Chapitre 4

14 3 0
                                    

Je suis resté quelques secondes stoïques, sans savoir quoi faire. Je respirai à peine comme si à une tel distance l'intrus pouvait m'entendre. Après réflexion je m'emparai d'un couteau et gravit les marches la boule au ventre. Mes mains tremblaient tellement que je devais tenir le couteau à deux mains pour qu'il ne tombe pas. Je priait intérieurement pour qu'aucune marche de craque sous mon poids. Pêche, ma chienne, se trouvait à 2 mètres derrière moi. Les portes étaient toutes fermées. Je les ouvrit une par une, vérifiant chaque recoin des pièces. J'arrivai devant celle de ma chambre au bout du couloir. La dernière porte. Je posai ma main sur la poignée quand Pêche tira mon jean. Je la repoussai le plus gentiment possible avant de refaire face à la porte. Ma chienne se tenait immobile les yeux scrutant nerveusement la pièce puis elle s'enfuit. Mon cœur s'emballa.

Mes doigts empoignèrent encore plus fermement le couteau. Ma main crispée sur la poignée, je respirai un grand coup avant de l'ouvrir brutalement. Ma chambre était vide. Le seul détail étrange était ma fenêtre ouverte. J'étais sûr de ne pas l'avoir ouverte. Dehors, rien ne sortait de l'ordinaire, pas la moindre trace d'un quelconque intrus. Pourtant, la sensation d'insécurité persistait. La réaction de Pêche me perturbait. Pour me rassurer j'inspectai ma chambre de fond en comble. Mais rien, pas la moindre trace d' effraction. Alors, je referma la fenêtre, et retourna à ma vaisselle. Mon téléphone et mon arme restèrent tout de même près de moi. Ma tâche accomplie, je m'assois sur le divan face à la télévision. Deux épisodes de ma série plus tard, je fus pris de nausées. Mon déjeuner se déversa sur la table basse. Ma respiration se fit saccadée. Pour me soulager je posai la tête sur le canapé en fermant les yeux.

Ma respiration calmée, je relevai la tête, et vis un garçon terrorisé. Une touche d'espoir illumina son visage lorsqu'il m'aperçut. Puis il y eu une détonation. Il tomba à genoux. Je lus sur ses lèvres :

-Sauve ta vie

Il s'effondra. Un haut le cœur traversa me traversa. J'aurai probablement revomi si à l'endroit où le garçon se tenait quelques instants plus tôt se trouvait un homme. Son regard était froid. Sa main gauche gantée braquait une arme sur moi. Je ne parvenais pas à distinguer l'entièreté de son visage. Seul le sourire sadique dessiné sur ses lèvres me parvenait.

-A ton tour

Pêche me sortit de ma torpeur. Sa langue venait s'écraser sur mes joues. Je m'assis en tailleur, fermis les yeux et me concentra sur ma respiration. Après quelques minutes, je finis par me relever. Encore sonné, j'hésitai un instant sur ce que je devais faire. Je finis par opter pour le nettoyage de la table basse. Puis j'enfilai mon manteau et mes chaussures, pris un fruit et sortit promener Pêche. Je n'avais pas recroiser César depuis que le bruit étrange, il avait dû se cacher quelque part. L'air frais pénétra dans mes poumons. Le plaisir qu'il me procura m'amena à me demander depuis combien de temps je n'étais pas aller dehors. Pas loin de chez moi se trouvait une forêt. Elle est la limite entre la ville et la campagne. C'est là que nos pas nous menèrent. Je dois avouer que cette petite marche m'avait déjà fait le plus grand bien. Dans notre clairière habituelle, je pris une branche que je lançai à ma chienne. Dans ma poche mon téléphone vibra :

"Ça va ? Maman m'a dit que tu as fait un malaise.

Oui, ça va. Et toi dans ton internat ?

Tout va bien. Je rentre pour les vacances de Noël, dans 3 semaines. Alors évite d'être à l'hôpital d'ici là"

Dans deux semaines j'allais revoir ma sœur. Je l'avais vu pour la dernière fois, il y a 5 semaines, aux dernière vacances. Elle résidait dans un internat à États-Unis. Son emploi du temps ne lui permettait pas de rentrer toutes les semaines. Elle me manqua terriblement. Pêche revint avec le bâton. Avec mon téléphone, je capturais ce moment et l'envoya à ma sœur. En retour, un smiley de sa part s'afficha. Nous reprenons notre marche, je lui envoyais le bâton de nombreuses fois, si bien que mon bras commençait à se faire lourd. Je lançais une énième fois le bâton cette fois je l'envoya malgré moi entre les arbres. Pêche partit au quart de tour le chercher. Au-delà de ces arbres se trouvait une propriété privée. J'appelai ma chienne. Les yeux rivés vers les arbres, je patientai espérant voir Pêche en sortir. Mais elle ne revenait pas. C'est la boule au ventre que je passai à travers les arbres.

Alonzo Dernières VisionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant