CHAPITRE 22 : La bataille du champ de Pelennor

1.2K 76 3
                                    

Voilà cinq jours que nous étions à Minas Tirith. Dès notre arrivée et devant le refus de l'Intendant d'appeler le Rohan à l'aide, Gandalf avait envoyé Pippin, à l'insu de tous, allumer les feux d'alarme. Denethor avait été furieux. La discrétion du Hobbit avait payé et les feux avaient flambé haut et clair. Les Rohirrim ne devraient plus tarder dorénavant. Mais je craignais qu'il ne soit trop tard. Le lendemain de notre arrivée, Faramir, le frère de Boromir, et ses hommes n'avaient dû la vie sauve qu'à Gandalf chassant les Nazgûls qui les empêchaient de regagner Minas Tirith. Osgiliath avait été reprise, au grand dam de Denethor. J'étais présente lorsqu'il avait rendu compte à son père. Perchée sur le balcon de ma chambre, les yeux dans le vague, je me remémorais la conversation.

- Alors c'est ainsi que tu sers ta Cité ? En risquant sa ruine totale ?

- J'ai fait ce que j'ai jugé bien.

- Ce que tu as jugé bien ? Tu as envoyé l'Anneau de pouvoir en Mordor dans les mains d'un semi-homme sans intelligence ! Tu aurais dû le rapporter à la Citadelle, et le mettre en sécurité. Le cacher... au plus profond des ténèbres... ne pas s'en servir... sinon par la plus extrême nécessité.

- Je ne m'en serais pas servi. Même si Minas Tirith était en ruine et que j'étais le seul à pouvoir la sauver.

- Tu veux toujours paraître noble et généreux, comme un roi d'antan. Boromir se serait souvenu des besoins de son père. Il m'aurait apporté ce magnifique présent.

- Boromir n'aurait pas apporté l'Anneau. Il aurait tendu la main vers cette chose et la prenant il serait tombé.

- Tu ne sais rien de ces choses-là.

- Il l'aurait gardé pour son compte. Et à son retour... Vous n'auriez pas reconnu votre fils.

- Boromir était loyal envers moi, il n'était l'élève d'aucun magicien.

- Boromir y avait succombé, Seigneur Denethor ! Il aurait seulement apporté la ruine à la Cité Blanche ! M'emportais-je, m'attirant à peine un regard de sa part.

Son regard se perdit derrière Faramir, un sourire naissant sur les lèvres. Je fronçais les sourcils, que voyait-il ?

- Père ?

- Boromir... Laisse-moi !

J'avais ma réponse, il avait vu son fils aîné devant ses yeux. Ecœurée, je lui tournais le dos et suivis Faramir, laissant Pippin avec Denethor. Je pris le temps de discuter avec lui de Frodon et Sam, je lui racontais la fin de son frère et son courage jusqu'à la fin

La veille, il était reparti tenter de reprendre Osgiliath. Il était revenu seul, ramené plus mort que vif par son cheval, devançant l'armée du Mordor qui s'installait dans la plaine devant la Cité.

Je levais une main devant les yeux et fut surprise de la voir trembler. Je ne voulais pas mourir. Encore moins maintenant que j'avais goûté au bonheur. Je savais que Legolas allait bien. Je m'étais rendue compte que, lorsque j'étais au calme sans bruit alentour, je pouvais percevoir un deuxième cœur battre en écho au mien. Je savais que c'était le sien. Nos âmes et nos cœurs étaient reliés par-delà les obstacles.

Je me levais du balcon et rentrais dans la chambre, contemplant mes armes sur le lit. Je pris le temps de vérifier le tranchant de mes dagues avant de les attacher à mes hanches, puis je vérifiais la tension de la corde de mon arc et la qualité des flèches demandées à l'armurerie avant de les ranger dans mon dos. Je contemplais l'épée de ma mère, que Legolas avait retrouvé en parfait état au Gouffre de Helm avant notre départ, et la ceignit à ma taille. J'eus une pensée pour mon père, je ne savais pas comment se passait les choses en Lòrien, mais il était fort probable que l'Ombre s'était étendu sur la forêt et que les incursions d'Orques étaient nombreuses. J'équipais mes brassards et un pectoral en cuir bouilli, suffisamment léger pour ne pas me gêner dans mes mouvements et j'y ajoutais des épaulières de la même matière. Une fois entièrement vêtue, je rejoignis les Hommes sur les remparts au-dessus de la gigantesque porte de la Cité.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant