Après m'être réveillée le matin, à l'hôtel, j'étais retournée chez moi. Ma mère n'avait pas fermé l'œil de la nuit, et ça m'avait fait culpabiliser. Mais, en revanche, la tête inquiète de mon père m'avait juste confortée dans mon choix. Je ne voyais pas comment le simple fait d'une nuit ailleurs sans nouvelle pouvait l'inquiéter, lui, alors qu'il était resté sans informations me concernant des années. J'étais peut-être dure, mais je lui en voulais. Heureusement je n'avais pas eu à rester trop longtemps en sa compagnie, à me morfondre, car j'avais cours. J'étais donc partie, mon sac sur l'épaule, non sans avoir au préalable embrassée ma mère et m'être excusée auprès d'elle. Elle ne m'en voulait apparemment pas mais gardait un air maladif, et je pensais savoir pourquoi : les années semblait l'avoir brusquement rattrapée depuis le retour de mon père.
Je m'étais donc rendue à l'université, en bus, comme à mon habitude, et m'étais excusée auprès de White. Il m'avait juste répondu qu'il me soutiendrait toujours, même si je devenait embêtante, comme ces derniers jours. Il m'avait aussi tapoté la tête avant de m'expliquer que si il s'était rendu chez moi, c'était pour me voir. Et qu'il était juste tombé sur ma mère. Qu'il avait voulu rester pour attendre mon retour le dimanche, et pour essayer de comprendre les motivations de mon père : qui étaient bel et bien mauvaises.
On a rit ensemble, c'était agréable de le retrouver.
Puis, je suis allée trouver Soane dans le bâtiment où il étudiait, pendant la pause déjeuner. Et je suis parvenue à lui expliquer que je ne savais pas où ça nous conduirait de continuer notre relation. Que je voulais essayer malgré tout mais que si ça ne marchait pas on pouvait toujours être amis. Il a réagi en adulte et a accepté à ma surprise. Comme il lui arrive parfois d'être assez immature, je pensais qu'il serait plus dur de lui faire entendre raison. Mais, apparemment, juste le fait de savoir qu'il à sa chance, lui suffit maintenant.J'ai essayé de suivre plus en cours pendant le reste de la semaine, et j'ai ignoré mon père en rentrant le soir et en partant le matin. Dès que je le croisais, je regardais ailleurs. Je ne me sentais pas prête à l'accepter, et je voyais bien que ça ne lui convenait pas. Mais je m'en fichais.
Le matin de mon anniversaire, je suis partie tôt de la maison pour me rendre au coiffeur, où une dame m'avait proposé de servir de modèle avec mes cheveux pour leurs magazines. En échange, j'avais droit à des coupes et teintures gratuites, étant donné mon assez belle nature de cheveux.
Et, comme l'offre tenait toujours, j'ai demandé à ce qu'elle me les coupes, environ 5 cm en dessous du haut de mon dos. De sorte à ce que je puisse toujours me faire des coiffures sympas. Elle m'a demandé plusieurs fois si j'étais bien sure de vouloir le faire, car mes cheveux prendrait sans doute plus d'un an à repousser, mais je lui ai juste répondu "oui", avec le sourire.
Voir ainsi de longues mèches de mes cheveux tomber sur le sol a été plus éprouvant que ce que j'avais prévu. De toute ma vie, il me semble que je ne les avaient jamais autant coupés. Jusqu'à présent, j'avais seulement fait arrangé les pointes. Et quand la dame finit son travail j'hésita un peu à ouvrir mes yeux que j'avais inconsciemment fini par fermer. Mais quand je le fit, je me senti bien plus légère : mon visage était bien encadré par les mèches, ainsi désépaissies, elle ne tombaient pas trop bas non plus, c'était parfait !
Ma nouvelle coupe me donnait un air plus mature, exactement ce qu'il me fallait.
Je remercia la dame et après qu'elle aient prit quelques photos, je pris le chemin du retour, guillerette. Je ne pensais pas resourire de sitôt, et pourtant si, tout semblait m'y obliger.Ma mère s'était inquiété et avais cru à une nouvelle fugue. Mais elle compris qu'elle s'était trompée lorsqu'elle me vit sur le pas de la porte, les cheveux coupés. Mon père cria un peu me demandant ce qui m'avait pris mais j'avais le choix, j'avais 19 ans, tout de même. Et puis il n'était, lui, toujours pas en position de juger. Il était en touriste chez nous. Car c'était ma mère qui avait fini de payer le loyer. Et il dû se le rappeler car il arrêta assez vite. Sans me départir de mon sourire je demanda le droit d'inviter White chez nous. Ma mère accepta et me proposa même d'inviter d'autre personne. Je pris donc mon téléphone, trop enjouée pour ajouter autre chose, et invita Mia, Soane, White et les membres du groupe de rock. Je n'avais d'ailleurs pas tant parlé que ça à ces derniers pendant les répétitions et je jugeais bon d'apprendre à les connaître avant le moment fatidique, sur scène.
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Toi, Moi ; Nous. (Moi Violette/ Moi White)
Teen FictionViolette rêve d'être chanteuse. Ainsi, lorsque son université organise un concours, avec à la clé une place dans le film L'Électorus au côté de son idole, elle n'hésite pas une seule seconde à s'inscrire. Pour remplir les conditions d'inscription...