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" Malgré tout ce monde, j'étais seul. J'étais seul car personne ne voyait ce que je voyais. Mon cœur était le seul à battre de cette manière et à fusionner avec la mélodie. Personne ne ressentait comme moi ce feu ardent et ce froid paralysant. Le temps et l'espace m'appartenaient entièrement. Puis, tout est devenu flou et avant que je ne puisse réaliser quoique ce soit... mes ailes m'ont abandonné. "

...

Kiyo'omi essaie de se concentrer sur l'émission de musique traditionnelle qui passe actuellement à la télévision. Il y en a une multitude à l'approche de la fête de tous les sons harmonieux, le 21 Juin, et elles sont presque toutes identiques. Pourtant, celle-là capte son attention. Elle n'a rien de spécial vu qu'il connait par cœur la mélodie jouée mais elle lui permet d'ignorer la discussion entre ses parents et son professeur de danse. Et puis, le koto est son instrument de musique préféré.

-Mme Wakana: Je comprends totalement qu'il soit encore perturbé mais j'insiste pour qu'il vienne aux répétitions.

-Akemi: J'aimerais pouvoir le convaincre mais Kiyo'omi ne souhaite pas participer au spectacle... répond la mère en baissant la tête.

-Yataro: Kiyo'omi viendra à une ou deux répétitions, cela lui permettra peut-être de changer d'avis. N'est-ce pas, Kiyo'omi ?

-Kiyo'omi: ...

-Mme Wakana: Je vous remercie infiniment pour vos efforts. L'ambiance n'est plus la même sans votre fils, nous tenons tous énormément à lui.

-Kiyo'omi: ( À moi ou à mon talent ? )

Ce sont sur ces derniers mots que l'enseignante quitte le domicile des Sakusa. L'émission que Kiyo'omi regarde touche également à sa fin alors il se lève, élimine les plis de son yukata du mieux qu'il peut et essaie de s'éclipser avant que ses parents ne lui tombent dessus pour lui demander une énième fois de se rendre à ces fichus entraînements.

-Yataro: Kiyo'omi, attends.

Trop tard. Il revient sur ses pas et se tourne vers son père. Ce dernier s'approche de lui et pose une main sur son épaule.

-Yataro: Je sais que tu en as marre qu'on te supplie à propos de la même chose alors je n'en rajouterai pas. Quoique tu décides de faire, je serai toujours fier de toi.

-Kiyo'omi: Merci pour ta patience, dit-il en souriant légèrement.

-Kiyoto: Du pur favoritisme. Papa nous aurait tués si on fuyait de cette manière.

L'aîné s'immisce dans la discussion dès son arrivée au salon. Il est suivi par la cadette qui lui donne un coup avec son éventail.

-Kiyoka: Laisse-le tranquille. Notre petit frère traverse une période difficile alors tais-toi si tu n'as rien d'intelligent à dire.

-Kiyo'omi: À tout à l'heure, chuchote-t-il en s'éloignant de toute sa famille.

...

Une fois seul dans sa chambre, Kiyo'omi se met à scruter les murs. Ils sont couverts de photos de lui à tous les concours auxquels il a participé. Aussi loin qu'il s'en souvienne, il a toujours remporté la première ou la deuxième place. Ses chorégraphies étaient-elles si parfaites que ça ? Sa précision et sa souplesse étaient-elles si irréprochables ? Maintenant qu'il se sent incapable de mettre un pied devant l'autre, il doute de toutes ses capacités. Peu importe. Il se retourne en entendant frapper à sa porte. Un jeune homme entre sans attendre la réponse de Kiyo'omi.

Cold feet dance ~ Sakuatsu OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant