Chapitre 3 - Flash Back suite

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Dans la voiture je regardai dans le vide incapable d'en sortir et de rejoindre ma fiancée et mon amie. Je respirai à grande bouffée tétanisée et anéantie. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait, je me rappelais encore qu'il y a peu nous étions heureuses et maintenant plus rien ma vie était détruite. Je  finis par sortir de la voiture pour aller à l'intérieur, une fois à l'accueil je cherchai Katrine et ma fiancée du regard. Je finis par les trouver dans un box à l'écart de tous. D'un pas lent et peu assuré je m'approchai d'elles. 

L - Hey 

K - Tu étais où ? 

L - Désolée j'avais besoin de respirer un grand coup 

K - Je comprends

L - Comment elle va ? 

K - Ca va, elle a eu un lavage d'estomac. Les jours à venir vont être critiques il faudra la surveiller attentivement

L - Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça 

K - Moi non plus je ne comprends pas, quand elle était avec moi elle souriait tout le temps, elle faisait tout son possible pour aller mieux et rattraper votre couple

L - Comment-a-t-elle pu cacher sa souffrance au point d'en finir avec sa propre vie

K - Je ne sais pas mais je pense que Roland a dû l'aider un peu 

L - Comment ça ? Je croyais qu'il était parti 

K - Moi aussi mais j'ai vite vu qu'elle avait des absences durant laquelle elle fixait un point fixe sans rien dire. Des fois elle grognait et s'énervait contre je ne sais quoi. Maintenant j'en suis sûre Roland lui était revenu et l'a poussé dans son mal-être à en finir

L - Mais pourquoi ? Pourquoi elle nous a laissés ?

K - Parce qu'elle s'est sentie abandonner par nous 

Je ne dis plus rien à sa phrase, elle trottait dans ma tête comme un coup de poignard dans le cœur. Elle me fit mal et je savais que Katrine avait raison, j'avais été lâche, au lieu de la soutenir comme je l'aurais dû j'avais préféré fuir loin d'elle et de cette folie. Je tournai la tête vers Jeanne qui semblait paisible, je tendis la main et lui caressai doucement la joue. 

L - Elle va se réveillée 

K - Je ne crois pas

L - Hum 

K - Seule le temps nous le dira

L - D'accord 

K - Bon je vais te laisser, je dois rejoindre mon fils et ma femme 

L - Je sais, merci pour tout 

K - Sois forte 

L - Promis 

Katrine tapota mon épaule de sa main avant de quitter la salle d'hôpital. Je restai seule à nouveau face à ma femme qui semblait dormir paisiblement, de nouveau mes larmes coulèrent le long de mon visage. Je les essuyai bien vite à l'entrée d'une infirmière dans la chambre. 

- Je suis désolée mais je dois l'emmener dans une chambre 

L - Pas de soucis faite

Je me levai et me reculai pour laisser l'infirmière pousser le lit de Jeanne à travers les couloirs de l'hôpital. Après plusieurs minutes de marche nous arrivions enfin à la chambre où Jeanne allait résider. Une fois installer l'infirmière s'assura que tout était bien en ordre avant de me saluer et de quitter la pièce. Je m'assis près du lit, pris la main de Jeanne et l'observa. Je finis par m'endormir de fatigue. 


Ellipse d'une semaine 

Les jours passaient mais rien ne changeait enfin presque, L'état de santé de Jeanne s'était amélioré durant les derniers jours, si bien que Katrine et moi pensions fortement qu'elle finirait par se réveiller. J'étais assise au bord du lit comme tous les jours depuis une semaine et je regardai ma belle rousse dormir paisiblement. Son visage calme et paisible me faisait douter créant de nombreuses questions en moi. Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle avait fait ça ? No comment nous ne l'avions pas vu plus tôt ? Tant que questions qui resteraient à jamais sans réponse. 

K - Salut toi 

L - Salut Katrine 

K - Comment vas-tu ? 

L - Fatiguée mais sinon ça va 

K - Repose toi un peu je la surveille 

L - Tu ...

K - S'il te plaît 

Je soupirai un bon coup mais finis par abdiquer, je m'assis sur le siège près d'elles. Je fermai les yeux un instant respirant un grand coup et me reposant. Je ne sais pas combien de temps dura ma sieste, ce que je sais c'est que Katrine était toujours là à mon réveil. 

K - Bien dormi ? 

L - Oui. J'ai dormi combien de temps ? 

K - Je dirais trois bonnes heures, c'est peu mais déjà pas mal

L - Ouais c'est mieux que rien

Katrine me tendit une bouteille d'eau que je pris sans attendre. J'ouvris le bouchon et bus une gorgée puis une autre jusqu'à étouffer ma soif. Nous restions là à discuter deux bonnes heures avant qu'une infirmière ne rentre pour venir lui faire sa toilette et nous informée que les visites vont bientôt se finir. Durant cette semaine j'ai reçu beaucoup d'appels de soutien mais aussi beaucoup de gens qui étaient tristes et voulaient prendre de ses nouvelles. Cela m'allait droit au cœur, j'avais appris il y a quatre jours que Jeanne avait validé sa licence et était donc psychologue. J'étais heureuse de cette nouvelle mais pas longtemps je fus vite rattrapée par la réalité. A quoi bon être heureuse pour une personne qui ne se réveillera peut-être jamais. 

K - Lucie 

L -  Oui 

K - Ca fait quatre fois que l'infirmière t'appelle

L - Oh désolée j'étais ailleurs

- Nous avons vu ça ne vous en faite pas il n'y a aucun problème 

L - Que voulez-vous 

- Juste vous dire que j'ai fini sa toilette et que je m'en vais 

L - Très bien merci 

L'infirmière quitta la chambre nous saluant de la main. Katrine resta encore quelques minutes avant d'être rappelé par ses obligations maternelles. Elle finit par me quitter après m'avoir fait la bise et me souhaiter bonne nuit. Comme tous les soirs je me retrouvais seule avec Jeanne, seule avec mes doutes et mes questions, j'embrassai ma copine avant de me coucher à ses côtés. 

L - Tu sais j'avais peur. Peur de te retrouver en mauvais état, peur que tu me rejettes encore une fois. Je t'aime et je t'aimerai toujours autant alors s'il te plaît pour moi tu dois vivre

Je l'embrassai une dernière fois avant de me blottir contre elle et de me laisser emporter par la fatigue. Je sombrais dans une douce et longue nuit.  





Le recueil des petits cauchemars TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant