Chapitre 15

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Ils reprirent leur avancée dès le lendemain mais plus lentement encore. Xuan Arias avait soigné le crâne de Aryeh et la jambe de Naos mais sa magie n'était toujours pas revenue totalement aussi n'avait-il pu les soigner qu'en partie. La pauvre Meltem n'avait encore reçu aucun soin. Elle ne pouvait même pas s'en plaindre puisqu'il lui était interdit de se plaindre et Bakkhos veillait à ce qu'elle obéisse.

Ce dernier semblait s'être pris d'affection pour la jeune femme qui continuait de manifester son indépendance au mieux. Elle refusait qu'il la couve et la traite comme une fleur fragile en dépit des dégâts causés par leur débâcle avec l'eau magique. Malgré tout, Aryeh pouvait la voir retourner vers Bakkhos dès que l'occasion se présentait. Elle refusait peut-être de l'admettre pour l'instant mais elle appréciait l'attention dont il la couvrait.

Il va falloir faire un détour, dit Aryeh alors qu'il posait le camp trois jours plus tard. Remonter à la surface pour tenter de trouver de quoi nous nourrir. Nos rations sont devenues trop maigres pour le chemin qu'il nous reste à faire. Nous ne tiendrons pas longtemps.

- Et comment suggères-tu que nous remontions ? rétorqua Naos. Il n'y a aucun passage !

- Il y en a un un peu plus loin, contra Aryeh.

- Ils ne sauront jamais escalader une telle montée, s'opposa Bakkhos.

- Je n'ai jamais dit que nous allions tous sortir. Tu sais chasser ?

- Mieux vaut pour moi.

- Donc nous n'avons pas besoin de tous remonter à la surface. Naos, tu pourrais me prêter ton arc ?

- Si ça m'évite d'avoir à escalader quoi que ce soit...

Il lui tendit l'arme à bout de bras. Aryeh la récupéra et la posa à côté de lui.

Pour ce soir, nous nous contenterons de ce qu'il nous reste et demain matin, Bakkhos et moi irons chasser. Ça nous retardera un peu plus mais, au point où nous en sommes, je doute que ça soit grave, n'est-ce pas ?

Naos haussa les épaules. Il ramena son attention sur son carnet, découvrant les dégâts faits par l'eau sur son contenu. L'encre avait bavé, ne laissant que de larges traces noires sur le papier détrempé. Toutes les informations qu'il avait compilées avaient été perdues.

Aux yeux d'Aryeh, ce n'était pas une coïncidence. Entre ce symbole de surveillance et l'effacement de toutes les informations, quelqu'un ne voulait pas que le savoir contenu dans le crâne de Naos ne sorte de la caverne. Ce qui était peut-être préférable avec Snezha Myagmar à sa recherche.

Ils passèrent quelques heures dans le silence complet. Aryeh en profita pour se reposer. Allongé sur la pierre brute et inégale, il pouvait sentir le pouls de la montagne contre son dos. C'était inconfortable mais, en même temps, ça le berçait. Il se sentit s'enfoncer dans un sommeil profond, sa respiration calée sur celle de la montagne autour de lui.

Il sentit qu'il dormait. Cependant, sa conscience demeurait éveillée. Il ne voyait rien. Il ressentait. Son corps s'était dissolu en une boule d'énergie, de magie. Sa mémoire ne parvint pas à conserver ce qu'il s'était passé dans son sommeil lorsqu'il rouvrit les yeux. Tout ce qui lui resta, ce fut quelques mots d'avertissement.

- Nous ne sommes pas seuls, dit-il.

Il regarda autour de lui. Il faisait noir comme dans un four. Xuan Arias s'était endormi, emmenant avec lui la magie qui maintenait les flammes au plafond. Il pouvait entendre les légers ronflements de Naos à quelques mètres de là, la respiration sifflante de Meltem. Il sentit la présence chaude et le bras pesant sur son ventre. Lixian. Il avait dû tenter de rester éveillé mais avait échoué. S'il n'avait pas été aussi agité, Aryeh aurait pris le temps de savourer le moment. Il adorait se réveiller près de Lixian, le trouver détendu et plus tactile qu'il n'aurait jamais osé l'être lorsqu'il était éveillé.

When Burns The Blood (WSTD #2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant