𝑳𝒀𝑺𝑨𝑵𝑫𝑬𝑹 ʲᶤᵏᵒᵒᵏ [ 𝒆𝒏 𝒑𝒂𝒖𝒔𝒆 ]

ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 𝟷

"La naissance du dragonnier, fera éclore l'œuf de sa Destinée, liant ainsi leur vie et leur mort." 

Royaume du nord,
Village d'Eross 

D'insupportables hurlements résonnèrent dans les airs. Un véritable massacre venait d'assiéger Eross, qui d'habitude, était un lieu de paix et de prospérité pour ses habitants. Aujourd'hui, les villageois courraient pour sauver leurs vies, tentant d'échapper à ces créatures qui avaient envahi leurs rues et leurs maisons. L'odeur du sang et du feu avait pollué l'oxygène et un liquide rouge ruisselait sur le sol boueux.

— Jimin ! cria une femme en se précipitant dans l'écurie où elle avait laissé son fils. JIMIN !

Elle se rua au milieu des stalles où elle avait caché le petit garçon aux cheveux de neige. Elle dégagea le foin avec hâte, pour enfin trouver l'enfant recroquevillé sur lui-même, ses petites mains couvrant ses oreilles , alors qu'il pleurait et tremblait comme une feuille.

— Viens là mon ange, murmura-t-elle en prenant son enfant dans ses bras.

Elle le souleva pour l'emmener hors de la bâtisse en bois, en le couvrant d'un drap qu'elle avait pu récupérer dans leur maison, l'une des rares qui n'était pas encore brûlée. Avant de quitter l'endroit, elle se stoppa près de la porte en bois.

— Bouches-toi les oreilles et fermes les yeux, ordonna la mère en enfouissant la tête du garçon dans le creux de son cou.

Faisant fi de l'atrocité qui se passait sous ses yeux, elle quitta la grange et courut aussi vite qu'elle le pouvait. Elle devait profiter de l'absence soudaine des créatures pour rejoindre son époux, qui les attendait à la sortie du village avec leurs montures.

La femme slalomait entre les corps sans vie qui jonchaient sur le sol, en faisant attention de ne pas trébucher. Elle continua sa route sans se retourner, ignorant les appels à l'aide de ses amis et voisins qui agonisaient à même la terre. Elle n'avait pas le temps, elle devait mettre son enfant en sécurité, il était sa priorité pour l'instant.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin près du chef de famille, ce dernier tenait dans une main la longe de leur cheval et dans l'autre une bourse qui contenait quelques vêtements et provisions. Lorsqu'elle posa les yeux sur son époux, elle fut soulagée de le voir en vie, mais ce sentiment fut de courte durée. Les perles de sueur sur son front lui firent comprendre qu'il était blessé, lui aussi avait été attaqué par ces monstres sortis tout droit des enfers.

— Est-ce que ça va ? demanda-t-elle en posant sa main sur la joue froide de son mari.

— Oui, ce n'est qu'une égratignure, assura l'homme en s'écartant. Nous n'avons pas le temps.

— Tu as raison, où sont les autres chevaux ? demanda la femme.

— Morts, c'est le seul que j'aie réussi à sauver.