne peux rien te cacher, me répond-il enfin tout en s'esclaffant.

— La prochaine fois, avant de te faire plaisir, appelle-moi. Je serai ravi de te prêter mon corps pour assouvir tes envies.

— J'avais un couvre-feu, avoue-t-il encore plus hilare. Et je n'avais pas ton numéro.

Nous pouffons à nouveau alors que nous arrivons près de l'ambulance. Celle-ci est installée en permanence aux abords de la piste afin de parer à toutes éventualités. Je frappe à la fenêtre pour que l'un des hommes descende la vitre. Une douce brise s'échappe de l'habitacle alors que je demande à ce qu'il vienne examiner mon nouvel ami. Le technicien sort du véhicule et s'installe à l'arrière et nous fait grimper à sa suite. Il referme ensuite la porte pour que nous puissions rester au frais.

J'apprécie la température et je vois que je ne suis pas le seul. Dorian détache le haut de sa combinaison ignifugée et la descend jusqu'à la taille afin de profiter au maximum de l'atmosphère presque frisquette.

Cette fois, c'est moi qui perds la parole. Je suis hypnotisé par le torse musclé que j'ai devant moi. Ses épaules roulent sous sa peau dans un mélange d'élégance et de force brute. Ses biceps, qu'il cachait hier soir sous un veston classique, me donnent envie de les tâter pour vérifier s'ils sont vraiment aussi durs qu'ils le paraissent. Et comment oublier ses pectoraux ? Sans être trop volumineux, ils rejoignent ses abdominaux sculptés à même le roc. Une vraie damnation à regarder ! Moi qui croyais être pas mal, j'ai encore du chemin à faire pour atteindre son niveau de forme physique.

Burn outOù les histoires vivent. Découvrez maintenant