CHAPITRE 3

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YSIA

PAN.

    Je me réveille en sursaut, les joues trempées. Le cœur à deux doigts d'exploser. Les mains moites.

    Je regarde l'heure que mon réveil indique sur ma table de chevet. 03h27. Je soupire et sors de mon lit.

    Une semaine que c'est la même chose. Les mêmes nuits. Les mêmes réveils.

    Je me sers un grand vers d'eau et me dirige vers ma fenêtre. J'écarte le rideau et admire la vue de New York au troisième étage.

    Mes pensées défilent dans ma tête. Je pense à lui, à elle, à cet homme que je pense mort, tué d'une balle, sous mes yeux.

    Je finis mon verre d'eau et marche jusqu'à ma cuisine pour le déposer dans l'évier. Je récupère en passant mon ordinateur qui trainait sur le comptoir et je vais m'installer sur le canapé. Assise en tailleur, j'écris. Depuis 1 460 jours, je m'autorise à mettre des sentiments sur ce que j'écris. Je ne m'occupe pas des larmes qui inondent mes joues et me brouillent la vue. Non. J'écris comment je me sens. J'écris à quel point il me manque. J'écris ce qui hante mes nuits depuis une semaine. J'écris. J'écris. J'écris.

    J'étire mes jambes nues le long du canapé. Je me suis assoupie devant mon mail. J'envoie mon mail au même destinataire depuis 4 ans, je regarde l'heure et ferme l'ordinateur. 08h14. Je me lève et fonce à la salle de bain. Le mercredi c'est le jour de repos de la librairie. J'ai donc toute ma journée de disponible pour aller m'aérer la tête.

    Après m'être débarbouillée le visage, je me dirige vers la cuisine et sors un papier et un stylo. Je ne cuisine pas beaucoup parce que je ne suis pas très douée mais ce n'est pas pour autant que je n'aime pas ça. Je réfléchis donc à une recette que je pourrais faire. Pasta Burrata. Je note les ingrédients dont j'ai besoin ainsi que mes essentiels à ne pas oublier, puis je file en courses.

    J'arpente les rayons un à un pour être sûre de ne rien oublier. Une fois mon chariot rempli, je me dirige vers la caisse.

-    37 dollars s'il vous plait, me demande la caissière.

    Je paye mes courses, salue la dame et sors du magasin. Depuis le soir du règlement de compte, je fais attention à ne pas rentrer de nuit. Je n'ai pas refait la fermeture de la librairie depuis une semaine et je ne sors jamais le soir. Mais demain est une autre histoire, Éveline m'a prévenu qu'elle aurait un rendez-vous avec son cardiologue. J'appréhende vraiment ma soirée.

    Je chasse les mauvaises idées de ma tête et me dirige vers mon appartement.

    Je range toutes mes courses dans le frigo et file prendre ma douche.

    Habillée d'une robe à fleurs noir et de mes collants, je m'arme de mon tablier. Je remplie une casserole d'eau chaude que je mets ensuite sur ma plaque de cuisson. Je coupe ensuite les tomates en deux que je viens faire revenir dans une poêle. Une fois quelles commencent à être un peu fripées, je les écrase et ajoute directement la Burrata. Je n'oublie pas de saler l'eau et d'ajouter les pâtes lorsque celle-ci bout. Je rajoute par la suite une grosse cuillère à soupe de pesto rouge avec la burrata et les tomates. Je mélange le tout pour obtenir une texture crémeuse puis je finis avec un peu de poivre, un peu de sel et quelques épices. Je laisse tout ça chauffer calmement et je remue mes pâtes pour éviter qu'elles crament au fond de la casserole et une fois cuites, je les ajoute dans la préparation avec la burrata. L'odeur est tellement appétissante. Je me promets d'avance de refaire cette recette un autre jour. Il aurait adoré. Je mets le tout dans une assiette, puis je déguste mon savoureux repas, assise sur le tabouret de mon comptoir.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant