« tu ne doit pas aller trainer à la rivière toute seule, c'est dangereux ! »
Sa mère le lui répétait souvent quand elle était plus jeune, mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle savait juste que quand elle était dans l'eau, une paix incroyable l'envahissait et elle se sentait libre. Les petits poissons venaient jouer sous ses pieds, grigrotaient ses peaux mortes et lui donnaient des bisous la faisant rire aux éclats. Aussi, elle y allait dès que ça lui était possible, en absence d'un adulte. Aujourd'hui elle avait 15 ans, presque 16, et elle pratiquait toujours ses baignades solitaires .
Ce jour là, après avoir durement travailler dans le champs de patates de son père, elle bifurqua à travers la forêt. Il y avait une source d'eau qu'elle affectionnait depuis quelques mois, la rivière de la richesse. C'était ainsi qu'on l'appelait à cause des petits cailloux scintillants qu'il y avait dans ses profondeurs. Son eau était clair et le sable blanc et fin.
Évidemment il était interdit de s'y laver seule, surtout quand on était une femme. Mais le respect des lois avait du mal à s'imprégner dans le cœur de l'adolescente.
Aduni se déshabilla, sorti son petit savon de sa besace et pénétra l'eau. Un petit cri sorti de la commissure de ses lèvres, cette eau était froide ! Elle prit une grande inspiration et se mit à mousser son corps, ses seins, son entrejambe et ses épaules. On était en plein mois de juin, le soleil était haut dans le ciel mais le froid persistait ; ça n'empêchait malheureusement pas de transpirer.
Après avoir fait sa toilette, elle sortit de l'eau, étala son linge sec et s'assit dessus au pieds d'un arbre. Yeux fermés, sens en éveil, elle profitait de l'odeur apaisante de la forêt et du bruit calme de la rivière qui coule.𝑆ℎℎℎℎ... 𝑆ℎℎℎ
𝑆ℎℎℎℎ... 𝑆ℎℎℎAduni ouvrit un seul oeil. Qui venait troubler sa paix ? Elle se rappela qu'elle était toute nue étalée de tout son long sur le sol. Elle se redressa, porta son haut de rechange et son pagne puis se rendormie.
𝑆ℎℎℎ...𝑆ℎℎℎℎ
Le bruit recommença et elle se redressa brusquement. Deux orbes vermeilles à peine sorti de l'eau, un peu plus loin, une queue aux multiples couleurs, rouge , jaune, orange. Elle frappait l'eau paresseusement, causant ce bruit qui l'avait fait se relever. Aduni, estomaquée, essaya de garder son sang froid.
Cette légende était donc vrai ? Elle entendait les femmes de son village en parler mais elle n'en avait jamais vu jusqu'aujourd'hui.
Dans les pronfondeurs de certaines rivieres vivent des êtres d'ici et en même temps d'ailleurs. Malheur à quiconque brise leurs règles, bonheur sur celui qui touche leur coeur.Elle ravala difficilement sa salive puis, tranquillement, la peur au ventre, ramassa ses affaires, les mis dans son petit sac de tuile. Elle jeta un dernier regard de dos avant de carapater aussi vite que ses pieds tremblants le lui permettait. Mais elle ne fit pas 10 pas que son corps percuta contre un autre dur et chaud. Ses fesses frappèrent durement le sol
- 𝗔𝗶𝗲 !Elle releva lentement le visage : deux longues et interminables jambes, des hanches étroites couvertes d'un pagne brodé d'or, un torse et des bras incroyablement musclés puis son visage... d'une beauté extraordinaire.
Quand son regard tomba dans le sien, elle paniqua réellement. Il avança d'un pas mais elle recula, puis un autre et elle recula encore, rampant tel un ver de terre. Il se pencha sur elle, avança sa main. Une inspiration, deux inspirations, le son d'effroi qui s'apprêtait à quitter les tréfonds de sa gorge fût bloqué par une main gigantesque.- 𝗔̀ 𝗺𝗼𝗶𝗻𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝘁𝘂 𝗻𝗲 𝘃𝗲𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘃𝗲𝗻𝗶𝗿 𝗳𝗼𝗹𝗹𝗲, 𝗷𝗲 𝘁𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝘁𝗲 𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲. 𝗡𝗲 𝘀𝗮𝗶𝘀-𝘁𝘂 𝗽𝗮𝘀 𝗾𝘂'𝗼𝗻 𝗻𝗲 𝗰𝗿𝗶𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮̀ 𝘂𝗻 𝘀𝗶𝗿𝗼𝗶𝘀 ?
C'est là qu'elle fit plus attention ses pupilles. 3 cercles noirs remplis de 9 autres cercles couleurs miel, tournoyants entre eux même. Des yeux dans des yeux !? Même si elle n'avait pas crier, elle sentit très sincèrement la folie au porte de sa raison, si bien qu'elle perdit connaissance.
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Aduni & Odunsi
FantastiqueAduni est une jeune fille têtue qui n'en fait qu'à sa tête, et ce même face à la tradition. À cause de son imprudence et son insouciance, elle fera une rencontre particulière. Aux grands êtres les grandes responsabilités, à la fin il faut assumer.