𝗰𝗮𝗽𝗶𝘁𝗼𝗹𝗼 𝘁𝗿𝗲

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N'insiste pas-
"N'insiste pas, j'ai plus confiance
J'arrive plus à t'pardonner
J'ai trop souffert et ta violence a fini par me briser"

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Bizarrement, à la fin du mois de novembre, Milan était bien ensoleillée. La chaleur régnait et la température de l'air aux alentours des dix-sept degrés. Un léger air de fin  d'été flottait ou de début de printemps, au choix. Les habitants de la capitale de la mode étaient heureux, sortaient et se promenaient dans des parcs ou bien, se rendaient à San Siro, le stade de la ville, voir les deux équipes locales s'affronter  dans un derby, qui avait lieu en fin d'après-midi , riche en buts !

Sauf une. Zoé était bloquée chez elle, son petit-ami était revenu plus tôt que prévu de son voyage. Cet homme était tout à fait normal vu de l'extérieur, un parfait gentleman sur de lui. A l'intérieur il était cet homme dur et froid, qui rendait l'italienne si malheureuse.

Cela faisait maintenant deux ans qu'ils étaient ensemble, leurs familles étaient amies depuis des décennies, voire des siècles, cette amitié entre elles venaient des arrières-arrières grands-mères qui se connaissaient depuis le berceau. Les deux avaient naturellement grandi ensemble, ils se connaissaient depuis toujours. Ne doutant de rien de la vraie nature de son ami de longue date, quand il lui avait demandé de devenir sa petite amie, à l'aube de leurs vingt et un ans, elle n'avait pu qu'accepter sa proposition. Maintenant, à l'apogée de ses vingt-trois ans, elle ne souhaitait, qu'une seule chose : sortir de cette relation. Sortir et fuir. Fuir sa toxicité.

Quant à Théo, il était laissé sur le banc de touche, nouveau dans l'équipe de Zlatan, il n'avait pas encore fait ses preuves pour avoir une place de titulaire indiscutable. Il espérait fouler la pelouse verdoyante ne serait que pour le dernier quart d'heure de jeu. Ou lors du temps additionnel quand tout sera joué, que son équipe sera proclamée gagnante du derby milanais. En attendant, son entraîneur l'avait envoyé à l'échauffement.

Ce même match était diffusé dans le salon de la jeune femme, visionné par son conjoint. Alors qu'elle passait devant la télé avec sa tasse de thé bouillant, le gros plan sur le numéro dix-neuf de l'AC Milan apparut. Elle le reconnut immédiatement, comment oublier ce regard ? Ce corps ? Ces cheveux ? Ces tatouages ? Il lui était impossible de l'oublier, oublier ce bel homme qu'elle avait croisé au tattoo shop.

Sous le choc de sa découverte, sa tasse lui glissa des mains, se brisant en une dizaines d'éclats de verre, le liquide qu'elle contenait fini au pied de son petit ami, le brûlant, mais surtout l'énervant  au plus au point.

-Mais bordel, fait attention un peu, petite incapable. Même tenir une tasse tu ne sais pas faire !

-Désolé... Je n'ai pas fait exprès Giovanni.

-Mais bon sang, qu'est-ce que j'en ai à foutre de tes excuses, ramassé avant que je ne me coupe en marchant et que ton putain de thé ne brûle encore plus !

N'ayant pas le choix. Zoé ramassa les débris de tasse du sol, essayant de faire le plus rapidement possible afin de s'enfuir et s'enfermer dans la salle de bain et pleurer. Encore et encore, jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à que plus aucune larmes ne veuillent couler.

Ce genre de comportement de la part de Giovanni n'était pas anodin. À vrai dire, il était récurrent, trop récurrent.  Et encore, aujourd'hui, il ne voulait pas perdre de temps en se disputant avec sa chérie, par peur de rater une miette du match de football qui se déroulait sur sa télévision. Zoé avait eu de la chance ce jour-là, parfois il pouvait se montrer plus agressif. Plus violent.

Mais pour le moment, elle, elle s'en moquait de sa réaction -dont elle était habituée- elle ressassait sans cesse l'image qu'elle avait vu plus tôt. Celle de Théo courant sur le terrain de San Siro. Elle ne le connaissait pas en tant que joueur. À vrai dire, elle ne suivait que l'actualité footballistique de l'équipe nationale de son pays. Et le reste elle s'en fichait pas mal. Alors le voir là, savoir que lui était footballeur professionnel, qu'il faisait partie de ce monde-là, la déconcertait réellement . Elle ne s'en serait jamais doutée. Pour elle, c'était juste un gars fan de tatouage qui venait se faire tatouer chez le même gars qu'elle.

Elle avait passé une demi-heure à lire sa fiche Wikipedia bien remplie ainsi que les articles de magazines "people''.

Il était né le six octobre mille neuf cent quatre-vingt dix-sept dans la cité phocéenne méditerranéenne. Il avait un grand frère : Lucas, qui lui était marié, papa et déjà champion du monde à seulement vingt-deux ans. Son père les avait abandonnés le jour des cinq ans  du dernier de la famille, autrement dit Théo. Il ne l'avait malheureusement que très peu connu.

Ne voulant pas briser son intimité, Zoé pensait qu'elle en avait assez lu sur son sujet et décida d'aller enfin se coucher. C'est donc avec le visage du français dans l'esprit et le cœur lourd, qu'elle s'endormit une heure plus tard. Après avoir fini de déverser ses larmes. Après avoir fini de ressasser toutes les crises de son conjoint. Après avoir refait le monde avec tout pleins de et si. Après s'être imaginé une vie de princesse auprès du marseillais de naissance, elle avait enfin trouvé le sommeil.

𝗦𝗞𝗬𝗙𝗔𝗟𝗟- 𝘁𝗵𝗲𝗼 𝗵𝗲𝗿𝗻𝗮𝗻𝗱𝗲𝘇 𝗲 𝘇𝗼𝗲 𝗰𝗿𝗶𝘀𝘁𝗼𝗳𝗼𝗹𝗶.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant