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Chapitre 1 : Comment Candide fût chasser d'une belle maison et ce qu'il devint dans le monde


Le Duc Darnaud était homme connu dans toute l'Afrique pour être un excellent propriétaire de rivière, de lac et de gisement de pétrole ou de métaux précieux. Mais aussi pour être un très aimable employeur permettant aux villageois de creuser leurs propres terres, dont il s'était emparé, et d'en extraire les raretés qu'elles contiennent pour l'immense salaire de trois sous à la journée.

Candide vivait en sa cour aux cotés de la fille du Duc, mademoiselle Cunégonde, et aimait profiter de toutes les frivolités que sa place lui offrait. Mais un jour, alors qu'il dispensait à Cunégonde un cours sur les causes et les effets de la vie, celle-ci lui apprit que les terres qu'exploitait le Duc Darnaud ne lui appartenait pas. Remplie de stupéfaction et de culpabilité à l'annonce de cette nouvelle, Candide décida d'en parler à l'un des émissaires des villageois qui s'empressa de diffuser la nouvelle.

C'est alors que Candide fût chassé par le Duc Darnaud de la plus belle des maisons qu'il y eu et qu'il y aura, officiellement pour avoir éduquer madame Cunégonde sous son toit aux causes et aux effets de la vie, officieusement pour avoir éduquer les villageois sur les causes et les raisons de sa bourgeoisie. Il erra jusqu'à la ville de Dalki, à deux jours de marche, où il apprit, sans aucune formation, à devenir un fort bon mendiant.

En arrivant dans la ville, il remarqua que nulle ne sortait après la tombée de la nuit, les rues étaient désertes, les portes closes et toutes les lumières éteintes, et Candide se plia à cette coutume qu'il trouvait bien étrange.

Il prît refuge à son arrivé dans un édifice religieux, au toit en forme de boule, mais ne réussit pas à dormir à cause de ce qu'il pensait être l'expression des habitants de leur joie de vivre en ce pays. Expression qui prenait la forme d'explosions nocturnes continuelles, certaines tellement grosses qu'elles en faisaient trembler le bâtiment dans lequel il avait élu domicile.

Candide, au bout de quelques jours, avait pris ses habitudes. Il se levait avec le soleil pour prier aux côtés des habitants, puis allait les aider à désencombrer les rues des gravas produit par l'expression de leur joie de vivre en ce pays de la veille. Il partageait ensuite le déjeuner avec une famille, chaque jour différente, et passait le reste de son temps assis sur les marches à l'entrée de son refuge en compagnie de ceux qui le partageaient avec lui. De tous ses colocataires, Candide était le seul n'ayant perdu de membre ni de son corps, ni de sa famille.

Les mois passèrent et malgré ce qui apparaissait comme un talent naturel pour la mendicité, Candide commença à réfléchir à son départ. Ce n'était pas le manque de nourriture qui le dérangeait - après quelques semaines il se fît une raison et se dit que cela était l'occasion de se remettre un peu en forme, lui qui avait abusé des frivolités gustatives lorsqu'il était encore au château du Duc Darnaud - mais l'arrivé en ville de soldat provenant de la contré lointaine de Cefran.

Ils proclamaient haut et fort être ici en mission pour maintenir la paix et la liberté, et racontaient à voix basse, dans les bars, souvent après plusieurs verres - sans doute pour s'humidifier la gorge et pouvoir en parler longuement - avoir occasionné eux-mêmes les dégâts que Candide pensait être dû à l'expression de la joie de vivre en ce pays des habitants ; et rigolaient des « dégâts collatéraux » qu'ils avaient engendré et comment ceux-là disparaissaient pour la liberté. Craignant de devenir lui aussi un dégât collatéral de ce maintient de la paix, et l'idée de devenir un disparu pour la liberté ne l'enchantant guère, Candide décida de partir. Il suivit une caravane qui partait vers le Nord afin de rallier ce même pays qui avait envoyait son armée porteuse du message de paix et de liberté.

Le trajet dura vingt jours et le jeune candide en profita pour parler avec le conducteur et propriétaire de la caravane, un vieux marchand qui faisait régulièrement des trajets à travers tout le continent africain. Celui-ci lui raconta que la Cefran, pays d'origine de l'armée qu'il avait fui précédemment, était un pays connu pour son combat des droits de l'homme, de la liberté et de la paix à travers le monde.

Candide s'interrogea alors sur cette vérité, il avait vue une ville dépouillée de ses bâtiments et de ses habitants par ce même combat, il avait vu des villageois se retrancher chez eux nuit après nuit par peur de devenir des dégâts collatéraux de cette même armée. Mais il se ravisa, n'étant pas militaire de profession il se dit que tout devait être au mieux dans la meilleure des guerres, ou en tout cas dans la meilleure raison de la guerre.

Il apprît aussi contre qui se battait ces fidèles combattants de la liberté. Il paraitrait qu'un groupe d'ennemie de ce pays des droits de l'homme se cachait dans les villes et villages, et que l'armée était venue les débusquer. Mais dans son séjour, Candide n'eut en aucune occasion l'honneur de rencontrer ces opposants de la liberté, ce qui, comme le marchant lui avait dit, constituait une chance. Car, non content d'être connue pour faire de leur personne des expressions de la joie de ne pas vivre en ces pays libres, ces opposants de la liberté commettaient des atrocités, des faits de violences inhumaines tel que le dépouillement des villes de leurs bâtiments et de leurs habitants, l'obligation de rester chez soit la nuit, mais aussi l'imposition de leur vision religieuse de la liberté.

Tout bouleversé d'apprendre que de tel conflit se déroulait depuis tant de temps sans que, depuis la belle maison du Duc Darnaud, Candide n'en a jamais eu vent, il décida de suivre le marchand jusqu'à l'extrême Nord du continent et de rejoindre par bateau le pays des droits de l'Homme : la Cefran.

Mais après tout ce dit Candide, la Cefran était un grand pays, une nation souveraine qui représentait la liberté, et que s'il y avait eu des « dégâts collatéraux » ce n'était qu'au nom de la liberté de al ville car tout ne pouvait être qu'au mieux pour le meilleur des mondes, non ? 

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 23, 2022 ⏰

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