CHAPITRE 31 : Duel

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- Je n'ai aucune envie de m'entraîner en compagnie de ce... péquin !

L'insulte sortie de ma bouche fit sourire ceux qui m'entendirent. Gimli proposa de parier sur les chances de réussite du soi-disant péquin, intéressant apparemment Legolas, sous le regard légèrement étonné d'Haldir, qui se tourna vers moi.

- C'est moi qui dirige l'entraînement des gardes, je veillerais à ce qu'Elfaron ne tente pas de te tuer ou de tuer l'un de vous.

Je me renfrognais tout en le suivant vers le terrain d'entraînement où j'avais déjà eu l'occasion de venir précédemment. Lorsque nous arrivâmes dans la clairière de terre battue, le contingent de soldats se mit au garde-à-vous, saluant Haldir.

- Commençons, dit-il d'une voix forte.

Il m'indiqua un partenaire que je saluai avant de m'éloigner en sa compagnie. Legolas partit de son côté avec un autre soldat tandis qu'Haldir se promettait un peu d'amusement avec Gimli. Bientôt, la clairière retentit du bruit des armes et je prenais plaisir à m'entraîner en compagnie de l'Elfe qui se nommait Voronwë. Son nom était mérité, car il m'était impossible d'ébranler sa défense, malgré toutes mes attaques. Une ombre s'invita toutefois sur notre combat amical et je me remis en garde, jetant un œil au nouvel arrivant : Elfaron. Voronwë se remit au garde-à-vous et me salua avant de s'éloigner à la recherche d'un nouvel adversaire.

Je déglutis péniblement, inquiète de la flamme dans les yeux du second de mon père. Je n'osais pas détacher mes yeux de lui pour chercher Legolas du regard. Je clignais des yeux et il profita pour bondir sur moi. Rapidement, je perdis du terrain, repoussée dans mes retranchements. Je passais à l'ombre des arbres et compris qu'il cherchait à m'éloigner de mes compagnons. La rage s'empara de moi et une ardeur nouvelle coula dans mes veines, me faisant repasser à l'attaque. Un sourire s'afficha sur son visage et il accéléra encore ses attaques. Je poussais une botte audacieuse mais il me désarma et je me retrouvais acculée à un arbre, la pointe de son épée me piquant la gorge. Elfaron se rapprocha alors de moi et il appuya sur sa lame, la faisant descendre le long de mon torse, déchirant ma tunique au passage. Rageuse, j'empoignais l'épée à mains nues, l'écartant de moi.

- Ça suffit, Elfaron !

Relâchant ma prise, je balançais mon poing dans sa figure. Il ne put esquiver et je profitais de son étonnement pour récupérer mon épée et m'éloigner, tentant de remettre de l'ordre dans ma tenue. J'avisais Legolas qui se dirigeait vers moi, sourcils froncés et regard fixé sur mes vêtements. Je tendis une main devant moi, l'empêchant d'avancer plus. Je le fixais dans les yeux.

- Il est à toi.

J'avais rarement vu sourire si carnassier sur son beau visage et des flammes s'emparèrent de ses yeux bleus, les faisant devenir presque noirs et effrayants. Il dégaina ses dagues et obliqua vers le second tandis que je me retournais pour le suivre du regard. Voilà un combat qui promettait d'être intéressant.

Pendant quelques secondes, rien ne se passa. Puis Elfaron se jeta sur Legolas, meurtrier. Au denier moment, ce dernier esquiva souplement l'épée et se remit en garde. Ils firent plusieurs passes ainsi et je voyais clairement l'énervement gagner Elfaron, tandis que Legolas ne le laissa pas approcher suffisamment pour l'inquiéter, mais profitant pour lui asséner quelques coups qui apparaissaient sur la tunique du premier. Le silence s'était fait sur le terrain d'entraînement, tous observaient le combat entre les deux elfes. L'elfe de la Forêt Noire, lassé, finit par passer sous la garde d'Elfaron et le désarma aisément avant de croiser ses dagues sous le cou de son adversaire. Je retins mon souffle en voyant Legolas faire un pas vers Elfaron et se pencher à son oreille. Voyant l'elfe blêmir, je haussais un sourcil, curieuse de savoir ce que Legolas avait pu lui dire. D'un mouvement du poignet, il rengaina ses armes et chacun pu voir deux lignes sanguinolentes sur le cou d'Elfaron tandis que Legolas se dirigeait droit sur moi.

- Je pense que le problème est définitivement réglé, que dirais-tu d'un petit duel ? Voilà bien longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de croiser le fer, mellon nîn.

Je lui adressais un sourire éblouissant et ressortis mon épée. Un cercle se fit autour de nous et je me lançais à l'assaut de mon futur époux. Au fil de nos échanges armés, je m'enflammais, voyant le désir croître dans son regard. Réfléchissant rapidement pendant que je repoussais une de ses attaques, j'optais pour la ruse. Je baissais légèrement la garde et adoptais une posture qui se voulait aguichante. Troublé, Legolas se déconcentra et je passais sous sa garde, piquant son torse de la pointe de mon épée. Je me glissais jusqu'à lui et m'arrêtais à quelques centimètres de ses lèvres et lui murmurais quelques mots.

- Vous êtes tombé sous mes armes, mon Prince.

- Depuis bien longtemps, je suis mort d'amour pour vous...

Un rire éclata derrière moi et je me retournais vers Gimli, qui se moqua une fois encore des instincts trop primaires des Elfes, bien cachés sous leur façade froide. Je mis les poings sur les hanches, lui laissant un regard que je voulais furieux, mais je ne résistais pas et éclatais d'un rire clair tandis que s'approchait mon père, après avoir fait signe à deux de ses soldats de maintenir Elfaron.

- Litya, comment vas-tu ? Je n'ai pas voulu intervenir afin de ne pas envenimer les choses lorsque j'ai vu que tu as usé de tes poings.

- Je vais bien, à part que ma tunique est fichue... Que comptes-tu faire de lui, ada ?

- Il sera mis à pied, jusqu'à ce que vous repartiez au Gondor pour le couronnement du Roi.

Je serrais les dents, bien décidée à ne plus recroiser cet Elfe arrogant et c'est exactement ce qu'il se passa. Jusqu'à notre départ, son nom ne fut plus évoqué devant nous et bien que je croisais parfois sa fiancée, je ne revis plus le visage de celui qui avait été prêt à me laisser mourir par jalousie envers mon père. Les entraînements entre nous furent plus sereins et les altercations avec les Orques se déroulèrent sans pertes de notre côté.

Vint le jour où nous dûmes prendre congé, mais Haldir m'avait réservé une surprise : nous ne repartions pas qu'à trois, il venait avec nous, accompagné d'une délégation pour le couronnement d'Aragorn. Legolas m'avait observé, surpris, tandis que j'avais littéralement sauté de joie lorsqu'Ada m'avait annoncé ses intentions.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant