Avertissement : Cette fiction contient des scènes de sexe non conventionnel ainsi que des propos et descriptions pouvant choquer ou déstabiliser les âmes sensibles.
Bienvenue au milieu du bordel dans lequel je me dépatouille. Mon putain de puzzle aux pièces éparses, un pacte après l'autre...
Lucas de Villiers.
1 - Sauver ou périr
Lucas
Harnaché, les muscles tendus, je descends en rappel le long de l'immeuble de quatorze étages, accaparé par le brancard que j'accompagne. Nous ne pouvions pas procéder autrement, car l'état de l'enfant de douze ans nécessite absolument qu'il reste à l'horizontale et l'étroitesse de la cage d'escalier ne permettait pas que l'on passe par ce biais. Des badauds et autres voisins ont la nuque scotchée au haut de leur dos, absorbés par cette scène de brancardage par l'extérieur. Je devine leur présence ainsi que celle des caméras des Smartphones. Mon casque vissé sur le crâne, je me focalise sur le gamin allongé, mal en point et paniqué.
- T'inquiète, mon pote. On est presque en bas. Tout va bien.
En réalité, rien ne roule pour moi. Vu de l'extérieur, j'assure avec calme et efficacité le sauvetage en cours. Là-haut, à la fenêtre du petit garçon, mes copains et collègues Gaëtan et Baptiste sont penchés et veillent sur ma descente.
Oui, en apparence, j'ai la totale maîtrise de la situation. Or, en mon for intérieur, s'étend un putain de capharnaüm. Un mal-être permanent, suffocant. Tout s'embrouille, se teinte de souffrance.
Je sais évidemment que je suis Lucas de Villiers, le frère jumeau de Théodore de Villiers. Je ne suis pas près de zapper que lui et moi avons toujours tout partagé. Un pacte après un autre, liés par le sang et au-delà. Et dans ma salope de vie, je me cogne de pas mal de gens ; demeurant effronté, réservé ou provocateur à l'occasion, mais je respecte certaines choses essentielles :
- Mon frangin et nos serments gémellaires.
- Les usagers auxquels je porte assistance, quitte à y laisser ma peau.
- Ma hiérarchie, mes camarades de feu et les règles de discipline militaire au taf, car eux ne s'attendent pas à récolter ma considération à travers ce qu'ils possèdent ou la gueule qu'ils ont. Détails futiles dont je me branle royalement.
Le respect se mérite. Le mien envers eux découle du fait qu'ils ont les couilles d'exercer un métier d'abnégation, d'accomplir un truc qui octroie un putain de sens à ce monde merdique !
Cependant, pour le volet privé, à force d'accumuler les secrets, de ne jamais reculer devant aucun service quand il s'agit de mon double, j'en viens à ne plus voir les bornes. Les structures auxquelles je m'astreins au boulot sautent en dehors de la caserne. Surtout aujourd'hui, avec ces nouvelles données qui me vrillent et que je ne peux intégrer correctement. Cela s'empire...
Je ne parviens plus à différencier, ce qui est à lui de ce qui est à moi. J'essaie. J'essaie vraiment. Mais, je crois que cette limite-là aurait dû être respectée. Théo m'a laissé la toucher, unique donnée mise en exergue par mes neurones, encore et encore.
Tel un idiot, je ne pensais pas que baiser une femme - la femme de mon frère - me deviendrait si vital.
- Sauver ou périr, maugréé-je pour le gosse... ou pour moi, j'en sais rien.
J'ai fait mienne cette devise. Je pourrais affirmer que c'est par déformation professionnelle. Je suis Sapeur-Pompier de Paris. Si je veux être honnête, je dirais que cela remonte à beaucoup plus loin que ça.
Alors, quand Théo, littéralement la moitié la plus importante de moi me soumet une requête, me demande un service pour lui sauver les fesses, je me dévoue. Dans mon cerveau, c'est quasiment un automatisme, dans le sien aussi. Nous ne nous adonnons pas à un jeu pervers, on ne peut pas se dire non. On se l'est promis.
Nous ne sommes pas deux, nous ne formons qu'un. Ce qui t'arrive, m'arrive.
Toujours là pour toi, pour tout service, à tout moment.
À neuf ans, dans notre phase « fans de chevaliers et de serments d'honneur », ce contrat verbal frisait la perfection à nos yeux. Il symbolisait une confiance absolue l'un en l'autre, un soutien sans faille.
C'est carrément devenu un code de survie par la suite...
Là, nous avons vingt-quatre ans. Je suis pacsé avec Tiphaine, obsédé par le dernier service rendu à mon jumeau.
En théorie, il s'agissait d'une petite parenthèse sans conséquence apparente. Qu'il faut impérativement refermer et oublier. Comme toutes les autres.
Tel était le deal.
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Oh la la que ça fait longtemps chères lectrices !
Je suis ravie de vous informer que JUMEAUX est actuellement en précommande.
Le roman sort le 7 Décembre et sera disponible sur toutes les librairies en ligne.
Bises et merci infiniment à vous ! Love.
VOUS LISEZ
Jumeaux (Numérique dispo. /Broché février 2018)
General Fiction/!\ ADULTES /!\ Pacte 1, « Théo et Lucas ne forment qu'un ». Gouttes de sang, confiance aveugle. On a neuf ans, on est heureux et fusionnels. Pacte 2, le bonheur se multiplie... Pacte 6, nous ne sommes plus des mômes. La vie apporte son lot de com...