Unique

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Juin 1942...

...


Tom regardait ses affaires, les poings serrés, face à une vieille malle. Autour de lui, ses camarades faisaient leurs bagages avec joie, heureux de rentrer chez eux pour l'été. Lui, il ne l'était pas. Il jeta un coup d'œil vers un garçon qui lui ressemblait énormément.

Ils étaient tous les deux bruns, les yeux sombres. L'un souriait aimable avec des amis. L'autre faisait la tête, furieux de quitter sa maison, son école. Le premier avait eu la chance d'avoir une famille. Le second avait été laissé dans un orphelinat.

Tom était jaloux et plein de colère. Il avait un plan pour ne plus voir cet autre. Ils se ressemblaient tellement qu'ils pouvaient se faire passer pour des jumeaux sans mal. Certains de leurs professeurs se trompaient souvent puis, alors que l'un avait un uniforme neuf et Tom un d'occasion, ils se corrigeaient rapidement en plaisantant sur leurs similitudes.

Pourtant ils étaient différents. Tom était plein de noirceur, envieux et facilement jaloux. L'autre était plein de douceur, avec tout ce qu'il souhaitait. Il suffisait qu'il demande à ses parents. Il avait des parents, pas Tom.

— Melvil ? Appela Tom.

Avec comme toujours l'impression de se voir dans un miroir, son camarade se tourna vers lui, et fit un sourire timide.

— Oui ?

— Viens avec moi.

L'autre pouffa de rire en entendant le ton autoritaire de Tom.

— Si tu veux, dit-il avec un haussement d'épaule.

Comme toujours Melvil était content d'être avec Tom. Depuis qu'ils avaient compris qui ils étaient, ils étaient toujours ensemble. Tom ne voulait plus de ça. Il voulait être unique. Il était unique.

Ils marchaient dans de magnifiques couloirs d'un château médiéval qui abritait leur école de magie.

— Je suis sûr que cette année, tu pourras venir chez moi. Ça serait vraiment bien et avec de la chance mes parents voudront aussi t'adopter !

— Hmm...

Tom faisait la tête. Il sursauta quand son camarade si apprécié par tous se pencha vers lui.

— Ce serait bien d'être enfin ensemble.

— Je suis très bien à l'orphelinat, répliqua Tom.

— Ce n'est pas ce que tu disais, dit l'autre déçu. Où on va ?

Ils étaient au deuxième étage.

— Je veux te montrer quelque chose, dit Tom en poussant une porte. Je l'ai trouvée...

— Quoi ?

Ils entrèrent dans des toilettes.

— Heu... Tom ? S'inquiéta Melvil. Que faisons-nous ici ?

— Regarde !

Tom montra du doigt un lavabo.

— Heu ?

Tom s'avança avec un sourire victorieux. Lui seul méritait d'être l'héritier et recevoir les secrets de son ancêtre Salazar Serpentard. L'autre n'était qu'une pâle copie de lui. Peu importe qui ils étaient et leurs liens, Tom était unique.


— Il ne peut y avoir qu'un Voldemort, murmura Tom.

Au plus profond du château, dans une immense salle, son camarade le regardait effrayé d'un coup.

— Tom ?

Son ami avait sorti sa baguette magique.

— Qu'est-ce que tu fais ? Tom ?

— Je ne peux pas accepter que tu sois là, dit Tom avec froideur. Il ne peut y en avoir qu'un.

— Tom ! Nous sommes frères ! Hurla l'autre. Qu'est-ce que tu fais ?

Tom agita sa baguette et un rayon violet frappa le torse de Melvil qui tomba en arrière avec un hurlement de douleur. Il tomba au pied de l'immense statue de Salazar Serpentard. Tom le laissa là, gémissant et grelottant. Il l'entendit siffler à l'aide, mais il ne se retourna pas et sortit de la Chambre des Secrets, avec un sourire. Il était unique.

— Adieu Marvolo, dit-il en passant la porte.

Il ne vit pas la bouche de la statue s'ouvrit alors. Il n'entendit pas le glissement sur le sol humide du corps d'un immense serpent.

Marvolo Melvil rampait vers la sortie, laissant une traînée de sang derrière lui. La créature immense l'observa un moment. Ses yeux jaunes croisèrent alors ceux noirs du garçon dans le reflet d'une flaque d'eau. L'immense serpent fondit alors sur le corps immobile, pétrifié.

Personne ne comprit la disparition de Marvolo Melvil, élève studieux, aimable et qui était promis à devenir un grand sorcier. C'était ce que lui avait dit le fabricant de baguette quand à onze ans il était venu acheter une belle baguette magique en bois de if et avec un crin de licorne. C'était ce que ses professeurs lui promettaient à chaque cours.

Oui, Marvolo Melvil laissait derrière lui plein de mystères et d'incompréhensions. Personne ne pensa à Tom. Tom avait été un bon ami pour ce garçon vivant chez des moldus. Alors que Tom avait quinze ans, il venait de commettre son premier meurtre et surtout il avait ouvert les portes de son héritage.

Portes qui s'ouvrirent cinquante ans plus tard...

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