Reprenons donc. Malheureusement je dus partir de ma terre natale si jeune, je n'éprouvais pas réellement de sentiment, j'étais si jeune. En revanche le voyage me parut si long, cette exploration de l'inconnu commençait trop vite à mon goût. Je fus donc conduit dans une ville qui se nommait "Düsseldorf", l'air était plutôt bon et cela ne semblait pas une ville aussi pittoresque que ça en a l'air.
J'habitais donc dans une grande maison qui devait se trouver dans une grande avenue qui se trouvait dans un grand quartier. À l'instar des légumes qui se trouvaient dans un panier, je me suis retrouvé planté dans une forme de ferme biologique où on mettait à germer des enfants (autrement dit, un jardin d'enfants). Ce moment de la vie est très souvent très sous-estimé en général, on ne pense pas réellement qu'il va y avoir un impact dans le futur.
En effet, les Allemands l'ont très bien compris. Ils mettent très tôt l'enfant, vers l'âge de 4 ans, pour le fonctionnement de la société. De plus, on mange très tôt des légumes afin de pouvoir les inciter à en manger plus tard. De plus, il est vrai que j'avais un plutôt bon niveau en Allemand (ce qui n'était pas le cas de ma mère) et je l'aidais beaucoup dans la vie de tous les jours (voir dans les tâches administratives).
Malencontreusement, je n'ai que de bref souvenir de cela. Je me souviens juste que j'avais des amis qui m'invitaient souvent chez eux. Néanmoins, je ne pense pas que je me serai attendu à cet évènement dans toute mon existence. C'est comme si vous étiez paisiblement en train de dormir sur votre matelas douillet quand tout à coup il y un réveil qui n'arrête pas de s'allumer et qui vous casse les tympans. C'est à peu près ce qui s'est passé.
En effet, à la naissance de mon petit frère le 8 mai 2011 que ma vie se bouscula un peu. Je crois qu'à ce moment-là la vie se bouscula aussi, ma mère avait perdu les eaux. Voilà, j'avais maintenant un parasite dans ma maison qui débarquait sans que je n'aie rien demandé. Ça pleure tout le temps et ça te réveille toutes les nuits. J'imagine que ça a dû être peu pareil avec moi (mais je n'étais pas si énervant). C'est vrai que lorsqu' on a un petit frère (ou sœur), on a souvent l'impression de se voir dans un miroir. Car c'est généralement dû à la perte de mémoire infantile, qui fait qu'une petite partie de notre vie est floue, et que les souvenirs ne viennent pas de nous-mêmes mais ceux des autres.
En l'occurrence, cela peut le rendre un peu détestable, et de souvent provoquer des bagarres pour tout et n'importe quoi. Il y a toujours cette idée de compétition, les frères et sœurs veulent souvent prouver à l'autre qu'il est le plus fort, la plus belle, etc....Tout ça pour dire qu'avoir un petit frère peut se montrer très éprouvant.
Il y avait aussi un souvenir marquant en Allemagne, c'était la première fois où j'ai touché à l'art vidéoludique. Je vous explique, mes parents avaient des amis allemands qui étaient en réalité finlandaise et péruvienne qui était très sympa. Un jour, on est allé manger chez eux et je m'ennuyais un peu, il n'y a pas énormément de choses à faire dans un appartement. C'est alors que le Finlandais installa une drôle de machine près de la télé. Je remarquai que c'était un peu différent de ce que j'avais l'habitude de voir qui étaient les dessins animés et les films. En effet, il y avait un petit personnage qui bougeait à l'écran mais j'avais l'impression que le monsieur faisait changer le mouvement du personnage avec une drôle de manette blanche, je remarquai aussi que la machine qu'il avait branchée était assez petite, blanche, et qu'elle comportait un lecteur de disques. C'est alors que curieux, je demandai si je pouvais tester cette machine. Il acquiesça et lui donna sa manette. Tout à coup je fus projetée dans une espèce de jeux de bowling où il fallait que je balance la manette (sans la lâcher de préférence) et que je réussisse à faire tomber toutes les quilles, j'essayai donc de faire un mouvement et tout à coup le petit bonhomme lança sa boule à l'écran et percuta toutes les quilles ce qui fit marquer à l'écran « strike ». C'est ainsi que je compris mieux ce que c'était un jeu vidéo et je pus continuer à jouer d'autres jeux comme le tennis ou le golf (mais c'était beaucoup plus compliqué).
L'année passa et un jour mon père revint dans la maison en bondissant de joie avec le sourire aux lèvres. Ceci ne prouvait pas présager quelque chose de bon, il y avait deux possibilités ; soit il a gagné au loto (ce qui est extrêmement peu probable car il ne payait jamais dans les jeux d'argent), soit il avait réussi à dégoter un boulot. En l'occurrence ce fut la deuxième option qui fut choisie, donc il eut un travail à la commission européenne de Bruxelles en tant que comptable. C'est vrai qu'on aurait vu mieux. Donc bien évidemment « trouver un boulot » était synonyme à « déménagement » car oui, on a justement dû aller en Allemagne car mon père a eu un travail à la « Deutsche Bank ».
Et c'est reparti pour un déménagement ! Youpi ! Direction la Belgique vers la capitale de Bruxelles ! En soi, il ne fut pas si compliqué de s'acclimater dans cette ville avec cette gaieté que l'on croise dans tous les coins de rue. J'ai passé ma scolarité de la 3e maternelle (équivalent de la grande section en France) et à la deuxième primaire (équivalent du CE1). Ce que j'ai remarqué c'est qu'en Belgique on a souvent la tradition de faire une « fête de l'école » où ainsi chaque classe travaillerait sur une chorégraphie (qui variait selon le niveau). Je me souviens que c'est vers la 3e maternelle où j'ai un peu commencé à travailler un peu plus que les autres et à m'investir dans le travail (qui était moindre certes, mais tout de même).
À ce propos je me souviens d'avoir soufflé ma bougie dans un musée qui était celui du jouet. Il est vrai que j'avais souvent tendance de fêter mon anniversaire à toutes sortes d'endroit plus bizarres les uns que les autres comme le fêter dans un zoo. De prime abord, l'idée fait un peu tâche mais en y repensant ce n'était pas si mal. En plus, on faisait souvent des sorties scolaires en générales comme je me souviens en 3e maternelle où j'ai fait une sortie à la mère et c'était plutôt sympa. Entendre le bruit des vagues, ressentir le sable fin entre les doigts et déguster du délicieux poisson fumé.
Deux ans passèrent et ce n'est que vers les vacances de Pâques où je dus encore déménager. Cette fois, ce n'étaient pas les mêmes raisons. La raison était tout simplement que Bruxelles se trouvait loin de la ville de Lille où résidaient mes grands-parents et quasiment toute ma famille. C'est ainsi que je dus faire un adieu déchirant à mes copains de Bruxelles et ils ne laissèrent que de traces de petits dessins fait de leur soin, c'était très touchant. Ça y est me voilà arriver dans une nouvelle ville qui se nommait Tournai, j'étais aux pieds de la porte et je commençais à l'ouvrir. Et c'est à ce moment que je compris, que moi qui croyais que j'avais tout vu de la vie, était beaucoup plus vaste qu'elle en a l'air.
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Récit d'une vie banale
Short StoryDe prime abord, il peut paraître très peu intéressant de sa vie à des inconnus. Néanmoins cela m'est fort divertissant. Ceci n'a pas vraiment réelle pour vocation d'écrire en soi, un roman a but lucratif et ayant pour but de devoir présenter la vie...