Je venais de raccrocher après le coup de fil avec Jeanne, je l'avais trouvé bizarre mais après tout elle l'était depuis l'apparition de Roland. Alors que j'allais rejoindre les enfants pour un cours de pâte à sel mon téléphone vibra à nouveau. Je soufflai avant de voir le nom de Katrine affiché, je fus surprise car elle ne m'appelait que très rarement pour me donner des nouvelles de ma copine. Je respirai un grand coup et décrochai.
L - Oui
K - Jeanne m'a appelé
L - Oh moi aussi
K - Je trouve ça bizarre
L - Comment ça ?
Je me sentais étrange, mon ventre se serra, j'avais des doutes et je commençai à m'angoisser. J'avais peur de comprendre ce que cela voulait dire. La voix fébrile de Katrine me sortit de mes pensées.
K - Elle m'a remercié pour toutes ces années, elle m'a remercié d'avoir été là pour elle et de l'avoir soutenu
L - Oui c'est étrange ça ne lui ressemble pas du tout
K - Tu finis à quelle heure le travail ?
L - Pourquoi ?
K - Nous allons passer la voir
L - Je ne sais pas si ....
K - Pas le choix, mon instinct me dit que quelque chose se passe et je n'aime pas ça
L - Très bien je finis dans une heure
K - Parfait je passerai te prendre, d'ici là essaye de penser qu'aux enfants
L - D'accord a tout de suite
Je raccrochai le téléphone, je me levai d'un pas lent, je me sentais vide. Je ne savais pas pourquoi mais je ne le sentais pas. Alors que je continuais à me perdre dans mes pensées, les cris de joie des enfants me rappelèrent à l'ordre. Je relevai la tête en leur direction et respirai un grand coup pour me calmer.
L - Les enfants faisons de la pâte à selle
- Oui
Les enfants étaient tous content de cet atelier, tout se passa bien. Je surveillai les enfants, les aidants et m'amusant avec eux réussissant même à oublier la conversation que j'avais eu avec Jeanne puis Katrine. La fin de journée se passa à une vitesse folle, l'activité finie je commençai le ménage alors que les enfants attendaient leurs parents. Les parents arrivèrent vite et peu à peu la classe se vida me laissant seule dans le silence.
K - Hey
Je sursautai avant de me retourner vers Katrine qui venait de rentrer dans ma salle de classe. Elle me sourit doucement se retenant de se moquer de moi pour la peur qu'elle m'avait créée. Elle s'avança vers moi et me dit.
K - On y va
L - Laisse-moi finir ça
K - Tu ne pourras pas indéfiniment repousser vos retrouvailles
L - Je sais mais ...
K - Pas de mais on nettoiera demain le reste mais allons-y
Je soufflai, posant le chiffon que j'avais sur la table. Je savais bien que je ne pourrais pas fuir la femme de ma vie indéfiniment mais j'avais peur de la revoir et de voir ce qu'elle était devenue. Je savais qu'elle faisait des efforts pour se reprendre et allez mieux mais tout au fond de moi je ne pouvais redouter le jour où elle replongerait à nouveau. C'est donc sans un mot et dans mes pensées que je suivis Katrine vers l'extérieur de l'école, je montai sans un bruit dans sa Mercedes et ne dit rien.
K - Dis va me dire ce que tu penses ?
L - Hum j'ai peur
K - Je sais mais je te promet qu'elle va mieux et qu'elle n'a qu'une seule envie c'est de renouer avec toi
L - D'accord
Je m'enfonçai dans mon siège sans rien dire de plus, je me mis à admirer le paysage qui me semblait soudainement très intéressant. J'étais tellement absorbée par ce qui défilait par la fenêtre que je ne remarquai pas que nous étions arrivées devant l'appartement.
K - Lucie
L - Hum oui
K - On est arrivée
L - Oh
Je sortis de la voiture peu rassurée. Je m'avançai de l'entrée de l'appartement Katrine sur mes talons. J'ouvris la porte doucement et tremblant comme une feuille. La porte ouverte mon amie rentra la première commençant à crier.
K - Jeanne ?
Aucune réponse, mon cœur se serra redoutant le pire. J'entrai à mon tour et commençai à chercher. Je fis le salon et la cuisine mais rien. Aucun bruit, aucune respiration seul le silence faisait rage dans l'appartement. Soudain j'entendis Katrine crier.
K - Lucie vient vite
J'accourut à toute vitesse dans la chambre et là la vision qui s'offrait à moi m'offrit un haut-le-cœur. Allongée sur le lit se trouvait Jeanne sans vie un flacon vide au sol. Je m'approchai d'elle à toute vitesse retenant mes larmes qui menaçaient de couler. Je me penchai au-dessus de ma copine et remarquai qu'elle ne respirait plus, je paniquai et regardai Katrine en lui hurlant.
L - Elle respire plus
K - Je sais appelle une ambulance
L - Quoi ?
K - Appelle une ambulance !
Katrine commença un massage cardiaque alors que je m'empressai d'appeler les secours. Le téléphone sonna un bon coup avant qu'un homme ne décroche. Quand j'entendis sa voix je me mis à hurler.
L - Allo on n'a besoin d'aide
- Calmez-vous madame que se passe-t-il ?
L - Ma copine est morte, elle ne respire plus
- Comment ça ?
L - Je ne sais pas il y a un flacon vide à côté d'elle
- D'accord très bien où habitez-vous ?
L - Au ....
- Très bien nous vous envoyons une ambulance tout de suite et nous prévenons l'hôpital le plus proche pour que tout soit prêt à votre arrivée
L - Merci
Mon téléphone se coupa, je regardai sans rien pouvoir faire, comme tétanisée sur place Katrine entrain de la réanimer. Il ne fallut que quelques minutes pour que l'ambulance arrive, les infirmiers embarquèrent Katrine et Jeanne et partirent en direction de l'hôpital. A toutes hâtes je montai dans la voiture et les suivis. L'ambulance se gara devant l'hôpital et tout le monde sortirent Jeanne de l'ambulance. J'avais peur, je pleurais, je n'arrivais pas à bouger de la voiture. Je ne fis que regarder les médecins disparaitre avec ma copine dans l'enceinte du bâtiment.
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Le recueil des petits cauchemars TOME 2
HorrorJeanne s'est suicidée ne supportant plus cette vie de cauchemars. Elle laisse derrière elle Lucie et Katrine désemparées et perdues. Elles ne comprennent pas le geste de Jeanne et vont tout faire pour trouver des réponses à leurs interrogations. M...