CHAPITRE 8

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INCONNU

- Il nous le faut absolument, tu te débrouilles comme tu veux mais il nous le faut, je préviens Tib.

- On est dans la sauce AD, me dit-il en rigolant.

- Parce que ça te fait rire enculé ? Je lui dis en lui frappant son gros crâne.

- Aïe, me dit-il en dégageant ma main, non mais si il y avait vraiment quelque chose, on aurait déjà été au courant.

- Va faire ce que je t'ai demandé Tib, je le préviens en m'allumant une cigarette.

Il ne rajoute rien, il prend une cigarette de mon paquet, l'allume et s'en va. Putain. Je regarde l'heure sur mon portable, 13h26. Je souffle un coup et décide d'aller voir ce qu'il se passe plus bas dans la maison. Avant ça, je passe dans ma chambre et enfile un jogging pour remplacé mon pantalon noir. Je descends ensuite au salon pour retrouver mes hommes. En bas des escaliers je vois donc, comme d'habitude, des qui nettoient leur arme, des qui jouent aux cartes ou d'autres qui comptent la coke. Je leur fait un signe de tête pour leur dire bonjour, je ne suis pas encore descendu de la journée, et j'avance vers la cuisine. Je m'approche de l'îlot et prends une pomme et une bouteille d'eau dans le frigo. Je retourne au salon et me pose dans le canapé à coté des compteurs de poudre.

- Vous êtes à combien ? Je leur demande.

- On est à 360 kilos à peu près, on va chercher le reste demain soir.

Je hoche la tête et fais signe a Adam, un de mes hommes de venir vers moi.

- T'as eu des nouvelles ?

- Rien pour le moment, il me dit, mais Lois est parti en repérage vers chez lui.

Encore une fois, je hoche la tête et il s'en va.

- Attendez moi avant d'y aller demain soir, je viendrais avec vous, je dis aux compteurs avant de me diriger vers les escaliers. 

Je monte les marches en direction de la salle de bain et m'enferme dedans. Je me passe les mains sur le visage et soupir en voyant mon reflet dans le miroir. Mes cheveux bruns ont pas mal poussé, faut que je recoupe les côtés.

Je me sépare de l'évier et enlève mon t-shirt, pantalon ainsi que mon caleçon. Je rentre dans la douche et laisse couler l'eau chaude sur mon corps. Je me lave et je sors directement pour attraper une serviette et la nouer autour de ma taille. Je regarde le reflet de mes tatouages dans le miroir. Faut que j'aille les faire repasser d'ailleurs. J'en n'ai pas énormément mais ils datent un peu alors l'encre n'est plus aussi net qu'avant. Je sors de la salle de bain et retrouve ma chambre où je viens récupérer un caleçon propre et un t-shirt propre aussi. Je remets ensuite mon jogging noir et descends au salon pour récupérer la pomme et la bouteille que je voulais tout à l'heure. Je reprends dons mes affaires et fais signe a Tib, qui vient d'arriver, de me suivre.

Je m'installe à mon bureau et croque dans ma pomme. Tib dépose l'ordinateur devant moi et va s'assoir sur le canapé après m'avoir pris une cigarette.

- Je croyais que t'arrêtais, lui dis-je en désignant sa clope.

Il hausse simplement les épaules sans rien ajouter.

- Je l'ai pas encore ouvert, je te laissais le privilège, me dit-il dans un léger sourire.

Je croque une seconde fois dans ma pomme et la pose sur mon bureau pour attraper l'ordinateur et l'ouvrir. Je laisse un rire m'échapper en voyant qu'aucun code n'a besoin d'être rentré pour le déverrouiller. Je vois Tib se lever et venir derrière moi pour voir ce qu'il se trouve d'intéressant. Sans perdre de temps, je me dirige dans les mails.

Après avoir demandé à Samuel de trouver tout ce qu'il pouvait sur l'ordinateur de la fille, il m'a directement contacté pour me prévenir d'une chose. Elle a parlé. Elle a ouvert sa putain de bouche. Enfin pas vraiment puisqu'elle a écrit. Mais c'est pire finalement parce que là, y a une trace écrite. Elle a détaillé la soirée du meurtre de Daniel dans un putain de mail. Elle a tout écrit, ce qu'elle a vu, comment elle s'est sentie et elle a tout envoyé. J'ai demandé a Samuel de se renseigner sur la personne qui a reçu ce mail, mais rien, à croire qu'elle existe pas putain.

- T'effaces ou tu fouilles un peu ? Il me demande.

- Tant qu'on est là. Je réponds.

Je fais défiler ses mails jusqu'à trouver celui qui nous intéresse. Samedi dernier. Je m'arrête et l'ouvre. Je commence à lire l'énorme pavé qui se trouve dans ce message et putain qu'est ce que c'est que ce bordel ? Y'a absolument rien d'intéressant. Rien du tout. La meuf raconte sa journée de A a Z. Putain mais c'est une blague ou quoi ? J'aurais pu émettre l'hypothèse quelle décrit ce quelle fait à quelqu'un de sa famille ou son mec mais pourquoi est ce qu'elle a aucune réponse de cette putain de personne ?

- C'est quoi ce bordel, lâche Tib, en fait la meuf à pas du tout l'intention de porter plainte ou je ne sais quoi, elle raconte juste sa putain de soirée.

Je ferme ce mail là et décide d'aller voir ceux d'après pour voir ce qu'elle dit dedans. Et putain que c'est exactement la même chose. Le moment où elle raconte faire des cauchemars me fait doucement rire, bienvenue dans notre monde ma belle.

- Mais putain elle écrit à qui cette fille, demande Tib en se redressant, c'est chelou cette histoire.

- Au moins personne n'a l'air au courant à part ce destinataire fantôme, et puis au pire  on s'en bat les couilles, y a plus les vidéos de surveillance ni rien. Rajoute-t-il.

Je souffle un coup et me passe les mains sur mon visage. Putain. Faut que je dorme.

- Continue de surveiller quand même, et tu déposeras son ordi à son travail plus tard, je lui dis.

Je retourne sur le mail de samedi dernier, je relis tout entièrement pour être sur de ne rien louper et je supprime.
Putain de merde.

Ysia KnightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant