L'orphelinat du phénix - Severus Rogue

⏳ Collaborer avec celui qui pourrait te transformer en citrouille 🔥

Le lendemain matin de la soirée, Jade se rèveilla péniblement avec les mêmes vêtements que la veille, les yeux plus cernés que jamais et des cheveux emmêlés par des confettis et de petits bonbons extra collants. Sa cheminée de chambre s'était éteinte durant la nuit, ce qui fit trembler la jeune femme de tous ses membres au moment où elle dut rentrer dans son bain.

Dorkus, son demi-frère du côté de sa mère, l'avait ramené en moto-volante vers quatre heures du matin. Avant de monter, ils avaient longuement discuté de sa famille, les Malefoy. Il avait été élevé par son père, un homme terriblement absent qui avait toujours favorisé son demi-frère, Lucius Malefoy. Sa belle-mère le laissait livré à lui-même, le mettant à l'écart d'une éducation aussi sophistiquée que ses congénères. Mais elle ne lui interdisait rien, il était comme un chat sauvage logé et bien nourri. Très tôt dans sa vie, Dorkus avait pris son indépendance financière en réalisant de l'hydromel pour les bars du coin, jusqu'au moment où il avait acheté pour une bouchée de pain son Pub à présent entièrement rénové.

Il était difficile pour Jade de concevoir que durant toutes ces années, quelqu'un avait essayé de retrouver sa trace dans toute l'Angleterre, impuissant. Dorkus était loin de s'imaginer qu'elle avait pris la fuite en France avec ses parents.

C'était un petit miracle qu'il l'est reconnue après tout ce temps. Heureusement, par l'étoile de Merlin,
son demi-frère savait qu'ils étaient les seuls à avoir des yeux gris. Selon ce que Abraxas avait autrefois raconté à Dorkus, ce rare trait physique avait sauté plus de trois générations chez les Greengrass, jusqu'à ce qu'ils leur reviennent. C'est comme si l'univers avait fait ce choix pour qu'ils puissent un jour se retrouver. Pourtant, sa mère lui avait toujours dit que cette particularité physique n'était que le résultat d'une dégénérescence, une sorte d'anomalie génétique...

Pour l'heure, il fallait qu'elle chasse toutes ses pensées venant d'un passé trouble pour privilégier son bonheur et l'amour de son métier. Elle devait faire barrage entre ses tracas personnels et son travail, bien qu'il s'agisse d'un problème auquel elle n'avait jamais été confrontée. Il n'était pas question pour elle de rester focalisée là-dessus toute la journée.

Elle réussit miraculeusement à démêler ses cheveux grâce à son huile d'argan, puis enfila une robe de sorcière noire aux manches courtes. C'était une tenue sobre, appropriée pour faire de la potion. Elle était noire, pour masquer les éventuelles tâches et éclaboussures qu'elle allait maladroitement se faire durant ses préparations. Les manches, quant à elles, étaient courtes, histoire de ne pas mourir de chaud dans le laboratoire.

C'est avec cinq minutes d'avance qu'elle arriva dans le bureau directorial où elle pensait retrouver Rogue, mais il était visiblement déjà descendu. À moins qu'il y soit resté toute la nuit, pensa-t-elle. Jade descendit les escaliers du passage secret en frottant ses yeux fatigués et tomba sur un laboratoire vide. Le retard, même d'une seule minute, n'était vraiment pas dans les coutumes du maître des potions. Il n'y avait pour le moment rien d'inquiétant, un contre-temps pouvait après tout arriver, même à un sorcier tel que lui. Pour lors, elle alluma avec sa baguette magique les chandelles encore éteintes en attendant son arrivée.

Les minutes passaient, le silence là mettait profondément mal à l'aise. l'endroit paraissait vide en l'absence du maître des lieux, Il n'y avait que lui, qui de par sa présence, savait donner vie à ce laboratoire...

Finalement, Jade exploita ce temps mort pour prendre de l'avance sur son travail.
Après avoir été déniché un chaudron accroché à un mur qu'elle posa préalablement sur le feu, elle s'attarda au plan de travail sur lequel Rogue avait disposé ses manuels de potion. Ils étaient vieux, usés et tachés. Ces trois adjectifs étaient souvent signe d'une incroyable qualité, plus un manuel était abîmé et meilleur était son contenu. Tous sans exception étaient griffonnés et modifiés par une fine encre noire qu'elle connaissait si bien :