(Tome 1) Apogée : Expéditions [Terminée]

Chapitre 19 : Les conspirateurs.

Les survivants du Désert Profond gravirent les derniers mètres du sentier avec espoir. En effet au sommet de ces falaises, un monde méconnu, seulement décris par des voyageurs suspects allait ouvrir ses portes à un peuple affamé et mourant. Tous espérait voir de la verdure, une zone agréable pour vivre. Personne n'avait envie de continuer à fuir éternellement, il était temps de rebâtir.

La déception fut grande quand les survivants virent un sol dur mais aride. Leur nouvelle maison ne se trouvait pas ici au sommet du Désert Profond. Il fallait continuer à avancer vers le nord, en direction de ce qui d'après les aventuriers serait une chaîne de montagne labyrinthique sans fin. Isaac était persuadé qu'un peuple, ennemi d'Apogée qui avait réduit Old-Amsterdam en cendre, vivait dans cette zone reculée. Malgré son élection récente, le jeune homme commençais à être contesté par un groupe dissident mené par Luccio le père de son ami Luxio qui le jalousait. Ce dernier rêvait du poste de son ami mais l'avait quand même sauvé d'un Zand Kraken, la pire créature vivant dans le désert.

 Maintenant que le danger semblait loin, beaucoup se montrait égoïste ne partageant par leurs vivres, se plaignant de petites choses. La peur de la mort les avait poussé à s'unir contre les risques du désert mais à présent chacun d'entre-eux retombait dans le pire travers de l'humanité : l'égocentrisme. Les Rawis restaient unis mais se faisaient discriminées par le peule sédentaires. Les nomades gardaient leur calme car leur chef guidait l'expédition avec Isaac. Ce dernier tentait d'apaiser les choses mais rien n'y faisait. Pour limiter les disputes, le jeune homme ordonna la reprise de la marche.

Les dunes de sables avaient laissé places à des plaines arides, à une terre infertile et rigide. Au loin, une masse sombre barrait l'horion. Trivia estima qu'il fallait environ trois jours de marche afin d'atteindre leur destination. Le trajet se faisait sous une chaleur décroissante au fil de la pente qui s'accentuait de plus en plus. Les survivants durent franchir un à un des ravins où seul une fine formation rocheuse permettait la traversée. Les plaintes du peuple se firent de plus en plus nombreuses et Isaac ne pensait pas pouvoir garder encore longtemps l'union entre les survivants. Deux groupes se formèrent, les pro-Isaac qui soutenait le nouveau grand-prêteur étaient composés majoritairement de jeunes et des rawis. Leurs opposants regrettaient la fin de l'ancien conseil et réfutaient le nouvel ordre établi, pour eux Isaac était un imposteur qui avait conduit Old-Amsterdam à sa perte. Aux milieux de cette guerre idéologique se trouvait ceux qui ne voulait juste pas mourir, ceux qui en échange de nourriture était prêt à trahir leurs amis pour se joindre à l'un des deux camps. En effet un trafic de denrée fut monté par les fanatiques de l'ancien ordre afin d'attirer des soutiens à leur cause : renverser Isaac du pouvoir.

Le général Kram se rendit compte rapidement que de la nourriture se volatilisait mais sans preuve il ne put accuser qui que ce soit. Afin de mener une enquête, Isaac proposa une halte afin de faciliter la tâche de son allié.

Un camps fut sommairement monté, les tentes s'érigaient sans aucune logique. Des disputes éclataient pour des absurdités, un piquet trop proche de la tente voisine, une entrée bloqué par un voisin... La moindre contrariété finissait en joute verbale. Les soldats au service du nouveau conseil tentèrent de calmer la situation mais ceux qui appartenaient aux Rawis furent sévèrement amochés.

Heureusement l'annonce du repas détendit les esprits. Le soleil se couchait doucement au loin tandis que la plupart des survivants du désert allèrent dans leur tente pour se reposer. Meer se joignit à Isaac en prenant la deuxième alcove de l'abris. Le jeune soldat était là pour assurer la sécurité du grand-prêteur pendant que son commandant fuinait dans le camps. En effet Kram confia le premier tour de garde à deux de ses hommes les plus sûrs tandis qu'il faisait le tour des tentes.